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Pascal Irénée Koupaki sur ‘’ Moi président’’ : « Pour gouverner autrement, il faut avoir été élu autrement »

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Bonsoir ! Après 25 ans de renouveau démocratique, le Bénin est toujours en quête du renouveau économique. Le débat programmatique ouvert par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication pour cette présidentielle permet de donner la parole ce soir à Pascal Irénée Koupaki. L’homme incarnait aux yeux de bon nombre d’observateurs la caution du Gouvernement. Mais lui, il a préféré le destin de mécanicien en chef du garage Bénin. En 52 minutes, il va nous clarifier ce concept et exposer ses solutions. Pascal Irénée Koupaki, bonsoir et bienvenu sur « Moi Président ».

Présentation

Makandjou Pascal Irénée Koupaki a vu le jour le 1er mai 1951 à Cotonou. Après une maîtrise en sciences en économiques, et planification, économétrie et statistique à l’Université Nationale du Bénin, il obtient en 1977 un diplôme d’étude supérieure spécialisée en analyse des projets puis un autre diplôme en « banque finance monnaie et crédit au Centre de Formation de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il sera nommé plus tard dans cette Banque, Economiste principal puis Assistant du Gouverneur. Mais Makandjou Pascal Irénée Koupaki, est aussi l’homme des cabinets, d’abord directeur adjoint de cabinet du premier ministre de la Côte-d’Ivoire d’alors, Alassane Ouattara, puis directeur de cabinet du premierministre Adrien Houngbédji entre 1996 et 1998. Mais après la démission du Président du Parti du Renouveau Démocratique du Gouvernement de Kérékou, Makandjou Pascal Koupaki, retourne à la BCEAO. En Avril 2006 il est appelé par le Président Boni Yayi pour occuper le poste de Ministre des finances, puis ministre d’Etat chargé de la prospective, du développement de l’évaluation des Politiques publiques et de la coordination de l’action Gouvernementale avant d’être nommé en Mai 2011, Premier Ministre chargé de la coordination de l’action gouvernementale de l’évaluation des politiques publiques, du programme de la dénationalisation et du dialogue social. Il occupe cette fonction jusqu’en août 2013, date de son départ du Gouvernement. Makandjou Pascal Irénée Koupaki est candidat du « Rassemblement Nouvelle Conscience » pour la présidentielle et sa vision est de bâtir ensemble le Bénin nouveau, le Bénin apprenant, entreprenant et innovant.

Alors, Pascal Iréné Koupaki,  est-ce que ce portrait vous convient ?

Je pense que c’est un portrait qui a été bien tracé, juste un rectificatif sur ma date de naissance, ce n’est pas le 1er mai 1951, mais bien le 18 mai 1951. Je sais que sur certains documents qui circulent sur l’Internet, ça indiquait 1er mai, mais on l’a toujours corrigé mais ce n’est pas toujours bien pris en compte. C’est bien le 18 mai 1951.

On retient le 18 mai. D’accord ! Pascal Irénée Koupaki, vous avez passé 7 ans 4 mois au Gouvernement du changement. Alors, comment est-ce que vous expliquez qu’après tout ce temps, vous ayez quitté et que vous prônez aujourd’hui, la Nouvelle Conscience et on vous entend aussi parler de CFA et du but ?
 
Oui, j’ai une expérience de 7 ans 4 mois auprès du Président de la République, c’est vrai que le concept qui avait été développé à l’époque était celui du changement. Mais vous avez dû vous rendre compte que la politique du Docteur Boni Yayi était bien lancée en 2006. Mais chemin faisant, il y a eu quelques problèmes. Je pense c’est dû au fait que le concept du changement n’a pas été bien élaboré à travers peut-être la création d’une école du changement pour développer le concept et surtout le faire partager. Après nous avons eu la refondation, ce fut la même chose. Et donc tirant leçon de tout ce que j’ai vécu pendant ces 7 années d’expériences de gestion des affaires publiques à ce niveau de responsabilité, j’ai développé le concept, moi de la « Nouvelle Conscience » qui n’est que l’incarnation des valeurs. Parce que j’ai observé que le renouveau des valeurs qui devait compléter le renouveau économique et le renouveau démocratique n’était pas au rendez-vous. Donc, ce maillon manquait. Et par conséquent, lorsque j’ai trouvé qu’il était indispensable d’élaborer le concept de la Nouvelle Conscience, j’ai aussitôt créé l’école de nouvelle conscience. Et dans cette école de la nouvelle conscience, il y a des formations qui se donnent pour pouvoir ancrer l’esprit de la Nouvelle Conscience dans le cœur des béninois. Donc, j’ai tiré leçon de cette expérience pour m’engager dans cette voie, ce qui m’adonné l’opportunité de parcourir tout le territoire national.

Pascal Irénée Koupaki, combien de temps avez-vous mis pour comprendre qu’il y avait un chaînon manquant et qu’il faillait une école ? Et est-ce qu’il vous manquait cette autorité ou ce pouvoir pour rectifier pendant que vous étiez au Gouvernement ?

Faisons attention hein, faisons attention, parce que le Chef de l’Etat, il est président de la République, il est le Chef du Gouvernement. L’autorité administrative, c’est le Chef de l’Etat. Evidemment, chaque ministre du Gouvernement nommé par lui se trouve sur son front de lutte avec son décret organisant le ministère. Donc, j’étais dans mon rôle en tant que Ministre du développement d’abord, Ministre d’Etat chargé de la coordination, Premier Ministre… etc. Mais tant que le Chef de l’Etat est en même Chef du Gouvernement, la relation de confiance qu’il doit y avoir entre les Ministres n’était pas forcément au rendez-vous. Par conséquent, chacun traitait directement avec le Chef de l’Etat. Et donc, dans les ministères où je suis passé, vous pouvez le vérifier, ce que je dis comme incarnation des valeurs, je l’ai imprimé. Donc, partout où je suis passé j’ai imprimé cela. Mais écoutez, une seule hirondelle ne fait pas le printemps.

