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Eugène Azatassou au sujet des émoluments de la commission Djogbénou : « C’est un peu trop, mais… »

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Au détour d’une interview que nous allons publier demain jeudi, le coordonnateur des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), ancien Directeur de cabinet du président Yayi Boni et membre de la commission Djogbénou qui a travaillé sur les réformes politiques et institutionnelles, a bien voulu se confier à nous sur la question des émoluments jugés vertigineux, perçus par les membres de ladite commission. A l’instar du ministre de la Justice, Joseph Djogbénou président de la commission, l’universitaire Eugène Azatassou a reconnu que le montant empoché est colossal. « C’est un peu trop… », a-t-il avoué tout en nuançant. Lire l’extrait.

Monsieur Azatassou, le bruit a couru ; le Garde des Sceaux, ministre de la Justice Joseph Djogbénou, président de la commission des réformes constitutionnelles et institutionnelles est monté au créneau mais il a été laconique sur la question alors qu’il était attendu sur le sujet. Vous avez pris 10 millions ou 15 millions de FCfa pour le travail fait.

Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’écouter le ministre de la Justice sur la question.

Il a au moins reconnu que plusieurs millions de FCfa ont été empochés par chaque membre de la commission

Si on m’engage à faire un travail et qu’on me dit que je suis cher et qu’on doit me donner les moyens à la mesure du travail que je  rends, je vais dire jamais moi je ne suis pas aussi cher ? Non, non, je pense qu’il y a eu effectivement des moyens pour la commission. A mon avis, compte tenu de tout ce que j’ai vécu jusqu’ici, compte tenu aussi de tout ce que j’ai vécu sous le régime précédent, c’était un peu trop. C’était un peu trop, compte tenu de la misère ambiante, etc. Mais c’est cela aussi l’homme d’affaires ; c’est-à-dire qu’on peut faire beaucoup travailler l’homme dans l’entreprise, on peut le pressurer dans l’entreprise. Mais quand il faut mettre des moyens quelque part, on n’hésite pas à le mettre surtout qu’on attend de bons résultats. Souvenez-vous que le président de la République avait dit à côté du président François Hollande que lui veut payer les compétences quel que soit le prix. C’était des compétences réunies, il a estimé que le prix c’était ça. Nous, nous n’avons pas fixé le prix, mais on n’a pas discuté ou marchandé non plus le prix.

Donc c’est lui qui a fixé ?

Ah mais… ce n’est pas nous qui avons fixé (sourire) mais on n’a pas dit non ; donc on est partie prenante. C’est clair.

En somme, que doit retenir le peuple ?  10 ou 15 millions ?

Non, non… Posez la question au président de la commission…Ce n’est pas moi qui suis chargé de faire le point financier de la commission, s’il vous plaît.

Propos recueillis par Jacques BOCO


Justification des émoluments mirobolants des membres de la Commission Djogbénou : Le gouvernement s’attire davantage la foudre syndicale

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S’il est une chose à laquelle les organisations syndicales accordent du prix, c’est bien l’amélioration des conditions de travail des agents notamment ceux employés par  l’Etat. Mais généralement, la satisfaction de ces conditions, à travers des points exposés dans des plateformes revendicatives, a toujours opposé gouvernement et syndicats. L’argument avancé par les gouvernements successifs pour ce qui concerne certaines revendications, c’est la faible recette au niveau des régies financières. A l’opposé, les organisations syndicales, elles, se basent sur des éléments comme le train de vie au sommet de l’Etat, certaines gabegies, l’irrationalité dans la gestion des fonds publics ; bref des éléments qui contrastent avec les arguments du gouvernement pour pouvoir exhiber davantage leurs muscles. Au cours d’une récente sortie médiatique des Appelés au Service militaire d’intérêt national à la Bourse du Travail, Paul Essè Iko qui soutenait ces jeunes a profité pour se faire entendre. A l’écouter, ce n’est pas ce qu’il espérait en combattant la candidature de Lionel Zinsou que le gouvernement de la Rupture ou du Nouveau départ est en train de faire. Parlant sans doute de certaines actions posées par le régime Talon. A l’instar du syndicaliste communiste, son camarade de la Csa-Bénin, Dieudonné Lokossou a aussi donné de la voix depuis les plateaux de la télévision Canal 3 Bénin en critiquant les émoluments perçus par les membres de la commission Djogbénou qu’il a jugés trop élevés dans un environnement de morosité économique. Dans son intervention, le Secrétaire général de la Csa-Bénin a bémolisé en attendant confirmation ou infirmation du montant perçu par les membres de la commission. Mais avec sa réponse lundi dernier sur la télévision nationale, on peut se demander si le président de ladite commission, Joseph Djogbénou ne provoque pas l’ire des travailleurs et des syndicalistes dans un contexte où l’on a interdit les perdiems aux agents pour des travaux en commission.


Jacques BOCO

Trois mois après la formation du gouvernement de la Rupture : Ajavon rencontre ce jour les députés qui l’ont soutenu

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Le candidat arrivé en 3e position lors du 1er tour de la présidentielle de 2O16 Sébastien Ajavon prendra langue ce jour avec les députés anciens comme actuels qui l’ont soutenu. C’est la première fois,depuis la formation du gouvernement, que le magnat de la volaille rencontre la horde d’hommes politiques notamment les députés qui ont appelé à voter pour lui d’abord au 1er tour, puis ensuite pour Patrice Talon au second tour, après que Sébastien Ajavon ait rejoint la coalition de la Rupture. Depuis, l’homme de Djeffa peut se targuer d’avoir trois ministères dans le gouvernement. Mais comment se fait-il qu’aucun des députés qui l’ont soutenu ne soit promu ministre ? C’est la question fondamentale qui taraude les esprits et qui jette un froid dans les relations entre l’allié de Patrice Talon et les hommes politiques qui l’avaient préféré au magnat du coton. Le pont était donc rompu entre lui et ses alliés. La rencontre d’aujourd’hui devrait être une séance d’explication et de vérité sur sa participation au gouvernement, comment il s’est retrouvé avec trois portefeuilles ministériels alors qu’il en aurait demandé six. Il devra également faire le point du respect ou non des engagements pris par le Chef de l’Etat.

B.H

Léon Basile Ahossi, Député « Union fait la Nation » à l’Assemblée nationale : « Les 100 jours du gouvernement Talon n’ont pas encore véritablement déçu »

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«Je puis vous dire que les 100 jours du gouvernement Talon n’ont pas encore véritablement déçu en ce qui me concerne parce qu’il faut quand même noter à son actif la commission mise en place pour les réformes. Notre pays était malade et il fallait vraiment des réformes. Donc, pour ça c’est un grand pas qu’il a fait et il faut l’en féliciter. Il faut le féliciter pour avoir décidé de fixer les chefs-lieux des départements parce que ses prédécesseurs n’ont pas pu le faire. Et je crois qu’il l’a fait au bon moment parce que s’il attendait un peu, il serait bloqué. Je voudrais souligner le fait qu’il ait supprimé les institutions fantaisistes créées par Yayi Boni. Cela nous permet de faire quelques économies. Je voudrais souligner aussi le fait qu’il ait annulé  les concours frauduleux parce que tout le monde  savait que ça ressemblait à Yayi et à son entourage (…). Cependant je dirai qu’on peut mieux faire. Il nous avait promis que les gens accèderaient aux hautes fonctions de l’Etat par appel à candidatures. Ce qu’il ne met nullement en place, et c’est un peu regrettable. Il s’est mis sur la même piste que les politiciens, les amis, les proches. C’est humain, mais il nous l’a promis et il aurait pu s’abstenir. La seconde chose que je déplore est qu’il a dit qu’il faut réduire le train de vie de l’Etat. On l’a constaté au niveau des ministères et même dans la structure ça été ressenti. Mais lorsque pour un mois de travaux en commission on donne plus de 10 millions à chacun, cela cadre mal avec cette volonté de vouloir faire économiser à l’Etat ou de vouloir réduire les charges de l’Etat. Autant de choses qu’il faut qu’on lui dise et qu’il corrige dans les jours à venir.

On a constaté aussi le ralliement massif de députés, normalement chargés du contrôle de l’action gouvernementale, à la cause du pouvoir. Est-ce qu’il ne faudrait pas craindre pour l’avenir ?

Je dois vous dire que ce phénomène est cyclique. J’ai fait l’opposition pratiquement tout le temps sous Yayi mais je suis entré à l’Assemblée sous les couleurs de la mouvance. Et c’est lorsque les choses avaient commencé par se gâter que j’ai dû prendre mes distances. Donc, j’estime qu’on ne peut pas se mettre à le combattre tout de suite. Mais s’il entasse les irrégularités, les erreurs ou les fautes, il y aura des gens pour lui dire ça ce n’est pas bon et tout de suite prendre le contre pied de ce qu’il fait. Comme je l’ai déjà dit une fois, nul n’a le droit de laisser un présumé coupable, entrer dans le prétoire faire avec la présomption de culpabilité. Pour le moment on lui prête de bonnes intentions malgré les coquilles que j’ai soulignées. Ce n’est pas encore suffisamment grave. Je crois qu’à l’Assemblée ça va se dessiner d’ici là. S’il fait bien, il aura la grande majorité avec lui mais si ce n’est pas bien, même si c’est une minorité, la voix va s’élever pour lui dire ce n’est pas bon.»

Dieudonné Lokossou, Syndicaliste Secrétaire général de la Csa-Bénin : « J’ai l’impression qu’on nous méprise, nous acteurs sociaux »

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« 100 jours, c’est un peu trop tôt pour faire un bilan exhaustif des actes qui ont été posés. Mais compte tenu du fait nous revenons de très loin, nous sommes sortis d’une très grande nuit, les populations sont impatientes parce qu’elles veulent des résultats avec effets immédiats. Le Président, il dit que lui, il aime relever les défis. Les gens sont impatients pour tâter du doigt, palper les résultats. Pendant les trois mois, le gouvernement n’est pas resté inactif. Il y a des actes qui ont été posés de façon appréciable et négative. Nous avons participé activement au Changement. Sur le plan des actions positives, on peut évoquer le problème de découpage territorial qui trainait depuis 1999 si mes souvenirs sont bons. Le Président a pu désigner les chefs-lieux. Mais ce qui est remarquable, c’est qu’il est ressortissant d’une région qui aurait souhaité, compte tenu de son passé historique, être retenu comme chef-lieu. Au mépris des intérêts égoïstes, il a désigné comme chef-lieu, Allada pour l’Atlantique. Il y a aussi l’annulation des concours frauduleux (…).  