Pourquoi il était si difficile que votre exemple fasse tache d’huile, fasse école au sein du Gouvernement?

Mais ça dépend de comment vous êtes élus. Tout le monde se plaint de la mauvaise gouvernance. Donc, si tout se monde se plaint de la mauvaise gouvernance, c’est que tout le monde veut que la gouvernance change. Mais, ça veut dire qu’il faut gouverner autrement. Mais pour gouverner autrement, pour ce que j’ai observé, c’est qu’il faut avoir été élu autrement. La manière dont on élit, la corruption électorale, vous impose des contraintes multiples inimaginables. Donc, moi j’étais dans mon rôle, les autres étaient dans leur rôle. Donc, je ne pouvais pas toujours dire, puisque je n’étais pas Chef de Gouvernement, je ne pouvais pas imprimer ceci ou cela ! Le Chef de l’Etat me disait à l’époque de donner des exemples de ce que nous faisions comme modèle, je partageais cela. Tous les collègues qui s’adressaient à moi je pense que vous n’en trouverez pas un aujourd’hui qui vous dirait que je n’ai pas été quelqu’un de coopératif.

Pascal Irénée Koupaki, comment est-ce que vous vous sentez dans cette équipe car c’est une question de confiance parce que vous sentez réellement qu’il y a quelque chose qui manquait mais que vous, vous essayez d’imprimer au niveau de vos Ministères ?

Vous savez, lorsque vous n’avez pas pratiqué le militantisme dans des formations politiques données, lorsque vous n’avez pas développé dès l’adolescence des relations de confiance, vous vous trouvez à un moment donné dans le cercle du pouvoir où il faut prendre des décisions concernant la nation ; vous pouvez jouer individuel. Mais moi j’ai appris à jouer coopératif et collectif. Donc, l’expérience acquise ailleurs, je l’ai mise au service du Président desystème partisan ne permet pas de dégager cette relation de confiance entre les hommes et les femmes pour être au service de la nation. Donc, c’est des choses que j’ai eu à découvrir. Mais quand on découvre, on en tire les leçons. Ça ne se passe pas comme cela ailleurs. Voyez-vous, c’est en tirant les leçons de cela que je me suis engagé dans une voie civique, c’est-à-dire parler avec les béninois de la Nouvelle Conscience, de cette incarnation de valeur. Et quand vous allez à l’intérieur du pays, les populations vous en parlent. Ils savent qu’en ville on est indiscipliné, on n’aime pas la justice, on préfère l’injustice… la corruption, ils vous en parlent. Et à Kalalé, un paysan m’a décrit le phénomène de la corruption, c’est inimaginable, ce que ce paysan-là m’a dit. Donc, c’est chemin faisant que face à l’adversité, vous développez des réactions en termes d’analyse, en termes d’approche, et c’est ce qui a donné la Nouvelle Conscience.

D’accord ! Pascal Irénée Koupaki, nous allons essayer de voir comment est-ce que vous déclinez la Nouvelle Conscience dans votre projet de société au plan politique, économique et socioculturel. Alors, nous allons commencer par la politique et vous insister pour parler de dialogue, parce que vous, vous êtes convaincu qu’il faut des réformes institutionnelles. Mais ces réformes institutionnelles doivent passer nécessairement par le consensus et un dialogue, qu’est-ce que vous y mettez ?

Bien ! Rappelez-vous en mai/juin 2011, on avait engagé la préparation d’un forum sur la gouvernance. Le Professeur Albert Tévoèdjrè avait le leadership de cela, le Gouvernement avait marqué son accord mais pour une raison ou pour une autre non élucidée jusqu’aujourd’hui, ce forum à la dernière minute a été reporté. Je pense que ce fut une erreur. Parce que les problèmes de gouvernance existaient déjà. J’en ai parlé dans des cercles restreints avec le Chef de l’Etat et d’autres personnalités béninoises. Bon, donc on a manqué cette occasion et vous avez vu par la suite que les problèmes de gouvernance se sont posés de façon cruciale. Alors, moi je suis là pour tirer les leçons de tout ce que j’ai vécu. Et c’est pour ça que j’ai dit qu’il nous faut bâtir un Bénin nouveau. Et ce Bénin est celui de l’unité et du travail. Parce que j’ai vu des failles dans l’unité nationale, j’ai vu de grandes failles. J’ai vu des failles dans nos mécanismes d’emploi et de travail. Par conséquent, le Bénin nouveau à construire, c’est le Bénin de l’unité et du travail. Ce que j’appelle le BUT que vise la Nouvelle Conscience. Mais au-delà de cela, j’ai vu le rôle que joue l’argent dans notre système politique. Les maux auxquels nous sommes confrontés, leur source principale c’est l’argent. C’est inimaginable, le rôle que joue l’argent. L’argent est devenu réellement un maître dans notre système et particulièrement dans le processus électoral. Et c’est cela qui gouverne plus tard la qualité de la gouvernance. On ne peut pas vouloir d’une bonne gouvernance dans ce pays et faire jouer à l’argent le rôle que moi j’ai vu. Par conséquent, pour bâtir ensemble ce Bénin nouveau, il nous faut du courage, il nous faut la foi et il nous faut l’abnégation. C’est pour cela que dans nos slogans vous le verrez plus tard. Je dis le Bénin d’abord. Si le Bénin n’existe pas mais nous on ne serait pas là. Or, nous sommes là, donc il faut faire grandir le Bénin. Quand avec mes compagnons on a défini un peu cette vision, j’ai aussi tiré leçon de ce que j’ai vécu.   

Vous avez fait le diagnostic. Maintenant, comment est-ce que, quelle est la thérapie que vous allez appliquer parlant du point de vue politique après ce diagnostic-là, qu’est-ce que vous voulez, quelle solution vous apportez ?

C’est pour cela que je reviens sur l’idée de dialogue.

Cela va se passer comment ? Parce qu’un Président qui est élu et que c’est après son élection qu’il faut un dialogue, est-ce que ça ne remet pas en cause ce sur quoi il est élu ? M. Pascal Irénée KOUPAKI.

Non pas du tout ! Il est élu pour conduire la politique de la Nation. Tout le monde sait que la gouvernance pose problème au Bénin. Tout le monde sait que le système partisan est en faillite et vous le constatez. Donc, on ne peut pas faire avec le système partisan actuel, il faut le rebâtir puisqu’il est en faillite. Alors, pour rebâtir ce système partisan, ce n’est pas l’esprit d’un seul homme qui va gouverner cela. Il faut que tous les béninois se mettent ensemble et on a l’expérience d’une conférence nationale, la Conférence nationale de 1990, et on peut faire un exercice de cette nature pour discuter entre Béninois, entre personnalités, entre les différentes classes socioprofessionnelles de notre pays, discuter des contours de ce nouveau système partisan. C’est crucial. Vous avez vu. Quel est le parti qui a présenté un candidat à l’élection présidentielle ? Vous n’en avez pas réellement à part FCBE. Et là c’est une coalition de partis, une alliance de trois partis encore que FCBE n’est pas un parti. FCBE c’est une coalition déjà de partis. Donc c’est fondamental de tracer de nouvelles lignes pour le système partisan. Deuxièmement, nous parlons d’indépendance des Institutions. Vous-même vous avez vu, est-ce qu’il y a réellement dans le fond une indépendance des Institutions ? Lorsqu’il y a des problèmes dans notre pays, c’est toujours l’Exécutif qui est en tête, c’est comme si les Institutions étaient martyrisées. Il faut les libérer, il faut leur donner leur dépendance appropriée.
Est-ce que ça ne tient pas au régime que nous avons choisi, c’est un régime présidentiel qui fait que souvent l’Exécutif est en première position ?

Oui, mais ça veut dire quoi ?

Cela veut dire que nous avons vécu une expérience. Les pères fondateurs de la Constitution sont encore là pour la plupart, nous devons nous asseoir pour tirer leçon de cela. Nous ne l’avons pas fait. Nous avons raté une occasion et même deux occasions, le moment est venu en 2016, les problèmes sont si profonds qu’un individu seul ne peut pas affronter cela. Ce n’est pas une fuite de responsabilité. Moi je vois bien le danger et j’attire l’attention de tout le monde là-dessus. Donc le Président qui arrive, il faut qu’il fasse absolument ce dialogue national.

On a fait certaines options à la Conférence Nationale, pour vous aujourd’hui, ce n’est plus tenable. Il faut revoir tout cela. C’est une question là.

C’est vous qui donnez cette impression-là. Je n’ai pas dit, je n’ai pas encore dit qu’il faut revoir certaines options fondamentales je ne dis pas cela.

Mais qu’est-ce que vous proposez ? Vous proposez l’évaluation de ce qui est fait jusque-là.


 Ce que je dis, c’est évident. Il faut évaluer d’abord pour trouver, il faut faire un bon diagnostic, donc évaluer pour trouver le nouveau chemin à engager. Mais moi, je sais qu’on ne peut pas faire avec deux-cent-cinquante (250) partis politiques parce que cela pose des problèmes de financement des activités politiques au Bénin.

Vous faites le constat que nous avons beaucoup de partis politiques au Bénin. Mais qu’est-ce que vous proposez ? Vous proposez qu’on revienne à deux, trois, partis, qu’est-ce que vous proposez ?

Ecoutez, ce sera péremptoire de le dire ainsi. Quand on a un problème national, chacun a ses idées. L’expérience est diversifiée, on s’assoie pour en discuter. C’est pour cela que je propose un dialogue national pour obtenir un consensus. Vous n’irez pas dans un consensus avec des idées arrêtées. Ce que je mets sur la table, c’est qu’on ne peut pas avoir 250 partis politiques. Vous savez douze courants philosophiques en matière politique dans le monde. Vous avez six à gauche, six à droite. Et donc raisonnablement, déjà avoir douze partis politiques, c’est la limite. Nous en avons 250 et je vois des implications de cela en termes de définition de la vie politique de la Nation. Donc, il en fautmoins. Deuxièmement, le financement des partis politiques pose problème au Bénin. Regardez ce qui se passe. Lorsque vous avez des idées au Bénin et que vous n’avez pas d’argent, quel est votre avenir ? Lorsque vous êtes compétent au Bénin, vous avez de bons diplômes, vous êtes capable de faire des choses extraordinaires pour ce pays, vous n’avez pas d’argent; le pays perd. Et donc, on doit donner les chances à tout le monde et par conséquent ce qui doit gouverner, ce n’est pas l’argent, c’est le courage, la foi et l’abnégation. Allons à ce dialogue-là, mettons ça sur la table mais on ne peut pas faire avec le système partisan actuel.

Comment est-ce que vous vous concevez le financement des partis politiques ou bien vous attendez que ce soit débattu et arrêté lors de ce dialogue ?