En ce qui concerne les faiblesses, ce qui m’a frappé est que l’actuel Président a hérité d’une situation calamiteuse sur le plan social, économique. A travers son concept de Rupture ou de Nouveau départ, il doit mettre fin à certaines pratiques. Malheureusement, pour la commission qui a été créé pour la relecture des textes de la Constitution et des institutions, on a débloqué 500 millions en un mois à 35 personnes dans un océan de misère. En tant que défenseur des intérêts matériels, moraux et professionnels des travailleurs, nous ne pouvons pas cautionner cela. Ça va à l’antipode de son concept Rupture. Pour moi, il n’y a pas eu de rupture parce qu’avant lui, il y a eu des tentatives de révision et on a mis en place des commissions. Combien cela a couté à l’Etat ? J’ai eu le plaisir de dénoncer cette gabegie sur un plateau et je m’attendais à ce que l’on démente. Malheureusement, ils sont venus confirmer. Pendant ce temps, nous avons l’état des dettes vis-à-vis des travailleurs. J’ai comme l’impression qu’on nous méprise, nous  acteurs sociaux et c’est sur les ondes que nous allons apprendre certaines déclarations tapageuses. Dire que notre pays est un désert de compétences ! Çà c’est une injure à la classe intellectuelle de notre pays. De même, lorsqu’on procède à des nominations à caution qui donnent lieu à des réactions négatives parce que les gens trainent des casseroles, ça fait frémir. Sur le plan des réformes constitutionnelles et institutionnelles,  la question de mandat est déjà réglée par l’ancienne Constitution. On a dit 5ans renouvelable une seule fois et l’âge va de 40 à 70 ans. On ne peut donc pas gommer notre histoire à partir d’un projet de société. Si le Chef de l’Etat a l’intention de faire 5ans, il ne doit pas l’imposer au peuple. Il fait ses 5 ans, il plie ses bagages et il s’en va, parce que si on constitutionnalise cette affaire de mandat unique, ça veut dire que le peuple est foutu ! On se livre, on fait un saut dans l’inconnu et je crains la dictature. Le peuple béninois est un peuple mûr. Sur le plan du dialogue social, il a  hérité d’un passif assez lourd donc tout de suite on ne peut pas jeter des pavés dans la marre. Cependant, des mouvements de protestations s’observent déjà.»

Paul Essè Iko, Secrétaire général de la Cstb : « Au plan du dialogue social, c’est la catastrophe même »

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«Le Président Patrice Talon a très tôt abandonné ses promesses pour commencer par nommer des gens qu’il dit qu’ils ont mouillé le maillot. Mais vous pouvez mouiller le maillot pour cacher les crimes que vous avez commis. La belle preuve, vous les avez vus ! (…) Ils sont plein comme ça qui ont été parachutés, placés parce que les regroupements de partis politiques font pression sur Patrice Talon. Et Dieu même sait, en matière de concours, quel problème nous avions eu hier avec Yayi Boni. Dieu merci, il vient d’annuler les concours et il ne pouvait pas faire autrement. Nous félicitons les travailleurs pour leur dire que seule la lutte paie. (…) La Rupture signifie mettre fin à l’impunité (…). Au plan du dialogue social, c’est la catastrophe même. Depuis que Patrice Talon est arrivé, moi je ne l’ai jamais rencontré, je ne l’ai jamais vu. Et Patrice Talon n’a jamais rencontré les travailleurs et il a fait 100 jours dit-on. Patrice Talon met les pieds dans les pas de Yayi Boni. Nous avons toujours considéré le dialogue social dans notre pays comme une méthode de regrouper les travailleurs et de produire ce qu’on a appelé un marché de dupe. (…) Depuis qu’il est arrivé, les retraités ne sont même pas payés avec leur 1.25. Quand on change l’indice, on change ça pour tout le monde y compris les retraités. Au moins ce minimum, Patrice Talon ne le sait pas et son gouvernement, non plus, ne le sait pas. Les travailleurs n’ont pas satisfaction à leurs revendications. Et la seule chose qui hante la tête de Patrice Talon est que les travailleurs viennent s’asseoir et qu’ils signent une charte. La même charte que nous avons refusée à Yayi Boni. La Cstb s’inscrit en faux contre ce marché de dupe. Talon étant un privé par excellence, les travailleurs du secteur privé sont malmenés, traités en esclaves. Le cas de la Cbt de Lokossa, la société sucrière de Savè…»

100 jours de gouvernance Talon : Entre actifs et gaffes,…peut mieux faire !

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(Corriger les erreurs et s’attaquer aux vraies priorités)
6 avril 2016-14 juillet 2016, il y a exactement 100 jours que le chef de l’Etat, Patrice Guillaume Athanase Talon prenait les commandes du Bénin. Sous le signe de la Rupture pour un nouveau départ, il a aussitôt rendu publique la liste de sa première équipe gouvernementale qui s’est mise au travail en attaquant des dossiers de la Nation. De l’industrie cotonnière à l’énergie en passant par les réformes politiques et institutionnelles, l’administration territoriale, la diplomatie, le secteur du bois, etc. des décisions ont été prises et des actes posées. Pour un bref bilan, comme il est de coutume, que retenir de la gouvernance Talon? La Rédaction de votre journal Matin Libre y a consacré tout un dossier avec des avis extérieurs.

Un gouvernement sans boussole    

L’une des choses reprochées à Yayi Boni c’était la navigation à vue et l’improvisation dans la gouvernance. Sur ce point, la Rupture ne s’est pas encore démarquée. 100 jours après, le gouvernement du Nouveau départ n’a toujours pas un programme d’actions rendu public que le peuple peut suivre. Cela fait partie des critiques faites par certains citoyens à l’encontre de ce gouvernement dont on dit s’écarter des priorités. D’aucuns expliquent que la non disponibilité de cette boussole gouvernementale, pourrait expliquer le cafouillage ou les contradictions notées entre ministres, le tout sur fond de rétropédalage.

Une chose et son contraire

Bien avant l’installation du régime, et même les premières semaines après la prise de fonction, l’intention de pourvoir désormais au poste  de Directeur général par appel à candidatures dans des structures et offices d’Etat, a été agitée. Mais depuis, trois mois, la Rupture ou le Nouveau départ tergiverse. Les nouveaux Directeurs généraux qui officient déjà ont  été tous nommés, et ce sont des soutiens du chef. D’autres le seront aussi sans doute les jours à venir.

Mieux, l’on a décidé de la fusion des postes de Drh et Drfm au profit des Daf qui seront recrutés par appel à candidatures. Jusque-la, rien. Bien au contraire, des Daf sont nommés pendant que des Drh sont au poste. (Le cas du ministère de l’Eau que nous avons dénoncé dans un article récent).

Ce qu’il faut aussi retenir est que c’est le chef de l’Etat lui-même qui a ouvert le bal du non respect de la parole donnée avec la formation de son gouvernement. Patrice Talon qui avait juré qu’il ne formera pas un gouvernement de remerciement l’a pourtant fait puisque cette première équipe mise en place est constituée de ses « lieutenants » qui ont « souffert » avec lui pendant qu’il était en exil à Paris. Mieux, ceux-là qui ont parcouru monts et vallées avec lui lors de la présidentielle de mars 2016. Doit-on rappeler qu’alors que le gouvernement lui-même a choisi de ne tenir les conseils des ministres que les mercredis de 9h à 12h, a déjà violé plusieurs fois cet engagement ?

Entre nominations et dénonciations

Aussitôt après son investiture, le Président Patrice Talon a formé un gouvernement de 21 membres. Seulement six (06) portefeuilles ministériels ont été accordés aux alliés de la Coalition de la Rupture. Trois ministères pour les partisans de Sébastien Ajavon et un poste de ministre d'Etat chacun pour la Coalition Abt de Abdoulaye Bio Tchané et la Nouvelle Conscience de Pascal Koupaki. Les amis de Talon qui font partie du premier cercle de soutiens à sa candidature à la présidentielle de 2016 dès le premier tour, se sont arrogés 16 ministères et pas des moindres. L'avocat personnel de Patrice Talon est devenu Ministre de la justice, Garde des Sceaux.  Son comptable privé est devenu l'Argentier national. Le reste des portefeuilles anciens ministres du régime défunt. Certains ministres  n’ont pas bonne presse.  Même scénario pratiquement à la tête des offices et sociétés d’Etat. Des dénonciations tous azimuts ont suivi au sein de l’opinion.

…sur fond de menaces et de mouvements syndicaux

Beaucoup de mouvements d’humeurs et menaces ont été enregistrés durant les 100 jours de gouvernance Talon. Du ministère de l’Agriculture à  celui  de l’Economie et des finances en passant par les ministères du commerce, de la Culture, de la Justice et celui du Cadre de vie (pour ne citer que ceux-là), des protestations sur fond de sit-in et grèves ont fait l’actualité. Certaines nominations ou décisions du gouvernement n’ont pas reçu écho favorable au niveau des agents qui se sont fait aussitôt entendre.

Les rétropédalages, comme sport favori

S’il y a un chantier sur lequel le gouvernement de la Rupture s’est illustré durant ses 100 premiers jours, c’est bien la remise en cause systématique des décisions prises. Tout est parti d’une décision d’interdiction du commerce du bois et de ses dérivés à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le gouvernement avait alors condamné tous les ménages à l’usage du gaz domestique comme si tous les Béninois pouvaient s’en offrir. Le charbon était devenu cher et presque introuvable. La Rupture n’étant pas synonyme de faim, les bonnes dames qui s’adonnent à ce commerce, afin de joindre les deux bouts, n’ont pas tardé à investir la rue. Le même jour, le Conseil des ministres s’est hâté de rapporter la décision pour ce qui est de l’interdiction de l’usage du bois et de ses dérivés à l’interne. Première reculade.

La deuxième décision, c’est celle relative à la levée des barrières de sécurité sur les axes routiers. Une décision prise toujours en Conseil des ministres. Quelques jours après, le même gouvernement a opéré une volte-face spectaculaire. Principale raison évoquée, la recrudescence des actes de banditisme, consécutive à ladite décision. Est-il besoin de rappeler que les ministres du Cadre de vie et de la Santé sont revenus sur des nominations contestées chez les forestiers et les agents du ministère de la santé ? Le désir de se démarquer coûte que coûte de la  gouvernance Yayi a mené les dirigeants actuels à entamer une vague de suspension mais très tôt, face au tollé général, ils se sont ravisés. C’est ainsi que le gouvernement par le biais de son ministre d’Etat chargé du développement Abdoulaye Bio Tchané avait annoncé la suspension de la gratuité de la césarienne. Et très tôt, la directrice générale de l’Agence nationale de la gratuité de la césarienne a été commise pour apporter un démenti. Il en est de même de la décision de retrait des gardes du corps policiers et gendarmes pour  les remplacer par les militaires. Face à la résistance des députés, le gouvernement a tôt fait de revoir sa copie. Le ministre de l’Intérieur Sacca Lafia avait annoncé la reprise dans une période de trente jours de la répression en ce qui concerne l’immatriculation des motos. Mais quelques jours après, il s’est ravisé. Même dans le langage, le Chef de l’Etat s’est illustré sur ce terrain. Le Bénin, « désert de compétences » devant le président français François Hollande, est subitement redevenu « mer de compétences » au Palais des congrès, au détour d’une pièce de théâtre.

100 jours de gouvernance Talon : Le coton avant tout

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Il a fallu juste trois conseils des ministres pour rétablir les sociétés cotonnières de Talon qui ont subi ces trois dernières années les conséquences de la disgrâce du magnat du coton avec le régime de Boni Yayi. Mettre fin à la réquisition des usines d'égrenage de la Société du Développement du Coton (Sodeco), payer 29 milliards de francs CFA au profit de la Sodeco par la Sonapra et enfin rétablir l'Association Inter-professionnelle du coton (Aic), sont entre autres, les décisions fortes issues de ces conseils des ministres.

L'opinion publique nationale n'a pas tardé à marquer sa désapprobation face à la méthode Talon qui consiste à régler ses propres problèmes avant de penser à ceux du peuple qui devraient constituer sa priorité.

Une morosité économique ambiante

Bien de décisions ont été prises par le chantre du Nouveau départ sur le plan de la gouvernance. Mais 100 jours après l’avènement de Patrice Talon, le panier de la ménagère reste désespérément vide. L’argent ne circule pas dans le pays, se plaignent les populations. Au marché Dantokpa, centre névralgique de l’économie, les femmes ne ressentent pas encore le nouveau souffle promis par le Nouveau départ. Dans le rang des opérateurs économiques, l’attente du paiement de la dette intérieur par l’Etat se fait longue.