D’abord, on a des idées puisque je suis dans le cas, je suis candidat à l’élection présidentielle. Je ne bénéficie pas du soutien de l’Etat en quoi que ce soit. Je ne bénéficie pas du soutien de grands hommes d’affaires, mais parce que vous les voyez tous. Mais je bénéficie du soutien de bienfaiteurs individuels qui ont vu que, qui croient en moi, qui ont vu que le projet que nous sommes en train de porter est un projet qui peut sortir notre pays de l’ornière. C’est un projet qui peut nous amener à réviser pas mal de choses concernant nos propres comportements nos puisque comportements sont dictés par nos motivations. Si nos motivations sont financières et bien entendu nos comportements sont callés. Vous savez combien ça coûte, le poste d’un directeur général au Bénin ? Je ne vais pas vous le dire, vous êtes journalistes d’investigations, vous chercherez et vous trouverez. Je veux tout simplement dire que l’argent est le principal mal de notre pays.

Mais vous pensez gouverner sans argent ? Il faut quand même avoir de l’argent pour se faire élire ?

Mais je vous ai dit qu’il y a des bienfaiteurs individuels et j’ai dit ceci à mes compagnons, lorsqu’on vous propose un budget de campagne de 20 milliards de francs CFA, mais vous dites aux gens que ce n’est pas possible de le faire. Mais de 20 milliards, vous tombez à 10 milliards, parce que vous avez un minimum de rigueur dans le traitement des choses. De 10 milliards, vous tomber à 7 milliards, de 7 milliards vous tombez à 2,5 milliards.

Les 2,5 milliards, c’est votre budget de campagne ?

C’est notre budget de campagne et c’est ce que nous avons envoyé à la Cour suprême comme prévision de nos dépenses. Nous avons fait beaucoup de choses sur la base de volontariat parce que les idées à développer pour concevoir tout ce que nous avons conçu, on n’a pas besoin d’argent pour ça.

Pascal Irénée Koupaki, On a bien compris cet aspect. On voudrait savoir comment est-ce que vous, une fois Président, vous pensez assainir les finances publiques puisqu’on en parle ? Vous aviez été Ministre des finances, comment est-ce que vous pensez faire ?

D’abord, sur le plan politique, je crois que le système partisan nous a pris beaucoup de temps. Je vous indique aussi que dans le rayon politique la gouvernance judiciaire est fondamentale.

La justice…

Oui, la justice ! Nos propositions touchent aussi cet aspect-là pour renforcer l’indépendance de la justice.

Quelles sont vos propositions, les idées fortes ?

Les idées fortes c’est que premièrement, le Conseil Supérieur de la Magistrature doit être revu dans sa structuration. La façon de nommer le Président de la cour suprême doit être revue. Nous voulons des Institutions fortes par conséquent, moins d’ingérence dans les nominations ce serait déjà un début de sagesse du pouvoir exécutif et d’autres idées. Prenez par exemple l’armée, les forces de sécurité et de défense ont besoin d’un renforcement extraordinaire. Vous connaissez les périls qu’il y a autour de nous.

Renforcement matériel, moral et humain.

Oui, moral évident, matériel évident infrastructurel évident par conséquent, même le mode de recrutement doit être revu. Parce que l’armée est à la disposition de la nation. Ce qui importe ce n’est pas l’origine des uns et des autres mais ce qui importe c’est le caractère citoyen de l’homme béninois qui doit gérer les forces de défense et de sécurité. Il y a un ensemble de dispositions que nous envisageons, évidemment dans le cas nous ne pouvons pas tout aborder.

Est-ce qu’en un mot vous pouvez nous dire votre idée générale sur la plupart des Institutions de la République où aujourd’hui c’est le Chef de l’Etat qui nomme les présidents: la Cour Suprême?…

Tout cela sera revu de mon point de vue parce que tant on ne revoit pas cela, alors l’allégeance devient un geste normal. Or vous ne pouvez pas être dans un système d’allégeance et renforcer une Institution. Il y a des propositions sur lesquelles on reviendra avec les amis dans le cadre d’autres émissions.

Au niveau de la réforme administrative, vous avez tout à l’heure évoqué la qualité de la gouvernance, de l’éthique, il y a certain nombre de tares que notre administration continue de véhiculer. Comment est-ce que vous allez travailler pour que l’administration soit au service du développement?

J’ai des exemples. Je suis arrivé en 2006 comme Ministre du développement de l’économie et des finances. Vous savez que la situation économique et financière en 2006 n’était pas bonne. Je suis arrivé dans ce ministère, le premier jour, premier contact avec le personnel, je leur ai dit que je les maintiens à leur poste. Ils ont été nommés par le Ministre Sèhlin avant mon arrivée. Quand j’ai vu les profils, ils avaient le profil du métier et ils ont été maintenus à leur poste. Mais c’est avec ces collaborateurs que nous avions redressé les finances publiques de notre pays en huit mois au lieu de deux ans. Le Chef de l’Etat m’a donné deux ans pour redresser les finances publiques mais j’ai fait ça en huit mois. Cela veut dire que la tête c’est important, l’exemple, le modèle. Donc moi, je suis convaincu puisque j’ai fait beaucoup de ministères, que nous avons des ressources humaines puissantes dans notre pays, il faut les mettre là où il faut or entre temps on a développé la ‘’médiocratie’’ alors que pour que l’administration soit une administration de développement, il faut développer la ‘’méritocratie’’. Les ressources sont là, il faut les affecter de façon efficiente, et c’est pour ça qu’il y a un décret qui organise les fonctions. Il y a les fonctions politiques, il y a des fonctions techniques. Et c’est pour cela qu’il y a le décret. Et il faut l’appliquer. Et les règles d’application ne sont pas sorcières, on les connaît il faut les appliquer. C’est pour cela que le système partisan doit être revu pour ne pas amener nos gouvernants à être confrontés à ce que j’ai vu.