L'insécurité, l’autre talon d’achille

En matière de sécurité publique, le gouvernement a échoué en 100 jours de gestion. Beaucoup d’improvisation et de navigation à vue dans ce domaine. Une 'opération "Mamba" non murie, qui peine à faire mouche. Le bilan des braquages est très lourd. Autant il y a eu mort d’hommes, autant de l’argent frais a « péri ». Trois mois de psychose sur fond de vindicte populaire. le Ministre de l'intérieur, Sacca Lafia peine toujours à retrouver ses marques et invite chaque citoyen à assurer sa propre sécurité. Une invite qui sonne comme une démission du gouvernement face à l’insécurité.

La presse privée au second plan
 
Il est une évidence que les medias ont joué un grand rôle dans l’élection de Patrice Talon. Mais aujourd’hui, tout se passe comme si, à l’ère de la Rupture, la presse n’est pas importante. Déjà aux premiers conseils des ministres, le gouvernement a procédé à la suspension des contrats liant les sociétés étatiques et autres ministères à certains organes de presse. Et au nom d’un néologisme inventé : « Normo médiatisation », la décision prise est que toute la communication gouvernementale sera régentée depuis le Palais. D’où les cellules de communications dans les structures citées précédemment ont été dissoutes.

Les informations à rendre officielles partent d’abord de rumeurs sur les réseaux sociaux. Une communication gouvernementale, somme toute, décriée par beaucoup de béninois.

L’autre point sur lequel il faut insister, c’est qu’en trois mois, ni Patrice Talon, ni son ministre de la Communication n’ont daigné rencontrer les professionnels des médias pratiquement comme sous le régime défunt de Yayi Boni. Les actes des deuxièmes Etats généraux non reçus par le chef de l’Etat sont toujours là. La ministre Monrou, cadre de Benin telecoms n’a rencontré que les siens et les journalistes du service public (Ortb, La Nation). La presse privée, elle peut attendre.

Les femmes, dans les gradins

Patrice Talon a prévenu au départ qu’il ne fera pas trop avec les femmes. Et déjà le 6 avril quand il rendait public son gouvernement, les Béninois ont été surpris de voir qu’il n’avait tendu la main qu’à six femmes « compétentes ». Dans l’espérance des promotions ou nominations à suivre, bouches cousues. Il n’y avait pas eu de critiques comme au temps de Yayi. Des jours passèrent, mais pas grand’chose. Toujours la portion congrue. En dehors de l’intérimaire à la Direction générale du Port autonome de Cotonou et à la D-cous Université, les femmes n’ont plus été considérées outre mesure. Une seule association œuvrant pour le Genre a pu donner de la voix. Sur la question, d’autres s’organisent pour se faire entendre également. Elles veulent participer aux instances de prise de décision notamment la gestion du pouvoir d’Etat, et non être des femmes spectatrices joyeuses dans les gradins en train de voir faire.

Koupaki, la « vedette » de trop
 
La normo-médiatisation, marque de fabrique de régime de la Rupture, a montré ses limites. L’exercice de compte rendu du Conseil des ministres fait chaque mercredi par le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République est presque inopportun dans la mesure où il fait économie de certaines décisions qui peuvent faire objet de polémiques. Les noms des personnes nommées aux différents postes de responsabilité dans les ministères ne sont connus du public que plus tard dans un autre compte rendu signé cette fois-ci du secrétaire général du gouvernement Edouard Ouin Ouro et publié sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que parmi les personnes promues à la tête des structures et offices d’Etat, il y en a qui traînent des casseroles. Il en est de  même des noms des personnes impliquées dans les concours de 2015 jugés frauduleux et bien d’autres détails assez importants pour que « la vedette » du gouvernement les mette de côté.  On se demande alors à quoi sert ce « sport » médiatique hebdomadaire de Koupaki, s’il ne peut pas aller dans les détails, privant ainsi la presse et le peuple de certaines informations clé. 100 jours après, on peut conclure que l’exercice auquel se livre le ministre d’Etat ne sert à rien sinon qu’il n’est qu’une tribune pour son one man show.

La coalition de la Rupture, une bombe

Trois mois de cohabitation de façade au sein de la coalition dite de la Rupture. En effet, mise en place sur accord signé par les parties prenantes, cette coalition qui a porté le candidat Talon au second tour de la présidentielle, n’existe aujourd’hui que de nom. Des informations qui nous parviennent, beaucoup de frustrés. L’accord n’est plus tellement préoccupant. Tout se passe comme si certains n’ont pas droit au chapitre. Passé le round d’observation, il semble que cette bombe à retardement ne va plus mettre trop de temps avant de détoner.


Rafiatou Karimou, ancienne ministre, Activiste dans les questions du genre : « C’est assez bien. Le gouvernement a fait des efforts »

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100 jours, on me dira que c’est beaucoup. Mais c’est peu pour évaluer un gouvernement parce qu’il faut voir dans quel état était le pays quand la nouvelle équipe a pris fonction. Et puis, gérer un pays, ce n’est pas chose facile. Ça fait trois mois qu’ils sont là, ils essaient de faire ce qu’ils peuvent. (..) Des mesures sont en train d’être prises sur tous les plans. Le candidat Patrice Talon avait dit qu’il va entamer des réformes, je crois qu’il a mis en place une commission pour lui faire des propositions. (…)  Attendons de voir la suite puisque le chef de l’Etat veut consulter le peuple sur les propositions qui lui ont été faites. Ça va être une occasion pour les populations de dire ce qu’elles en pensent.  (…) De positif, il y a pas mal de choses. Par exemple la question des concours frauduleux, les mesures prises pour assainir les finances publiques. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y avait plein de postes qui avaient été créés pour remercier ceux qui sur le plan politique étaient avec les anciens dirigeants. Il y a tellement de choses à faire dans notre pays où sévit la pauvreté. Et si sur le plan des finances publiques on peut faire quelque chose pour s’occuper des vrais problèmes de la population, ce serait une bonne chose. La meilleure façon de remercier cette population qui a beaucoup fait lors de l’élection présidentielle pour qu’on en soit là, c’est de tout faire pour régler les priorités. Il y a par exemple le problème de l’énergie, de l’eau, la santé. La question de l’éducation dans notre pays est un problème fondamental aujourd’hui. Le taux d’échec est tellement élevé mais ce n’est pas la faute des enfants. Est-ce qu’il y a tout ce qu’il faut pour que l’enseignement soit dispensé dans les conditions qu’il faut ? Il est important qu’on soit aux côtés des dirigeants pour leur faire des propositions parce que c’est grâce à l’éducation qu’on formera les cadres qui vont diriger le pays demain (…).

Il y a quand même eu des gaffes et des reculades sur des décisions mal pensées peut-être. Ce qu’on avait dénoncé sous le régime défunt ? Par exemple la décision dans le secteur du bois…

Cette décision prise d’arrêter l’exportation du bois, c’est une très bonne chose. Mais au début on a arrêté la production et la commercialisation du charbon. Il fallait d’abord réfléchir correctement, trouver la solution alternative aux utilisateurs qui n’ont pas assez de moyens pour s’acheter du gaz domestique. Quelle autre décision encore ?

Il y a la décision de taxation de l’essence de la contrebande « kpayo ». Un ministre l’a dit au Parlement, un autre vient rectifier.

Là, ce sont des couacs. Mais je crois qu’ils ont pris des dispositions pour éviter ces genres de choses. Il faudrait qu’à l’avenir le ministre qui doit prendre sa décision le fasse savoir au chef de l’Etat ou en conseil des ministres. Sinon effectivement ça ne donne pas une bonne image de la cohésion gouvernementale. Mais pour le moment, je ne trouve pas encore quelque chose de criard.

Madame la ministre vous êtes féministe, très engagée. Mais selon vous, Patrice Talon n’est-il pas anti féministe ?

Il ne peut pas être anti féministe parce que s’il a les femmes contre lui, il ne peut rien faire. J’avais toujours dit au Général Mathieu Kérékou que le Bénin n’ira nulle part tant que la situation qui est faite aux femmes restera telle (…). Nos dirigeants sont toujours réticents (…). Mais le régime du Nouveau départ sera obligé de composer avec les femmes. Nous nous organisons… parce que dans notre pays il existe des femmes cadres compétentes qui sont prêtes à apporter leurs contributions de qualité pour le développement du pays.

En tant qu’enseignante, s’il fallait noter le gouvernement en trois mois. Passable, assez bien, bien ou très bien ?

Je crois que c’est assez bien. Le gouvernement a fait des efforts (…).

Rencontre ASG avec ses députés soutiens : L’ultimatum d’Ajavon !

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Comme l’annonçait votre journal dans sa parution d’hier mercredi, la rencontre entre le candidat arrivé 3ème à la présidentielle de mars 2016 et les députés anciens comme actuels qui l’ont soutenu, a eu lieu. Ajavon Sébastien Germain (ASG) a effectivement échangé avec ses soutiens sur l’après élection et fait le tour d’horizon avec eux. Il faut dire que c’est un sentiment de mécontentement général qui s’est dégagé de ce huis-clos. En effet, les députés et autres soutiens du magnat de la volaille ne sont pas allés par quatre chemin pour exprimer leur désolation quant à leur isolement de la gestion du pouvoir, eux qui ont été d’un grand apport pour l’élection de l’actuel locataire de la Marina. Le président du patronat, Sébastien Ajavon a même reconnu que le président Patrice Talon n’est pas en train de respecter les engagements pris, et ce sur plusieurs plans.

Au terme de la rencontre, il a été ainsi décidé de la rédaction d’un Mémorandum à transmettre au chef de l’Etat. Selon les informations glanées ça et là, l’attitude prochaine de ces alliés du candidat malheureux à la présidentielle dépendra de la suite à donner à ce nouveau document par Patrice Guillaume Athanase Talon. Si la situation en restait toujours au statu quo, certains ont menacé de jeter le masque et d’animer pleinement la vie socio politique. Sans doute l’ultimatum pour le chantre de la Rupture ou du Nouveau départ.

J.B

100 jours de gouvernance Talon - Adam Bachirou, Citoyen, faiseur d’opinion, habitant de Parakou : « Je reste d’abord dubitatif… »

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« Je reste d’abord dubitatif par rapport aux 100 premiers jours de la gouvernance du Président Patrice Talon. Dubitatif parce qu’on sent un certain manque de coordination dans l’action gouvernementale, plusieurs fois déjà des décisions prises ont été rapportées. Ce qui ne va pas dans le sens de la rupture pour le nouveau départ tant prôné. C’est ce que nous avons toujours reproché à l’ancien régime, ne pas murir suffisamment les décisions avant de les prendre. C’est l’une des premières failles de la Rupture. Secondo, c’est compris que, contrairement à ce que disait le Président Patrice Talon, qu’il était déjà prêt pour gouverner le pays, ce n’est pas le cas. Car, j’ai constaté qu’on prend plus de temps à fouiller les dossiers de l’ancien Président Boni Yayi au lieu de s’occuper des vrais problèmes du pays qui pourront permettre d’aller dans le sens de remettre le pays sur les rails du développement. Malgré cela, je voudrais faire remarquer que certaines décisions salutaires ont été prises, je veux parler de la désignation des chefs-lieux des douze départements et la nomination des nouveaux préfets, de même que l’annulation des concours à polémiques ».