Pour qu’il y ait la « méritocratie », comme vous le dites, il faut qu’il y ait la lutte contre la corruption dans nos administrations.

 Mais je vous ai dit que le mal profond ou les maux profonds de notre pays, c’est le rôle de l’argent. Et le rôle de l’argent commence en politique. C’est ce je vis et c’est ce que j’ai vécu. Je veux que cela s’arrête parce qu’il faut donner la chance aux béninois qui ont l’esprit, qui ont des idées, qui ont des projets, il faut leur donner la chance de laisser exploser leurs talents. Or la Nouvelle Conscience nous permet d’exploser ces talents. Donc moi, je ne vois pas de difficultés extraordinaires au Bénin. On a besoin d’exemples et il y en a dans ce pays, il faut les sortir.

Vous voulez vous offrir en exemple pour cela vous êtes candidat à l’élection présidentielle de 2016, nous allons vous demander de bien vouloir présenter aux téléspectateurs béninois votre logo et votre positionnement sur le bulletin unique.

Je vous remercie beaucoup. Mon logo est celui-ci: c’est mon portrait. Vous me reprochez de ne jamais sourire, pour une fois je souris. Et puis, ce symbole du Rassemblement Nouvelle Conscience représente la société traditionnelle qu’il faut respecter parce qu’il y a un pouvoir traditionnel au Bénin, je suis chef traditionnel moi-même. Au-dessus du siège traditionnel, vous avez le globe terrestre et le soleil en jaune. A l’intérieur, vous avez la carte de notre pays, couverte un peu par deux plumes en sautoir. Cela veut dire quoi ? Ça veut dire que tous les fils et filles du Bénin doivent protéger notre pays. Le Bénin d’abord. Je veux dire ça en Fongbé : L’oiseau grandit dans son plumage ‘’Hèfoun min wèhè non sou dé’’. Donc, si tous les béninois sont unis, si tous sont déterminés à travailler, alors le Bénin grandira. La couleur jaune, c’est une couleur de sagesse, une couleur de prospérité, une couleur d’abondance et je l’ai tirée de notre hymne national.

Alors, comment est-ce qu’on peut vous repérer sur le bulletin unique?

Je suis dans le premier tiers. Si vous prenez le bulletin unique, il y a un premier tiersde candidats, un deuxième tiers et un troisième tiers de candidats. Je suis dans le premier tiers en bas en jaune, c’est la couleur dominante sur le bulletin et vous verrez je suis le dernier sur cette ligne là mais je serai premier.

Nous allons parler du volet économique. Quand on parcourt votre projet de société, ce qui est intéressant, c’est que vous parlez de la réforme du processus de décentralisation. Vous dites qu’il serait bien de parvenir à un développement équilibré du territoire en passant du territoire réceptacle au territoire acteur. Qu’est-ce que vous y mettez?

Territoire réceptacle et territoire acteur. J’ai circulé dans tout le pays. Je connais les routes du Bénin. Je ne connais pas encore les 5.290 villages mais j’en connais pas mal. J’ai été au contact des populations. J’ai entendu ce que les populations ont dit. Je sais comment on fonctionne depuis la capitale économique. Je sais comment l’administration est gérée et je me dis ah non ! La façon dont on gère le développement économique depuis Cotonou, c’est la meilleure façon d’aggraver la pauvreté parce que ceux que nous sommes censés sortir de la pauvreté n’ont pas d’administration de proximité. La loi sur la décentralisation et la déconcentration n’est pas appliquée. Le transfert des ressources humaines n’a pas lieu. Le transfert des ressources financières est limité. Je sais puisque j’ai vu certains villages réaliser des salles de classes à 4 millions de francs CFA. Depuis Cotonou, on réalise des salles de classes à 11 millions de francs CFA. Donc, je vois la déperdition des ressources lorsqu’on gère les problèmesà distance particulièrement les problèmes de développement. Donc, il faut rapprocher l’administration des administrés, il faut des emplois de proximité, et toutes nos régions au Bénin sont des zones économiques viables à potentialités économiques extraordinaires. Il faut que le développement à la base soit désormais une réalité appuyée par la mise en œuvre de la loi sur la décentralisation et la déconcentration. Donc, le développement du Bénin ne viendra pas de la ville vers les villages mais le développement du Bénin partira des villages pour la ville. C’est un constat sur le terrain. A partir de là, je dis, nous n’avons pas besoin d’un territoire réceptacles mais nous avons besoin d’un territoire acteur. Et je vous garantis qu’il y a des projets de constructions économiques dans nos villages, les gens nous en parlent. Mais les réaliser depuis Cotonou, ce n’est pas possible. Donc, j’ai imaginé avec mes amis ce que nous appelons la vitalisation du territoire communal.

Elle consiste en quoi ?

 Elle consiste à l’animation de tout territoire communal, c’est-à-dire tout ce que vous trouvez à Cotonou vous devez pouvoir le trouver dans n’importe quelle commune du Bénin à l’échelle de cette commune-là. Par exemple, vous avez des problèmes économiques dans toutes les communes du Bénin. Mais si vous avez des problèmes économiques dans la commune de Bohicon, alors. Il faut voir avec le maire de Bohicon, les élus locaux à Bohicon les associations de développement de la commune de Bohicon parce qu’il y a des associations de développement par arrondissement. Vous avezle comité des sages, le comité des jeunes etc. Mais vous les retrouvez autour du projet de développement de cette commune. C’est défini, c’est approuvé par l’administration locale et c’est approuver par l’administration de l’Etat. Alors sa mise en œuvre, mais vous n’allez pas rester à Cotonou et envoyer les ressources. Pour que ces ressources fassent escale avant d’arriver à Bohicon, mais il y a des déperditions. Je dis ceci. Dans chaque département du Bénin, nous devons avoir la direction départementale du Budget, la direction départementale des marchés publics, la direction départementale contrôle financier, la direction départementale des corps de contrôle de l’Etat. Vous avez tout cela dans le chef-lieu de département. Les ressources viendront directement sans transition au niveau du département et le préfet jouera en ce moment-là un grand rôle. Vous ne le verrez plus dans les meetings, ce n’est pas son travail, ce n’est pas le travail du préfet. Vous verrez le préfet en train de gérer l’administration du territoire départemental.