Eugène Azatassou, coordonnateur nationa le des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), alliance au pouvoir de 2006 à 2016 : « On fait tout pour montrer que le régime passé a tout détruit »

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100 jours c’est à la fois peu et beaucoup pour apprécier la gouvernance surtout en ce qui concerne un gouvernement qui vient d’arriver. C’est peu, parce que c’est 100 jours sur 5ans, donc lorsqu’on constate des lacunes, on a encore le temps de les corriger et c’est pour cela que je m’emploierai à mettre essentiellement le doigt sur les lacunes. C’est beaucoup aussi parce qu’en 100 jours, on peut voir se dessiner une orientation et c’est de cela qu’il s’agit ici. Donc ce ne sont pas les actes posés isolément qui sont importants. Ce sont plutôt des actes isolés lorsqu’ils corroborent une orientation. Sur les 100 jours du gouvernement Talon, ce qui se dessine c’est l’économie à tout prix. Economiser sur le dos des travailleurs, sur le dos des paysans. On s’est même auto satisfait au cours d’un Conseil des ministres, de faire des milliards d’économies, mais c’est économiser un peu dans le sens libéral, c’est-à-dire en ne plaçant pas l’homme au cœur du développement. Or, le développement a pour Alpha et Oméga, l’homme. C’est lui la finalité du développement, c’est lui le moteur du développement, c’est lui qui fait le développement et c’est pour lui que se fait le développement. Lorsque vous avez des travailleurs à qui on a coupé des primes, à qui on a suspendu des avantages, vous ne pouvez pas attendre d’eux qu’ils aient de l’engouement au travail. C’est pour cela que cette orientation n’est pas bonne. Pour que le pays avance, il faut que le gouvernement du Président Talon replace l’homme au cœur du développement. La deuxième orientation, c’est comme si le bilan que prépare le gouvernement pour ses 5ans sera fondé essentiellement sur le négatif du régime passé. On fait tout pour montrer que le régime passé a tout détruit, a laissé le pays dans un état comateux, quitte à se contredire. Si vous prenez par exemple le problème de la dette intérieure, le Président, à son élection, alors que rien ne l’y obligeait, à dire que la dette intérieure était de 300 milliards.  Le ministre d’Etat chargé des finances Komi Koutché de l’époque, a dit que la dette intérieure était de 161 milliards. Le ministre d’Etat, Secrétaire général à la Présidence de la République, a dit que la dette intérieure est de 160 milliards, mais le ministre des Finances vient de soutenir que la dette intérieure est de 1200 milliards. Quand les choses se passent ainsi, le peuple ne peut pas être rassuré, surtout que le Président a dit que le payement de la dette sera sa priorité. Si elle est de 160 milliards et qu’on sort des caisses 1200 milliards, je ne sais pas à qui ira la différence. Et on peut être inquiet dans la mesure où  l’économie qui se fait dans les conditions que j’ai décrites tout à l’heure pour l’instant s’investit dans des domaines que l’on peut considérer de l’homme d’affaires Patrice Talon. C’est vrai, il n’a plus directement la gestion de ses affaires, mais qu’on ne nous trompe pas. Ce qui est passé à son fils, à un autre homme d’affaires, ce n’est pas évident qu’il ait pu détacher complètement son regard. Surtout que les tout premiers conseils (des ministres NDLR) ont été consacrés à régler ces affaires-là, à redresser ces affaires-là. C’est vrai, cela ne lui appartient plus mais pourquoi ce sont ces affaires qu’il faut régler en premier et pas d’autres ? C’est dire qu’on avait craint pendant qu’il n’était pas encore élu, qu’à son élection, ses affaires l’emportent surtout avec les conflits d’intérêt qu’il avait avec le pouvoir central d’alors. On a l’impression que cela n’a pas raté et que cela n’a même pas pris du temps. Donc l’économie sur le dos de la population, sur le dos des travailleurs, l’investissement dans les affaires qui concernent surtout l’homme d’affaires Patrice Talon, tout cela ne rassure pas. C’est vrai qu’il y a quelques résultats. Notamment les chefs-lieux des douze départements qui ont été désignés avec les préfets, on peut saluer cela.  Mais c’est l’avenir qui inquiète, surtout la façon dont c’est géré et dont je viens de parler, dans ce contexte et surtout où on veut à tout prix salir le régime défunt. C’est parce que le régime défunt doit être considéré comme sale, que même si on ne fait rien et qu’on a fait que supprimer quelques décisions, on va être applaudi, même si en guise de miracle, on ne fait que transformer le désert en mer, je veux parler de compétences, et parce que c’est le seul miracle que nous voyons pour le moment, le désert de compétence  a été transformé en mer de compétences, on pense que même si on en reste là, il suffit de prendre quelques décisions qui fassent applaudir et qu’on va être porté en triomphe. Mais on n’est pas rassuré, voilà une commission par exemple de vérification des concours, une commission qui a déposé son rapport, sans la couverture de la presse et on en a connu en réalité que ce qu’en a dit le conseil des ministres, et on en a connu que la relation qui a été faite. On  a cité des personnes qui sont impliquées, mais quelles sont leur degré d’implication ? Qu’est-ce qui s’est réellement passé  au niveau de ces concours? Celui qui a travaillé normalement pour ces concours, qu’est-ce qui lui est réservé ? Moi je n’interdis pas les vérifications. Quand  les vérifications sont faites et que les fautes sont avérées, les responsabilités sont situées de façon transparente, je n’exclus pas les sanctions. Mais je ne voudrais pas qu’on profite de ce qu’il y a comme état de rumeur pour faire prendre d’autres décisions, juste pour détruire l’image du régime défunt. Si cela apparaît ainsi, c’est dire donc que ce sont des décisions politiques qui ne sont pas sérieuses.

En dehors du découpage territorial que vous avez cité, vous ne trouvez plus d’autres actes à mettre à l’actif du régime ? Il y a  quand même un engagement qui a été pris de réformer les institutions, vous avez fait partie d’une commission ?

Oui, pour l’instant c’est au stade de l’engagement. Si je dois saluer cela, alors je salue tous les engagements. Pour l’instant moi je considère les faits. Il y a eu effectivement la mise sur pieds de la commission qui a travaillé, mais est-ce que vous en avez vu le rapport ? Si vous voyez le rapport, vous verrez que sur le point essentiel, le point principal notamment la question du mandat unique, vous  avez vu que les points de vue ont été accolés et qu’on n’a pas voulu choquer le Président de la République qui le voulait. On n’a pas voulu le choquer simplement parce que c’est sa commission et nous, on a dénoncé dès le départ la façon dont la commission a été composée, la façon dont le bureau a été attribué à la commission dès le départ, comment la commission a été présidée par le Garde des sceaux qui est son avocat. Surtout des réformes de cette envergure, nous, on aurait préféré que ce soit carrément des états généraux. On a aussi soulevé le fait que la commission ait un caractère consultatif.


Monsieur Azatassou, le Président de la République a aussi supprimé les institutions budgétivores, telles que les Hauts commissaires, vous n’applaudissez pas cela ?

La fusion des ministères, la suppression d’un certain nombre de ministères, cela dépend du point de vue sur lequel on se met. Si vous le voulez, on peut supprimer et ne conserver que le Président de la République, cela fera beaucoup d’économies, mais il a fallu quand-même un gouvernement, il faut quand-même des institutions. Si vous prenez les institutions qui ont été supprimées, elles ne devraient pas être gommées tout simplement. Elles devraient être évaluées, parce ce que, quel problème ces institutions résolvent ? C’est la question  que l’on devrait se poser.  Est-ce des problèmes réels de société ? Est-ce que cela a trait à la cohésion sociale ? Mais si ce n’est pas une nécessité et qu’on supprime, moi j’attends de voir. Non je pense que ces institutions, plutôt que d’être tout simplement gommées, devraient être évaluées.Cela ne l’a pas été, je ne peux pas applaudir cela. J’applaudis du point de vue de l’économie et là-dessus, j’ai déjà dit ce que je pense. Des questions d’économie qui ne soient pas en rapport avec l’homme, en rapport avec la société, les dépenses qu’on fait pour la cohésion sociale, sont des dépenses inestimables, les dépenses que l’on fait lorsque l’on sépare deux attributions d’un ministère et qu’on en fait deux ministères, la façon dont on s’occupe des problèmes et ce que cela génère, on ne peut pas apprécier, c’est pourquoi ces décisions ne doivent pas être prises  seulement pout faire économie. Surtout qu’on fait des économies pour investir dans les affaires et non dans ce qui concerne l’ensemble de la pop

C’est vrai que vous avez demandé au gouvernement de placer l’homme au cœur de ses préoccupations, mais si on vous demandait de faire d’autres propositions ?

Je ne peux pas faire de proposition dans le cadre de l’orientation qui est faite là, avec laquelle je ne suis pas d’accord, seulement qu’ils fassent en sorte que le travailleur se sente à l’aise avec les économies qu’ils réalisent.

Et du point de vue communication gouvernementale?

C’est vrai qu’on a dit qu’il y a quelqu’un qui est hyper médiatique, c’est là le problème et cela se dégage de l’orientation que j’ai citée tout à l’heure. Vous voyez, on veut faire des économies et on a supprimé toutes les cellules de communication dans tous les ministères et on a tout regroupé à la Présidence de la République. Le résultat, c’est l’opacité. Plus rien ne se communique. On fait d’économie jusqu’à ce niveau-là, à tel point qu’aujourd’hui, c’est même la démocratie qui est en danger. On peut mettre la démocratie en danger en bâillonnant la presse, en l’assujettissant, en la mettant sous boisseau, en arrêtant les journalistes, on peut la mettre en danger plus facilement en ne donnant pas l’information à la presse. C’est une meilleure façon, une façon plus propre et sans bavure de bâillonner. Que ferez-vous si vous n’avez pas l’information ? C’est donc cette orientation au plan économique et au plan de la gestion en général, qui conduit à cela. Par exemple,  faire de l’économie au point de ne pas savoir que la population a besoin d’information, c’est cela qui est mauvais.

Florent Eustache Hessou, Journaliste, Acteur culturel : « (...) le ministre de la Culture a pris véritablement fonction vendredi dernier »

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« Est-ce qu’on peut faire un bilan en 100 jours ? Il y a que le gouvernement est en train de s’installer. Au plan  culturel, les artistes ont passé ses 100 jours à se détruire (…). Le nouveau départ n’a pas véritablement commencé quelque chose de neuf. C’est seulement vendredi dernier que le ministre de la Culture a convoqué les acteurs culturels pour commencer par travailler avec eux. On peut dire que le ministre de la Culture a pris véritablement fonction vendredi dernier parce que dès sa prise de fonction, il a reçu des plaintes ; le secteur culturel s’est correctement déchiré. Il a vécu tout ça, mais je ne sais pour quelle raison il est revenu à de meilleurs sentiments pour que les administrateurs du Fonds d’aide à la culture essayent de conduire les affaires courantes à un certain niveau en attendant que les élections soient organisées. Quel est le bilan pour le moment ? Rien, sinon pas grande chose. Sauf qu’après ce déchirement, il y a eu une accalmie puisque les artistes après s’être déchirés, ont compris que la solution ce n’était pas de se déchirer mais de rester ensemble. Le ministre aussi a compris que c’est dans une certaine synergie qu’on peut produire des trucs intéressants.

Il faut que le gouvernement sache que rien ne peut se faire sans la culture. On a parlé de tourisme, on a parlé d’artisanat, mais il faut comprendre que la culture est au cœur de tout ça. La culture parait plus essentielle à l’homme  que l’économie qui n’est qu’elle-même un élément de culture des peuples…. Donc ce qui est important pour nous est que nous devons avoir du respect pour la culture. Le gouvernement doit désormais avoir un peu plus de respect pour la culture et investir dans la culture (…) afin que nous puissions nous imposer avec ça ».

Alassane Zimé,  basketteur et promoteur de compétitions sportives

«Sur les 100 jours du gouvernement Talon sur le plan sportif, il faut dire que je n’ai remarqué aucun changement. Mais j'espère que les réformes prendront aussi par là. Concernant mes attentes, il faut que le sport retourne à l'école. Le développement  du sport du cours primaire jusqu’à l'Université tout en créant un minimum d'infrastructures et équipements dans toutes les écoles (terrain de football, basket-ball, handball et volleyball). Il faut réorganiser les championnats scolaires. Il faut revoir les emplois du temps des élèves afin qu’ils puissent pratiquer le sport en introduisant une loi à l'Assemblée nationale. Il faudra soutenir les centres de formation créés par quelques bonnes volontés et aussi susciter la création d'autres. Il faut aussi financer les quelques bonnes volontés qui organisent les compétitions telles que la Coupes du Csp et de la Relève. Mais surtout, il faudra revoir le financement du sport et prendre en compte toutes les Fédérations sportives.»

Mawane Salou, membre de la Fébas

«En 100 jours, on ne peut véritablement apprécier un travail même si je suis déçu de l'approche qu'a eue le gouvernement dans la résolution de la crise au niveau de la Fédération béninoise de football (Fbf). Mais, j'ai espoir que nous n'allons pas tomber dans la gestion des années Yayi où rien n'est pensé, élaboré et exécuté dans les normes. Il faut une vraie politique de développement du sport, revisiter le cadre législatif du sport en République du Bénin, faire voter la loi sur le financement du sport, rendre opérationnelles les structures d'organisation et de gestion du sport scolaire, universitaire et de masse dans toutes les communes. Avoir une politique d'érection d'infrastructures sportives dans toutes les villes. Travailler à arranger le calendrier scolaire pour permettre la pratique du sport de masse et de compétitions des enfants. Faire du ministère de la Jeunesse, des sports et des loisirs (Mjsl), un ministère régalien au même titre que celui de l'Intérieur, de la Défense etc... Renforcer les communes afin qu'elles soient plus actives auprès de leurs jeunesses sportives. Renforcer les différentes Fédérations sportives en moyens. Adopter une politique générale du sport qu'il faut vulgariser.»

Moustapha Yaya, Directeur de Spécial Olympics
 
«Sur les 100 jours du gouvernement Talon, il faut dire que le sport n’a pas encore pris son élan. Je dirai même que rien n’a bougé. Le succès des Ecureuils est l’arbre qui cache la forêt. Le ministère de la Jeunesse, des sports et des loisirs (Mjsl), durant la période, a pris tout son temps à chercher à résoudre le problème du football en oubliant que le sport, c’est aussi les autres Fédérations en agonie mais qui font tout pour que le drapeau national soit honoré. Comme attentes, j’aimerais sincèrement que le gouvernement oublie un peu le football et se tourne comme il le faut vers les autres sports qui n’ont pas besoin de beaucoup de sous pour émerger. Si tant est-il que le président a toujours dit qu’il sera le défenseur des parents pauvres dans tous les secteurs. Vivement que cela change et que l’effort fourni par les autres Fédérations soit reconnu».

Cent Jours du Président Patrice Guillaume Talon : «Tous mes voeux d’audace dans la sagesse»

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Les 100 jours au pouvoir du gouvernement du président Patrice Talon n’ont pas laissé indifférents les Béninois de la Diaspora. Le professeur Désiré Baloubi, Titulaire de Chaire, chef de Département à l’Université de Shaw aux Etats-Unis saisit l’occasion pour exprimer ses « vœux d’audace » au chef de l’Etat. Actuellement au pays, comme c’est le cas chaque Eté depuis des années, il ne s’est pas empêché de rappeler quelques défis et tracer des pistes surtout en ce moment où le débat qui cristallise les attentions est la réforme constitutionnelle et institutionnelle. Lire sa réflexion.

Il fallait être dans le secret des dieux pour le savoir; sinon, très peu s’y attendaient.  Au Bénin comme à l’étranger, l’élection de M. Patrice Guillaume Athanase Talon, le 20 Mars 20016, a pris les uns au collet et au dépourvu pendant qu’elle a réconforté les autres dans leur position et leur volonté inébranlable de voir le passé récent définitivement révolu. Ainsi, diront les latins, “alea jacta est”. En d’autres termes, les dés sont jetés, le vin est tiré et ensemble nous devons le boire, qu’il soit aigre, sucre ou amer.  Et c’est de cela qu’il s’agit, car en tant que peuple mur et surtout soucieux de l’avenir de notre cher et beau pays, le Bénin, nous devons assumer pleinement nos responsabilités désormais avec beaucoup plus d’ardeur et plus de ferveur.

Cent (100) jours déjà que le Bénin a ouvert une nouvelle page de son histoire sur laquelle deux concepts fondamentaux sont gravés en lettres d’or: Rupture et Nouveau départ. Ces concepts, comme nous nous en doutons,  s’inscrivent dans le cadre de la poursuite de l’enracinement de la démocratie et la réalisation de ce que j’ai commencé à appeler  “le Rêve Béninois” à l’instar de “American Dream” aux Etats-Unis, de l’autre côté de l’Océan Atlantique.  Je formule donc mes vœux d’audace et de sagesse au Président Patrice Talon, en particulier, et à l’équipe dirigeante en général. Aussi voudrais-je profiter de cette occasion pour rappeler les défis et paradoxes de notre démocratie qu’une éducation de tous pour tous pourrait nous aider à éradiquer. Ces défis et paradoxes se révèlent au niveau de l’application des principes cardinaux de la démocratie en tant qu’option politique,  modèle de gestion et de gouvernance de la République.

Principe de “Gestion du Pouvoir par la Majorité et les Droits de la Minorité”

A ce niveau, au Bénin, en raison du bas taux d’alphabétisation de nos populations surtout en Français, langue officielle de travail, et même dans nos langues nationales, l’élite minoritaire anime la vie politique pendant que le peuple profond majoritaire observe et suit des consignes.

Principe des «Rapports entre Civils et Militaires »

Selon ce principe, les forces armées, la gendarmerie et la police sont chargées de la défense, de la protection et de la sécurité de la nation et entretiennent avec elle de bonnes relations dans un climat de confiance et de collaboration sincère. Sur ce plan, le gouvernement de la Rupture et du Nouveau Départ a un grand défi a relever.

Principe de «Partis Politiques»

Les partis politiques sont chargés de l’animation permanente de la vie politique dans un système où les partis gagnants ou majoritaires exercent le pouvoir d’état, pendant que les partis minoritaires sont de la mouvance ou de l’opposition mais participent tous à la gestion de la République. Outre leur choix pour l’opposition ou la mouvance, les partis politiques se démarquent de par leurs projets de sociétés et surtout par rapport à une idéologie sociopolitique et économique qui leur est propre. Or très peu de partis ont effectivement une idéologie et un projet de société bien définis et connus de tous et comment se créent et se gèrent les partis politiques constitue l’autre défi majeur. Un autre défi est lié aux responsabilités citoyennes.

Principe lié aux «Responsabilités Citoyennes»

Ici les réformes politiques et institutionnelles que prônent le gouvernement de la Rupture et du Nouveau Départ doivent contribuer à la vulgarisation des lois relatives aux droits et devoirs de tous les citoyens  et surtout de la majorité écrasée sous le poids de l’analphabétisme. Mais au-delà des efforts concrets d’alphabétisation, il faudra donner un souffle nouveau à l’éducation nationale et institutionnaliser l’instruction civique au regard de l’insuffisance criarde de l’amour pour la patrie et de l’esprit d’abnégation au service de notre peuple.

Principe de «Presse libre et Indépendante»

Nous devons lutter en permanence pour garantir une presse libre, indépendante et responsable, car il n’y a jamais de liberté durable sans responsabilités conséquentes. De Daho-Express àEhuzu, Kpanlingan, La Nation et aujourd’hui une kyrielle de quotidiens et hebdomadaires privés beaucoup de pas ont été franchis. De la radio unique à l’Ortb, radio et télé d’Etat, Canal 3, Golfe Tv Africa, Sikka et Eden Tv ainsi que d’autres médias privés, on peut se réjouir de la diversité. Cependant, on n’a pas fini de craindre les poursuites judiciaires, la suspension ou la fermeture. L’Etat doit donc veiller au respect strict de ce principe sacré et les agents de nos médias doivent se professionnaliser davantage pour mériter la confiance de l’Etat et du peuple tout entier dans un Etat de droit créé à partir de la Conférence nationale et de la Constitution de décembre 1990.

Principe  de “L’Etat de Droit”

L’Etat de droit est un principe fondamental. Nul n’est au-dessus de la loi et nul n’est sensé ignorer la loi. On est citoyen et bon citoyen seulement lorsqu’on comprend cela. Riche ou pauvre, politicien, avocat de son Etat, militaire ou civile, l’observance de la loi s’impose à tous. L’on doit veiller à ce qu’il en soit ainsi au Bénin. C’est à ce prix que nous pourrons bannir la corruption pandémique, l’impunité, le népotisme, le régionalisme et l’ethnocentrisme. Nous devons devenir une nation qui se respecte et respecte ses propres lois.

Principe des «Droits de l’Homme»

Les droits inviolables de tous les êtres humains : hommes, femmes, enfants et filles de nos villes et campagnes. Les femmes malheureusement dans nos sociétés ne jouissent pas encore pleinement de leurs droits. Il y en a qui sont enfermées dans les couvents, qui sont mariées contre leur volonté, qui sont condamnées à choisir entre le célibat et la vie dans des foyers ancrés dans la polygamie. Le trafic des enfants, les « vidomegon » et que sais-je encore?
On ne saurait également oublier les droits des prisonniers. Pourrait-on passer à la loupe les conditions de vie des populations incarcérées et le traitement auquel ils sont soumis. De l’arrestation au verdict final devant une justice libre et équitable, il y a de quoi éclairer la lanterne de nos paisibles populations.

Principe du «Pouvoir Exécutif»

Ce pouvoir est-il véritablement et uniquement exécutif? N’influence-t-il pas les autres institutions de l’Etat si le gouvernement nomme unilatéralement leurs présidents : Cour Suprême, Cena, Haac et autres? C’est certainement ces inquiétudes qui justifient les efforts du gouvernement du Président Talon dans le sens des réformes qu’il propose.


Principe du «Pouvoir législatif »

Le législatif qui représente toutes couches de la nation, tout au moins toutes les régions administratives est-il réellement représentatif si les plus grands absents sont les 90% des populationsde nos villages et campagnes qui demeurent analphabètes dans la langue coloniale française? A ces populations, l’Etat doit tendre une oreille attentive afin que leurs profondes aspirations soient prises en compte et que justice soit faite en faveur des intérêts suprême de notre pays.

Principe du «Pouvoir judiciaire indépendant»

La justice au Bénin est-elle véritablement libre et indépendante? Joue-t-elle effectivement son rôle d’arbitre et de garant des libertés individuelles et collectives?  Est-elle gangrenée par la corruption, le népotisme et autres maux qui l’étouffant? C’est à cet exercice de questionnement que devront s’employer les citoyens béninois ainsi que le gouvernement de la Rupture et du Nouveau Départ pour prévenir et sanctionner les délits et crimes de tous genres.