M. Ogoutchina KOUNDE. Il y a au niveau des préfectures, des délégués du contrôleur financier qui sont là.

Ce n’est pas un délégué qui va faire le travail dont je parle. Vous savez, nous allons transférer aux communes sur quatre (4) ans, 25% du budget de l’Etat. Cela fait quatre cent (400) milliards de francs CFA.

On en est à combien actuellement ?

On en est à quarante (40) maximum de transfert de ressources. Voyez la multiplication.

A travers le FADEC ?

Non, indépendamment du FADEC ! Le FADEC, c’est tout ce qui va dans les communes aujourd’hui c’est un peu moins de 4%, un peu moins de quarante (40) milliards. Je dis, en appliquant la loi sur la décentralisation et la déconcentration en approchant l’administration des administrés, créant des porches d’unités économiques locales et injectant de ressources, non pas à partir de la ville mais directement dans le département, vous créez les conditions de prises en charge du développement à la base par la communauté communale.

Et cela fait à peu près trois-cent (300) milliards par an, si je ne me trompe pas ?

 Cela fera, mettons trois-cent quatre vingt (380) milliards.

Comment mobiliser ces ressources et puis passer de 4% à 20 ; 25% c’est un gap et c’est sûr que vous délaissez d’autres secteurs. Comment mobiliser ces fonds ?

 Non, on ne délaisse pas d’autres secteurs. Vous savez, tout ce qui est géré depuis Cotonou sera géré depuis le département et la commune. Donc, il s’agit de transférer les ressources et de transférer les compétences. Je vous dis que si la volonté politique s’exerce sur ce chantier-là, vous transformerez le Bénin en 5 ans.

D’accord ! On a besoin de l’argent pour faire cela. Comment vous mobiliserez ces ressources ?

L’argent qui est disponible maintenant, c’est une nouvelle affectation de ressources. Non ! Ce n’est pas un surplus. C’est une nouvelle affectation des ressources. D’abord cela. Mais quand je dis 25% du budget national, ce n’est pas 25% ixe en milliards de francs CFA. C’est sur la base de ce qui existe actuellement comme budget, ce sera trois-cent quatre-vingt (380) milliards. Vous pouvez l’arrondir à, quatre (400) cent milliards. Mais au fur et à mesure que le budget va augmenter, les 25% en termes de milliards augmenteront. Donc, ce n’est pas igé trois cent quatre-vingt (380) milliards ou quatre cent (400) milliards. Indépendamment de cela, j’ai dis tantôt qu’il y a des unités économiques villageoises qui existent dans les communes et qui ont besoin de financement. Alors, je dis pour faciliter le financement des projets au niveau de la commune, alors l’Etat transféra indépendamment des autres ressources un (1) milliard de francs Cfa par commune. Il faut créer dans des entreprises exactement le MIEL, c’est le Milliard Economique Local en abrégé le MIEL. Je vous remercie d’avoir lu le projet de société pour m’interroger aussi finement. Donc un milliard au titre du MIEL, Milliard Economique Local à chaque commune. Il y a des talents dans nos communes. Il y en a dans nos villages. On ne peut pas rester en ville à Cotonou et penser le développement du village de Tchoumi-Tchoumi depuis Cotonou. C’est complètement faux. Nous avons trompé les populations et donc sur la base de ce que j’ai vécu et des échanges que j’ai eus avec les populations la première rupture ou deuxième rupture en dehors du système partisan viendra de cela. Le développement à la base reviendra à labase. Bien entendu, il y a l’assistance conseil de l’Etat pour aider les communes qui n’ont pas les compétences professionnelles requises dans l’élaboration de leur plan de développement.

Donc, vous préconisez un développement équilibré du territoire, partant de la base.

 On en arrivera là au développement équilibré du territoire à partir de la base. Maintenant il y a d’autres infrastructures qui ne relèvent pas d’une commune. Les grandes infrastructures du Bénin continueront par être prises en charge par l’Etat. Qu’est ce que l’Etat a à chercher dans le marché Dantokpa ? Il y a autre chose à faire. Donc les infrastructures marchandes seront gérées par les communes.

Est-ce que vous voulez dire qu’avec vous le marché de Dantokpa sera transféré à la mairie de Cotonou?

L’Etat n’à rien avoir au marché Dantokpa.

Donc, vous transférez le marché Dantokpa sort du giron de l’Etat au profit de la commune de Cotonou?

Dites cela sous toutes les formes et je vous répète que l’Etat n’a rien à voir au marché Dantokpa.

On va sortir du marché Dantokpa pour aller en milieu rural. Vous savez que l’agriculture occupe bon nombre de nos concitoyens, quelles sont vos idées fortes sur ce secteur phare?

Nous avons longtemps pensé qu’en mettant en œuvre des projets agricoles administrés par le ministère de l’agriculture, on allait impulser le développement agricole du Bénin. C’est faux. Voyez-vous ce qui se passe. Regardez tous les projets gérés le Gouvernement, regardez leur l’impact sur le terrain. L’impact c’est la dégradation de la fertilité des sols, l’impact l’environnement c’est notre exposition aux changements climatiques. C’est donc par conséquent il faut revoir tout cela.