Free and Fair Elections/Des Elections libres et transparentes

Les élections depuis l’avènement du renouveau démocratiques sont-elles libres et transparentes? Lorsqu’on jette un regard sur le financement des partis politiques et des campagnes électorales, il constitue l’un des plus grands défis a relever au Bénin et en Afrique en général. Dans ce domaine précis au Bénin et en Afrique, la démocratie semble marcher à la renverse. En Occident, les campagnes électorales sont financées par des compagnies, des groupes organisés ainsi que des individus. Au Bénin, comme presque partout en Afrique, ce sont les électeurs, des groupes organisés et peut-être des compagnies qui reçoivent de l’argent en contrepartie du vote qu’ils accordent aux candidates et candidats. Cette pratique très peu recommandable n’est rien d’autre que l’achat des conscience qui mérite d’être banni à jamais.

Principe relatif aux «Droits des femmes et des filles»

En matière de droits des femmes et des filles, on est passe du célèbre Article 124 de la Constitution de l’ère ‘révolutionnaire’ au concept de parité entre hommes et femmes avec le Renouveau Démocratique. Au fait, c’est plutôt des droits inaliénables qu’il s’agit et non des revendications de la gent féminine.

Les grands défis ont pour noms ‘le mariage arrange, précoce et forcé’, ainsi que la polygamie dans un système patriarcal abusif. Il y a aussi les « vido me gon » qui sont encore légion et il existe toujours des régions de notre pays où les filles n’ont pas le droit d’aller à l’école. Même si ce droit leur est accordé, les écoles ne sont pas toujours à la portée de la bourse de leurs géniteurs.

Principe du “Rôle des Organisations non gouvernementales”

C’est de la veille citoyenne qu’il s’agit et cela ne saurait réussir sans la participation de l’écrasante majorité encore analphabète qui doit hélàs compter seulement sur la bonne foi des « akowé » ou des Ong qui ne sont pas toujours au service des intérêts de notre pays et de son peuple.

Voilà donc autant de paradoxes et de défis à relever et de rudes pentes abruptes à remonter. Il incombe alors désormais à chacun et à tous le devoir patriotique d’apporter une contribution aussi modeste soit-elle à la Rupture et au Nouveau Départ pour que dote d’une boussole infaillible, le Bénin prospère et se hisse résolument  au rang des nations de paix, de liberté, de justice et de développement durable. Le  Président Patrice Talon et son gouvernement avancent audacieusement dans cette direction et nous devons les encourager et les accompagner dans les actes que nous posons au quotidien.

Par le Prof Désiré BALOUBI

Soulémane Issiakou, Ex DG de Béni-rail ( l’ex Ocbn), membre de la Coalition de la Rupture parce que membre du parti du député Aké Natondé : « Patrice Talon, c’est autre chose que ce que nous avons connu »

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« Pour moi, pour les 100 premiers jours du gouvernement de Talon, le bilan est globalement satisfaisant parce que beaucoup de choses ont été faites. Et j’en fais une appréciation  à deux niveaux. Patrice Talon, c’est autre chose que ce que nous avons connu, c’est un mode de gouvernance totalement contraire à ce que nous avons connu avec Boni Yayi. Patrice Talon incarne la rupture pour le nouveau départ parce qu’il ne faut pas confondre les deux concepts. La rupture, c’est faire les choses autrement. La rupture est effective à travers un certain nombre de décisions qui ont été prises pendant les 100 jours, notamment par rapport aux concours à polémiques. C’est après la rupture que le nouveau départ sera amorcé, avec la satisfaction de certaines doléances et préoccupations d’ordres social, économique et politique des populations. Le gouvernement de la Rupture doit faire des efforts sur le plan de la communication gouvernementale, parce qu’on a l’impression qu’il y a une rétention de l’information. Je voudrais souhaiter plus de justice dans les différentes décisions. Sinon que pour l’instant, tout se passe conformément selon le programme de société du Président Talon. »

Djagali Ferdinand, conducteur de taxi-moto  

« Le pays va très mal mais on ne peut tout de suite accuser le Président Patrice Talon. Les choses s’empiraient déjà avant qu’il ne prenne le pouvoir. Nous devons lui laisser encore un peu de temps avant d’évaluer sa gestion. Au moins un an d’abord. En tout cas, dans un bref délai, j’ai su qu’il a beaucoup travaillé notamment avec le découpage territorial, l’annulation des concours frauduleux. J’ai l’assurance qu’il fera de grandes choses durant son mandat ».

Marius Dadjo, commissaire de Police à la retraite, ancien président de la Fédération béninoise de football « (…) le régime Talon fait son petit bonhomme de chemin »

Normalement les 100 jours de bilan s’apprécient plus dans les pays où la mandature est de deux. Qu’il vous souvienne que le président Talon a juré qu’il ne veut que faire un mandat. Alors, lui mettre la pression pour commencer déjà à apprécier son bilan me paraît mal séant. Nous devrions donc prendre du temps pour l’aider à faire les réformes qu’il a promises en même temps qu’on l’aiderait à rester dans le droit chemin. Réformes d’accord mais il faut aussi que le minimum pour que le peuple puisse le suivre dans ses réformes soient réalisé. Nous devons aller à l’école des pays où on magnifie plus ce qui va et où on aide à construire par des critiques objectives ce qui ne va pas pour le mieux. Personnellement je pourrai dire que le régime Talon baptisé de la Rupture et du Nouveau départ fait son petit bonhomme de chemin. Comme vous venez de le souligner, il a dit qu’il est prêt et il a montré par des actions rigoureuses avec trop d’énergie qu’il était préparé à la chose. Vous pourrez voir par exemple les décisions relatives  à la suppression des postes de contrôle sur les axes routiers, la suspension des avantages accordés par l’ancien régime aux forces de sécurité, le délestage qui a diminué, c’est des choses à saluer. Cependant on ne peut pas dire, parlant de la sécurité que toute est rose avec la recrudescence de la vindicte populaire, la multiplication des agressions, des braquages…Moi je suis heureux qu’au conseil des ministres on ait mis un holà en indiquant que la vindicte populaire est un crime dont les auteurs doivent être poursuivis. Et vous auriez constaté que si la vindicte populaire n’a pas cessé, elle a quand même reculé d’au moins 90%.

Justement sur le plan sécuritaire. Avez-vous l’impression que le principe de « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » est respecté?

Là je ne voudrais pas donner l’impression que c’est une guerre de personnes. Sinon je ne sens pas les responsables nommés à ces postes en train de bien faire ce qu’ils devraient faire. La sécurité étant le premier besoin de tous les peuples et de toute activité humaine, je crois que les responsables que ce soit du ministre aux directeurs généraux et les chefs services, ils doivent revoir leur fonctionnement pour une meilleure qualité sécuritaire à offrir au peuple.

Et sur le plan du football est-ce que vous sentez qu’il y a une lueur d’espoir ?

En trois mois sinon en dix ans, il est difficile de concevoir ou de construire  quelque chose en matière de sport. Je peux seulement noter avec force que le nouveau pouvoir a manifesté la volonté d’offrir la meilleure collaboration aux fédérations dans la gestion de la chose sportive pour des résultats efficients. Je souhaite que toutes les fédérations se donnent la main pour que le sport en général s’élève et qu’on ne parle pas que du football.

Des propositions pour une amélioration de la gouvernance

J’aurais souhaité que le gouvernement, la tête vraiment froide apprécie correctement ses décisions avant de les prendre. Sur le plan sécuritaire par exemple, je lui aurais conseillé de prendre les mesures sécuritaires qui ont été rendues publiques après avoir nommé les directeurs de la Police et de la Gendarmerie. Ces personnalités auraient apporté leur expertise aux tenants et aboutissants des mesures telles que : l’imposition stricte du nombre de postes de contrôle qu’il devrait y avoir sur les corridors et le sevrage des policiers des avantages que l’autre régime leur a accordés. Si c’était possible, je suggère qu’aussi rapidement, le gouvernement se penche là-dessus tel qu’il a réglé avec célérité la question des concours frauduleux ou mal organisés. Mieux, que le ministre se remette dans la peau d’un responsable en charge de la gestion sécuritaire parce que comme je le dis souvent, n’est pas responsable à la sécurité qui veut.»


1ère session ordinaire de l’année 2016 : Le point des dossiers étudiés

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adrien-houngbedji

La première session ordinaire de l’Assemblée nationale  pour le compte de l’année 2016, a été clôturée lundi 11 juillet 2016. Ouverte le mardi 12 avril 2016, les députés ont pendant trois (03) mois de travaillé et ceci, conformément aux articles 87 de la Constitution et 4 du Règlement intérieur de l’Institution parlementaire. A la plénière consacrant la clôture de cette session ordinaire, le premier Vice-président Eric Houndété  a fait le point des dossiers étudiés : une quinzaine de lois votées, (04) questions d’actualité, trois (03) questions orales avec débat et d’autres actions entrant dans le cadre de la mission des  parlementaires.
 
I-  Liste des lois examinées et adoptées
 
1.      Loi modifiant et complétant la loi n°2008-07 portant Code de procédure civile, commerciale, sociale, administrative et des comptes en République du Bénin ;
 
2.      Loi modifiant et complétant la loi n°2001-37 du 10 juin 2002
portant organisation judiciaire en République du Bénin ;
 
3.      Loi portant autorisation de ratification du Traité sur le commerce des armes (Tca) adopté à New York le 28 mars 2013 ;
 
4.      Loi portant autorisation de ratification ou d'adhésion de six
traités, conventions et protocoles de l'organisation de l'Aviation
civile internationale (Aci);

5.      Loi portant autorisation d'adhésion à deux conventions de
l'organisation de l'Aviation civile internationale ;
 
6.      Loi portant autorisation de ratification de la convention de
Minamata sur le mercure adoptée et signée à Koumamoto au Japon le 10  octobre 2013 ;
 
7.      Loi portant autorisation d'adhésion à la convention
internationale de Kyoto pour la simplification et l’harmonisation des
régimes douaniers révisés ;

8.      Loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt signéle 15 novembre 2015 entre la République du Bénin et la Banque africaine de développement (Bad) dans le cadre du financement du projet de réduction des pertes d’eau et d’amélioration de laviabilisation des systèmes d’alimentation en  eau potable  (Aep) deCotonou, Porto-Novo et leurs agglomérations ;
 
9.      Loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêtadditionnel signé à Cotonou le 15 Septembre 2015 entre la République du Bénin et le Fonds africain de développement dans le cadre du financement partiel du projet de transport urbain à Parakou ;
 
10.     Loi uniforme relative au traitement des comptes dormants dans les livres des organismes financiers en République du Bénin ;
 
11.     Loi uniforme sur le contentieux des infractions à la
réglementation des relations financières extérieures en République du Bénin ;
 
12.     Loi de règlement définitif du budget général de l’Etat, gestion 2014 ;
 
13.     Loi portant loi des finances rectificative de la gestion 2016 ;
 
14.     Loi-cadre sur l'aménagement du territoire en République du Bénin ;
 
15.     Loi portant travail d’intérêt général ;
 
16.     Loi portant création des chambres d'agriculture en République du Bénin.
 
II-           Du contrôle de l’action gouvernementale
 
Quatre (04) questions d’actualité relatives :
 
•        aux difficultés dans la jouissance des bourses d’excellence,
 
•        à l’organisation du Hadj;
•         aux dispositions prises par le gouvernement pour la bonne organisation du pèlerinage à la Mecque 2016;
 
•        au phénomène de la vindicte populaire au Bénin.
 
•        Trois (03) questions orales avec débat relatives à Icc services immeubles et véhicules saisis, remboursement des propriétaires des immeubles ayant servi de sièges à la structure Icc services
 
III-         Autres actions menées
 
•        Présentation et l’adoption du rapport d'activités du président de l'Assemblée nationale;
•        Election du député Alexis  Agbélessessi au poste de président de la Commission des lois
 
•        Election du député SossouDakpè au poste de deuxième Secrétaire parlementaire
 
•        Désignation des deux députés-juges à la Haute Cour de Justice en remplacement des députés CandideAzannaï et Sacca Lafia nommés ministres dans le nouveau Gouvernement
 
•        Adoption des modalités de désignation des représentants du Parlement au Conseil d’orientation et de supervision (Cos-Lépi) et les membres du Commissions communales d’actualisation (Cca).
 
N.B : La ratification de deux accords de prêts a permis de mettre à la disposition du Gouvernement du Nouveau départ pendant la période (12 avril-11 juillet 2016)  un  montant d’environ 16 milliards 506 millions de Francs Cfa pour la mise en œuvre de sa politique de développement.


Kola PAQUI (Br Ouéné-Plateau)

100 jours du gouvernement Talon - Les ministres : performances et défis

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ministres

Baptême de feu pour certains, rebelote pour d’autres, très tôt les ministres du premier gouvernement de Patrice Talon se sont mis au travail. Chacun dans son département et à son rythme, nous voici 100 jours après. Qui a fait quoi ? Le point de la Rédaction.

Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des finances
… les théories du privé

Il est pratiquement le plus jeune des ministres. La quarantaine. A le voir à l’œuvre, on sent qu’il a plein d’avenir. Mais certains de ses actes le trahissent, ce qui fait dire à certains que Romuald Wadagni à défaut d’avoir  encore un pied à la Harvard, c’est qu’il l’a dans le privé et  le second au gouvernement. Autrefois Comptable du chef de l’Etat Patrice Talon, le ministre de l’Economie et des finances a tendance à se comporter comme s’il était toujours dans le privé. Ses décisions contestées par le syndicat et son « jusqu’auboutisme » affiché le prouvent. L’Argentier national doit descendre maintenant sur terre, jouer la carte de l’apaisement s’il veut un accompagnement de tous ses collaborateurs. Tant les défis sont grands. Les opérateurs privés prestataires s’impatientent quant au paiement de la dette intérieure.

Rafiatou Monrou, ministre de la Communication
Allergique à la presse privée
La ministre de la Communication et de l’Economie numérique peine encore à trouver ses marques, 100 jours après la formation du 1er gouvernement de la Rupture. Elle n’a à son compteur aucune action d’envergure à part une descente à Bénin Télécoms, sa structure de provenance et une timide visite des médias de service public, l’Ortb et le journal La Nation. Les organes de presse privés semblent ne pas préoccuper pour le moment la ministre de la communication. Pas même un clin d’œil aux médias privés qui, pourtant, jouent un rôle primordial dans la construction d’un Etat de droit. Nul n’est besoin ici de rappeler le rôle que la presse privée a joué dans l’avènement au pouvoir du chantre de la Rupture. En dehors de cela, des questions urgentes telles le basculement de l’analogique au numérique attendent et ne concernent pas que les médias de service public. Rafiatou Monrou doit maintenant quitter le plus souvent les quatre murs de son bureau et se mettre dans l’action.

Ange N’Koué, ministre de la Culture
Réformes oui, mais…
Le ministre de la Culture Ange N’Koué est venu trouver une situation conflictuelle au Fonds d’aide à la culture. Très tôt, il a pris les taureaux par les cornes. La prise de la décision courageuse de réduire la cagnotte allouée au Fonds d’aide, source de conflit entre les associations d’artistes est à mettre à son actif. Seulement, toute réforme implique la négociation et les artistes ont le sentiment que le ministre veut faire leur bonheur sans les associer. De même, la culture ne se résume pas à la situation au Fonds d’aide. On ne voit pas le ministre de la culture sur les festivals de danse, de théâtre, de musique, enfin un accompagnement permanent à l’image du Chef de l’Etat qui a sollicité et assisté du début jusqu’à la fin la scène « Kondo ! Le requin »

Oswald Homéky, ministre des Sports
C’est possible …
 
Le jeune ministre de la Jeunesse, loisirs et Sport Oswald Homéky a hérité d’une crise à rebondissement à la Fédération béninoise de football. Malgré sa détermination à trouver une issue favorable, le bout du tunnel est encore loin. A son actif, la signature d’un protocole d’accord entre les protagonistes même si l’organisation du congrès électif malgré l’interdiction du tribunal de première instance de Porto-Novo suivie de la délivrance de mandats d’arrêts contre les membres de la Fbf, du Conor et les représentants de la Fifa et de la Caf vient tout remettre en cause. Seulement, le ministre Homéky ne doit pas consacrer tout son énergie à la résolution de la crise à la Fbf qui reste la seule discipline qui engrange beaucoup de ressources sans aucun résultat. Comme il l’a promis à sa prise de fonction, Oswald Homéky doit ériger toutes les autres disciplines sportives au même rang que le football. Il a commencé par le faire par sa présence aux côtés des autres disciplines. Reste maintenant que les ressources accompagnent les gestes.

Candide Azannaï, ministre de la Défense
Ça commence à venir
 
Le bouillant homme politique Candide Azannaï est resté transparent tout le long des 100 premiers jours du gouvernement de la Rupture. Même l’insécurité grandissante et son corollaire de vindicte populaire n’ont pas réussi à sortir Candide Azannaï de sa torpeur. Qui pouvait croire que celui qui ne ratait aucune occasion pour rappeler aux dirigeants leur devoir envers le peuple pourrait choisir de se réfugier dans le silence, une fois nommé au gouvernement. Candide Azannaï attendait peut être satisfaire les besoins des forces de défense et de sécurité avant de leur demander des résultats. Chose qu’il a commencé par faire avec le don de matériels roulants hier, jeudi 14 juillet 2016 à la gendarmerie. Il faut maintenant que le ministre de la Défense se préoccupe de la sécurité des Béninois de concert avec son collègue de l’Intérieur. Il devra également chercher à voir les contours de l’envoi de soldats béninois sur les théâtres de maintien de paix qui est source de discorde entre les hommes de rang et leurs supérieurs hiérarchiques, renforcer la surveillance des frontières….


Ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique
Sacca Lafia, transparent
 
Si on note une certaine accalmie ces dernières heures, il est tout de même une évidence que c’est le ministère de Sacca Lafia qui a le plus fait parler de lui ces trois derniers mois. Un vétérinaire à l’Intérieur, beaucoup de Béninois l’avaient critiqué à sa nomination. Mais fort de ses expériences gouvernementales et parlementaires, d’aucuns le voyaient capable de vite s’adapter. Trois mois après, tout porte à croire que le patron des flics vit toujours son « premier jour à Paris ». Un tableau bien noir. En trois mois, il a battu le record des braquages et des pertes en vie humaines enregistrés. Que ça soit par balles ou par vindicte populaire. Pendant que ça continue de gronder dans l’administration policière quant à la suspension des avantages acquis sous le régime défunt, le ministre Lafia, au lieu de fouetter le dossier, doter les commissariats de moyens, régler la question des brimades, doper le moral à troupe et la remettre au travail, sa nouvelle trouvaille, c’est l’enregistrement en vue des cartes Sim qui font grincer déjà des dents au sein de la population. Sacca Lafia doit sortir de son somme et régler les urgences.

Jean-Claude Houssou, ministre de l’Energie
C’est le terrain qui commande
 
Après 100 jours d’acclimatation, les Béninois l’auraient remarqué. Le Jean-Claude Houssou d’aujourd’hui est bien différent de celui d’hier, venu tout droit de la France, et qui faisant le rapprochement entre la façon dont les choses fonctionnent là-bas et chez lui, a commencé à tempêter. Ici, c’est le Bénin, comme l’a écrit Albert Tévoèdjrè. Et il semble que le ministre de l’Energie est en train de le comprendre. Il s’est « assagi », et c’est avec froideur qu’il fait désormais l’état des lieux de la situation qu’il a hérité en matière d’eau et d’électricité. Décembre pour en finir avec le délestage. Les Béninois égrènent leur chapelet pour le décompte des jours. C’est une course contre la montre pour redonner confiance aux investisseurs et aux concitoyens. Au-delà, le ministre Houssou doit concrétiser la diversification des sources d’énergie, moderniser les services, et pourquoi ne pas aller sur le terrain de la libéralisation des deux secteurs.

Ministre d’Etat, secrétaire généarl de la présidence de la République
Koupaki, une starification de mauvais goût
 
Beaucoup de grognes sur son one man show hebdomadaire. Pascal Irénée Koupaki du piédestal de premier ministre au rang de « rapporteur » ou « présentateur » des décisions du conseil des ministres, cela est mal apprécié du public puisque pour la plupart de Béninois, ce n’est qu’un point laconique qui ne prend pas compte certains détails. 100 jours après, à défaut de laisser ce rôle à qui de droit pour un point beaucoup plus exhaustif, le chantre de la Nouvelle conscience ferait mieux de changer de fusil d’épaule.  

Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Djogbénou toujours dans la toge Talon
 
Même au gouvernement, ça se constate. Le rapport entre l’Avocat Joseph Djogbénou et le client Patrice Talon. La tendance du premier à défendre et soutenir le second est une lapalissade. Rien n’a pratiquement bougé dans le milieu judiciaire à part des foyers de tension qui y sont allumés. Comme bilan en 100 jours, Joseph Djogbénou a plus essuyé des dénonciations dans ses nominations, et l’actualité c’est le rebondissement dans la crise à la Fédération béninoise de football avec des mandats d’arrêt émis contre des acteurs du football. Des mandats  d’arrêt qui en rajoutent d’ailleurs au bras de fer entre le gouvernement et les magistrats. Mais malgré tout, Me Djogbénou lui, est toujours aux côtés du président Talon. C’est lui qui a piloté la commission qui a fait des propositions en vue de la révision de la Constitution. Il fallait le voir en train de transmettre le rapport au demandeur. Mieux, on l’a vu récemment dans  un show télévisuel en train de soutenir l’idée de mandat unique qu’entend instituer le chef de l’Etat. Pendant ce temps, les prisonniers continuent de vivre l’enfer dans les prisons. Il est temps que le professeur agrégé de Droit mette sa toge au service de tout l’appareil Justice.

Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche
Delphin Koudandé, … que du coton
La dénomination de son département est pourtant claire. Mais depuis avril dernier, la seule information qu’ont les populations en matière agricole, c’est le coton. Si ce n’est pas le décaissement de tel montant, c’est alors le rétablissement de telle ou telle structure mais toujours au profit de l’or blanc. Quand bien même on a parlé récemment d’affrontements entre éleveurs et populations avec plusieurs morts et des dégâts à Malanville, on n’a pas trop senti cette spontanéité d’actions médiatisées entre le ce département ministériel et celui en charge de la sécurité comme c’est souvent le cas pour le coton. La diversification agricole, c’est des actions concrètes. Au-delà, il y a les maraîchers, les mareyeuses, les éleveurs. Que sont devenues les usines d’exploitation « pourvoyeuses d’emplois et de richesses » que le gouvernement défunt a construites à grands frais ? Dr Koudandé, le chantier est vaste…

Ministre du Développement
Bio Tchané, en renfort
Confortablement assis, c’est l’un des plus capés du gouvernement. Du ministère des Finances à la Boad en passant par le Fmi, il a capitalisé beaucoup d’expériences. Il sait de quoi il parle et aux yeux des partenaires, il est une caution. Coordonnateur de l’équipe gouvernementale, il est souvent sollicité pour réparer des gaffes même si lui-même a entretenu la polémique sur la suppression ou non de la gratuité de la césarienne. Lorsqu’il s’est agi d’expliquer le bilan de l’appel à mobilisation de fonds sur le marché, c’est lui qui a été désigné pour s’entretenir avec la presse. Et faisant d’une pierre deux coups, il a habilement passé un coup de chiffon sur une déclaration à polémique de son jeune collègue Argentier national, qui envisageait une taxation de l’essence de la contrebande. Aussitôt, la polémique a cessé. Les statistiques en matière de chômage, de sous-emploi, de pauvreté ne sont pas des plus reluisantes. En tant que ministre du Développement, Abdoulaye Bio Tchané est très attendu sur la définition de stratégie et d’orientation pour résorber tout cela.