En quoi faisant ?

Il faut revoir notre façon, mais vous êtes un peu pressé.

Le temps tourne malheureusement…

Le temps tourne malheureusement mais ce n’est pas moi qui pose des questions ! C’est vous qui posez des questions. Et donc pour faire court puisque vous me pressez, les projets de développement agricole seront pris en charge par des agences de développement. J’ai dit que nous avons huit (8) zones économiques au Bénin. Cela ne me gêne pas du tout d’avoir une agence de développement de la vallée du Mono, l’Ouémé, ça ne gêne pas du tout.

Donc, huit (8) agences de développement ?

J’ai dit qu’il y a huit zones. Vous savez qu’il y a des CARDER présentement. Nous n’allons pas superposer des structures mais nous allons rationnaliser les structures. Quelle sera la relation entre l’agence de développement que nous envisageons et les CARDER ? C’est quand on aura le pouvoir exécutif qu’on évaluera le rôle des CARDER. Je sais que sur les papiers les CARDER doivent jouer un rôle. Je suis passé dans les départements, je ne vois pas ce rôle-là. Cela veut dire qu’il y a un problème et les agriculteurs en parlent. Discutez avec les paysans et ils vous diront qu’il y en a même un qui m’a dit. Et j’ai été sidéré. Il m’a dit ceci. « A quoi sert le ministère de l’Agriculture »? Et je lui réponds, si vous posez cette question puisque le « ministère de l’agriculture existe partout, c’est que vous lui reprochez un certain nombre de choses. Mais il m’a parlé, moi je sais que ce qu’il a dit est juste. Et je dis, mais quelle conclusion vous tirez vous de cela? Et il me dit : « le ministère de l’agriculture est là pour nous tuer. Et si nous on se fâche, est-ce que vous allez manger en ville ». Cela veut dire que le paysan sent bien qu’il y a un problème et nous devons donner des réponses à cela. On ne fera pas sans les associations professionnelles du monde agricole. J’ai vu des compétences, j’ai vu des agronomes dans le monde rural. Et donc, il s’agit de recadrer l’action de l’Etat et de laisser encore une fois s’exploser les talents de ces messieurs.

A travers les agences?

 A travers les agences, à travers l’organisation des structures d’encadrement et l’organisation de leurs associations professionnelles

Quelquefois, les producteurs manquent de moyens financiers pour entreprendre.

Ecoutez, je dis que dans les ressources qui vont y aller. Il y a le milliard économique local. Et donc, certains ont même demandé je l’ai accepté l’idée d’un fond communal de microfinance pour ne pas dépendre de Cotonou. Donc, ils ont des idées. Quand on veut développer un pays il faut écouter les acteurs de développement. Je les ai écoutés et je peux même vous dire que le projet de société que nous avons élaboré n’est pas un projet de Pascal Irénée Koupaki. C’est le projet de société du peuple que j’ai visité. Parce que j’ai beaucoup tenu compte de leurs idées là-dessus. Donc, le monde agricole se prendra en charge avec l’appui de l’Etat appui-conseil, appui en financement et l’idée de la Banque nationale de l’agriculture a été développée dans le monde paysan. Et donc, on va réorienter. Je sais qu’on est en train de mettre en place un Fonds National de Développement Agricole, mais je suis disposé dans l’esprit en revoir cela et à trouver un mécanisme de financement bancaire approprié. Mais nous n’allons pas répéter l’expérience de la CNCA Bénin.

Qu’en est-il de la transformation sur place de ces produits ?

Cela aussi c’est l’agroindustriel. Vous savez, nous avons construit… le Gouvernement a construit des unités de transformation. Je suis passé dans certaines unités de transformation, non, ce n’est pas cela. Ce n’est pas cela et certainement que cela n’a pas été bien pensé avec les acteurs. Et donc, voilà des projets qui sont là, il faut les évaluer, il faut les achever et il faut les mettre en exercice. Et c’est possible de le faire. Il faut concentrer les efforts sur le développement à la base, il faut être certain que le développement à la basec’est avec l’administration de proximité et on y arrivera.

Il faut faire le développement avec les acteurs de proximité. Mais les autres acteurs de développement aussi se sont les partenaires sociaux et à un moment donné de votre parcours au niveau du Gouvernement, vous avez eu à gérer le dialogue social. Mais on a constaté que ce dialogue n’a pas si bien marché au Bénin, ces dernières années. Alors qu’est-ce que vous comptez faire pour qu’il y ait cet apaisement social une fois que vous serez Président ?

Oui, c’est vrai, la situation sociale n’est pas bien apaisée. Je crois que dans les conditions d’un dialogue efficace, on retrouve le respect mutuel. C’est une règle de base. Je dois respecter les syndicats, les syndicats doivent respecter l’autorité. C’est primordial. Dans ce que j’ai fait avec eux, on a observé ce principe directeur fondamental. Deuxième chose, lorsqu’on est en concertation, il nous faut absolument être des hommes de vérité. On ne construit pas une nation sur une fondation de mensonge. Moi, je dis la vérité aux syndicats, les syndicats me disent la vérité aussi.

Vous pensez avoir réussi ?