A SUIVRE…

J. BOCO et B. HOUANHO

Assemblée Nationale : Les députés ouvrent la première session extraordinaire

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La 7ème législature sous l’auspice du 1er vice- président de l’Assemblée Nationale a procédé hier jeudi 14 juillet 2016, à l’ouverture de la première session extraordinaire de cette année 2016. Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour de la séance plénière. Il s’agit de l’ouverture de la session extraordinaire et de la tenue de l’atelier restitution sur la COP21.

Les honorables députés n’ont eu que deux jours de repos après la clôture de la première session ordinaire de l’année 2016. Pour la session extraordinaire de ce jeudi, 6 dossiers étaient inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit entre autres, du Rapport de la commission des lois sur la mise en conformité de la loi n°2015-18 portant statut général de la fonction publique ; du Projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt signé entre la République du Bénin et la Fida, dans le cadre du financement partiel pour le projet d’appui au développement des Maraîchers. Le projet de l’atelier d’appropriation sur le projet de loi portant statut du Barreau en République du Bénin ; de l’atelier de restitution sur la COP 21 ; de l’organisation de la journée parlementaire ; et enfin de la désignation des représentants de l’Assemblée nationale au sein du comité d’orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos-lepi) et au sein de la commission d’actualisation communale (Cca), étaient aussi inscrits. Juste après l’ouverture de la session extraordinaire selon les prescriptions des textes, le 1er vice-président Eric Houndété a laissé place à la tenue de l’atelier de restitution sur la COP 21.
Kola Paqui

EXTRAIT DU REGLEMENT INTERIEUR DE L’ASSEMBLEE

Article 5.- Sessions extraordinaires

Conformément à l’article 88 de la Constitution, l’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire par son Président sur un ordre du jour déterminé, à la demande du Président de la République ou à la majorité absolue des députés.
Elle se réunit également en session extraordinaire de plein droit dans les conditions fixées aux articles 68 et 83 de la Constitution. Il est à rappeler que les deuxièmes sessions ordinaires se tiendront en octobre prochain.

Djogbénou sur les 10 millions perçus par chaque commissaire : « Qu’est-ce qu’il y a de mauvais en cela ? »

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(Il dit ne pas admettre cette forme de lynchage)
Il reconnaît avoir perçu aussi les 10 millions de FCfa à l’instar des 34 autres membres de la commission qu’il a présidée en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles. « Mais qu’est-ce qu’il y a de mauvais en cela ? », s’est-il interrogé. Il poursuit : « Sur les questions relatives à l’argent, nous sommes entourés d’une pudeur. Nous sommes dans un contexte de suspicion, nous sommes dans une culture où on ne déclare même pas ce que l’on gagne. Que cela constitue une préoccupation et pour certains même une occupation. Mais il faut assumer lorsque l’on met  en place une commission pour travailler dans un délai déterminé, avec la qualité des personnes, il faut mettre les moyens. L’Etat a accepté de mettre les moyens. Tout le reste c’est un jugement de valeur. Et lorsque l’on choisit de poser les actes comme nous l’avons posé, on l’assume par anticipation d’être jugé ». Ces propos de Me Djogbénou sur Canal 3 vendredi dernier à l’occasion d’un débat sur les 100 jours de gouvernance Talon a été repris en d’autres termes par le ministre Garde des Sceaux, hier dimanche, sur Océan fm et Soleil fm. Plus de détails ici

En direct, cette fois-ci, il affirme qu’il ne peut pas dire exactement le montant exact décaissé au profit de la commission. Cependant, le président de ladite commission a fini par dire que la somme est en deçà de 500 millions FCfa. « Ce que je puis vous dire. Lorsqu’il a plu au chef de l’Etat   de me confier l’organisation à la fois de cette commission et de faire en sorte que les résultats soient présentés dans un délai précisé, j’ai considéré qu’il faut aux membres de la commission, des moyens conséquents. Nous avons fait une petite enquête à la maison. Comment cela se passait, et les résultats qui nous sont parvenus, le président de la République dit non. On ne peut pas payer à une commission 20 millions, on ne peut pas payer aux membres d’une commission 18 millions. Premièrement. Il dit, alors que toutes les autres commissions sont payées à la présidence de la République, il dit non. C’est au Trésor public. Alors que toutes les autres commissions sont payées en l’absence de tous textes, il dit c’est sur la base de deux décrets. Résultats, les décrets ont été pris et présentés en conseil des ministres. On ne peut pas dépasser ce qui est payé aux membres des autres commissions. Deuxièmement, on doit rester dans une fourchette qui n’excède pas 450 millions. 450 millions pourquoi ? 450 millions sur les défraiements des membres de la commission, vous avez 10 millions. 450 millions pour la location des lieux, 450 millions pour l’entretien des commissaires, 450 millions pour le travail d’impression des documents,  450 millions pour la provision lorsque nous aurons arrêté les choix au niveau du conseil des ministres la provision nécessaire pour transformer le rapport en ouvrage à distribuer. 450 millions pour tout ça. Et donc c’est l’état de la situation. Nous n’avons rien fait qui ait dépassé ce qui est fait. Nous avons tout fait dans la transparence. Nous avons subi la chaîne financière. Je ne suis pas étonné que ce débat ait lieu dans la presse parce que les documents, la traçabilité est plus qu’évidente (…) Je vous mets au défi de me rechercher dans les archives de l’Etat, un seul décret qui ait fixé les émoluments des anciennes commissions. Vous ne le trouverez pas.

10 millions pour chaque membre de la commission, cela correspond à  5 ans de salaire d’un enseignant.

Je vous en prie, lorsque vous dites ça, ce n’est pas juste. Quand les autres commissions prenaient 20 millions, vous n’avez pas eu l’occasion de le dire peut-être parce que vous n’avez pas eu cette liberté…

En 45 jours…

Là aussi vous êtes injuste. Pourquoi vous êtes injuste. Parce qu’il suffit, la manière la plus complaisante, de mettre une commission en 6 mois et de se payer 20 millions, là ça satisfait à votre conscience. Elle est belle cette conscience. Donc vous comptez le nombre de jours, pour dire aux Béninoises et aux Béninois, non celui qui a pris 20 millions il est beaucoup plus patriote que celui qui a travaillé sans désemparer et en toute disponibilité pour les travaux que l’Etat lui a confié.

Mais Me Djogbénou, ce qui met les Béninois dans cet état c’est bien le contexte. Ce contexte que vous avez-vous-même (le gouvernement Talon) décrété pour dire qu’il faut aller désormais à l’économie des économies (réduire les charges de l’Etat Ndlr).

Je ne nie pas que le contexte est difficile. Ce que je réprouve, ce qui me déçoit, c’est le jugement de valeur. Quand vous parlez de Béninois, j’en compte très peu si ce n’est pas l’élite. Alors l’élite, je suis en capacité de discuter avec elle et j’aurai très peu d’arguments de sa part pour considérer que ce que ce gouvernement à fait est d’une gravité telle (…). Je n’admets pas cette forme de lynchage…

Transcription : Jacques BOCO

…difficile d’assumer


C’est un Joseph Djogbénou verbalement agressif pour ne pas dire mordant qui était en synchronisation hier dimanche sur les radios Océan fm, Soleil fm (Cotonou) et Urban fm (Parakou). Pour la énième fois, il a été invité à apporter les éclairages nécessaires sur l’un des sujets qui défraient la chronique : les émoluments perçus par les 35 membres de la commission chargée des réformes constitutionnelles et institutionnelles qu’il a présidée. A peine les questions formulées par les journalistes qu’il répliquait d’un ton grave.  Mais là n’est pas le problème. Le même ministre Garde des Sceaux, président de ladite commission qui, a  priori, dit que « lorsque l’on choisit de poser les actes comme nous l’avons posé, on l’assume par anticipation d’être jugé », refuse d’assumer et s’en prend aux professionnels des médias. Certains observateurs estiment même qu’il a minimisé les syndicalistes et autres citoyens qui continuent d’émettre des griefs contre le montant perçu. Si l’on s’en tient à certaines déclarations, même si tous les commissaires émargeaient, Me Djogbénou qui se déplace aux frais de l’Etat, rémunéré par le contribuable béninois, devrait s’abstenir de percevoir sa part, surtout que le même gouvernement a interdit désormais le paiement de perdiems aux agents de l’Etat pour des travaux en commissions. Pourquoi le ministre de la justice qui savait que le gouvernement sera « jugé », a eu alors ce comportement en studio ? Les journalistes et une partie du peuple ne sont-ils pas dans leur rôle de comprendre comment les fonds publics sont gérés à l’instar des députés qui pourraient également interpeller l’Exécutif sur le sujet dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale ? Quand on a fait l’option de la Rupture et du Nouveau départ et qu’on s’est engagé à faire les choses de façon plus « clean » que par le passé, doit-on avoir cette posture de Me Djogbénou sur les détails ?De la société civile à son statut de politique aujourd’hui, Joseph Djogbénou n’a-t-il pas émis des critiques, fait des dénonciations sur tel ou tel acte de gouvernements. Est-ce à dire que si c’est l’élite minoritaire seulement qui critique, alors la majorité du peuple « analphabètes » qui ne parle pas est en phase avec le gouvernement ? Visiblement, il semble qu’il est difficile d’assumer quand on est sous le feu de l’action. C’est ce que je crois.


Jacques BOCO

Djougou chef-lieu du département de la Donga : Nouhoum Bida salue le courage de Patrice Talon

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Nouhoum-Bida

La rencontre avec sa base a permis à l'élu de la 13ème  circonscription électorale de revenir sur l'officialisation des nouveaux départements et les 100 jours du Président Talon au pouvoir. Le député Nouhoum Bida, évoquant le premier sujet, s'est réjoui de l'érection de la Donga comme département avec Djougou comme son chef-lieu. Il a salué le courage politique du chef de l'État Patrice Talon qui, dira-t-il, a fait ce que ses prédécesseurs n'ont pu faire. Nouhoum Bida a laissé entendre que Djougou a longtemps attendu ce moment et pour lui, il faut rendre à César ce qui est à César. C'est pourquoi il a félicité le ministre d'État chargé du Plan et du Développement Abdoulaye Bio Tchané pour sa contribution dans la mise en œuvre du nouveau découpage territorial. Revenant sur les 100 jours de Patrice Talon au pouvoir, l'honorable Bida a fait savoir qu'il est encore tôt pour porter un jugement de valeur sur ce qui a été fait. Il a donc donné un délai de grâce de six mois à Talon et à son équipe avant de faire un bilan. Le député NouhoumBida a salué les réformes engagées par le régime de la Rupture mais a dit toute son amertume quant à l'annulation des concours qualifiés de frauduleux.

M.M

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