Je ne me juge pas. Je ne me juge pas, je ne juge pas mon action, mais il appartient aux syndicats de juger. Mais ce que je dis, c’est que nous avons eu d’excellentes relations du travail. Et cela, c’est important. On n’a pas toujours trouvé des solutions idoines aux problèmes évoqués. Mais il est indispensable qu’on s’écoute et c’est le minimum. On s’est écouté, on s’est compris surun certain nombre de choses d’autres chantiers restent ouverts et je pense que le Gouvernement actuel est en train de travailler puisqu’il y a un apaisement sur le plan social. Mais les mécanismes de dialogue doivent aussi comprendre des aspects de prévention. N’attendons pas toujours…

Une action majeure que vous allez déployer si vous étiez élu Président dans ce domaine. Quelle serait-elle ?

D’abord, le cadre de dialogue. Le cadre du dialogue et exposer aux partenaires sociaux, même en temps de paix, les problèmes de la Nation. Je vois bien une rencontre trimestrielle, c’était déjà prévu. Mais pour des contingences particulières, la régularité n’a pas été observée. Mais je dis qu’il faut observer ces régularités.

L’école béninoise, qu’est-ce que vous faites pour que l’école puisse vraiment coïncider et traduire votre idée de nouvelle conscience et redonner confiance aux acteurs.

L’école béninoise n’est pas la nôtre. L’école que je vois n’est pas la notre. Il faut revoir complètement le système éducatif au Bénin. Ecoutez, pourquoi j’ai dit que le Bénin apprenant. Ce n’est pas du hasard. Qui enseigne les savoirs endogènes au Bénin ? Il y a des savoirs endogènes dans notre pays, c’est nôtre culture. Mais cela ne s’enseigne pas. Mais le développement a pour fondation l’éthique et la culture. Nous avons banalisé l’éthique, voilà, là où nous en sommes. Nous avons presque banalisé la culture et voilà où nous en sommes, quelle est notre langue ?

Mais quelle sera la forme de l’école sous Pascal Koupaki ?

M. Pascal Irénée KOUPAKI. Mais le Bénin apprenant, tout le monde à l’école, ce n’est pas seulement les enfants à l’école. Vous aussi à l’école, moi aussi à l’école.

A l’école de la Nouvelle Conscience ?

(sourires) L’école du Bénin nouveau. Pourquoi ? Un peuple ne développe pas un autre peuple. Un peuple ne se développe pas avec la langue d’un autre peuple. Observez tous les pays développés,

Donc, il faut introduire les langues nationales à l’école ?

Ce n’est pas une introduction de langues nationales. C’est le savoir dans les langues nationales. C’est fondamental. Il faut laisser tomber l’idée d’alphabétisation, non. Il faut apprendre le Fon, il faut apprendre à l’écrire, il faut apprendre à le parler, il faut apprendre à le lire. Moi je ne sais pas lire le Fon C’est maintenant que j’ai commencé. Je ne sais pas l’écrire, c’est pour cela qu’en me fondant sur ce que j’ai vu, je trouve que les bases culturels de notre développement doivent être renforcées; le système éducatif doit être recadré pour en tenir compte. Donc faisons attention. Le développement, la conscience et la science, la paix et la culture, c’est cinq (5) piliers fondamentaux du Bénin apprenant. Donc, il faut revoir le système éducatif en conséquence.

Une question toujours par rapport à l’école. Les écoles privées sont toujours souffert du manque d’appui de l’Etat alors que ces écoles contribuent beaucoup pour ce qu’on sait dans le système éducatif. Qu’est-ce que vous Pascal Irénée Koupaki, une fois Président vous pourriez faire dans ce sens ?

Vous avez raison. Il y a des écoles privées qui sont performantes. J’ai eu des entretiens avec eux au cours de ce pèlerinage sur les routes nouvelles. Je sais, que j’ai en tête qu’en 20102011, il y avait eu un projet de partenariat entre l’Etat et les établissements privés. L’importance de l’éducation nationale est telle que l’Etat doit être présent à la fois dans le secteur public et sous des formes à concevoir dans le secteur privé. Il s’agit de l’éducation nationale. Que vous soyez d’une école privée ou d’une école publique, la base fondamentale, c’est la nation béninoise, et donc l’Etat va être présent. Evidemment, dans ce partenariat, mais il faut s’asseoir. Il ne s’agit pas de prendre en charge tout. Je sais qu’il y a des manières de faire. Cela existe dans d’autres pays de la sous région. Il faut s’en inspirer.

Pascal Irénée Koupaki, vous avez à peu près une minute trente pour parler aux béninois, aux électeurs béninois et profiter, une fois encore, pour présenter votre positionnement sur le bulletin unique.

 Je vous remercie. Si vous regardez la démarche qui a été empruntée pour élaborer le projet de société, vous allez tout simplement constater que cela n’a pas été fait in vitro. C’est l’expérience du terrain et l’expérience administrative qui nous ont permis d’élaborer ce projet. Tous les problèmes évoqués par les béninois sont dans ce document et les solutions pour y faireface sont également dans ce document. C’est comme si vous aviez un moteur, qui a besoin d’être rechemisé ou des pièces qui ont besoin d’être changées et les cent (100) pièces nécessaires pour changer ce qui ne va pas dans le moteur sont dans ce projet de société. Mais, j’ai compris que je suis le mécano en chef de ce garage là et que je suis en mesure de changer. Donc, l’orientation que nous avons prise est une orientation de rupture qui permettra demain d’avoir zéro tolérance pour l’impunité, zéro tolérance pour la corruption, zéro tolérance pour les concours mal organisés ; zéro tolérance sur les contrevaleurs. Et donc, je dis qu’il faut apprendre pour être entreprenant et pour être innovant. Donc, j’invite le peuple béninois à être attentif à ce qui va se passer dans les prochains mois dans notre pays. Pour le logo, je redis encore, que vous avez le sourire du candidat Makandjou Pascal Irénée Koupaki et son portrait ; vous avez aussi le logo du « Rassemblement Nouvelle Conscience » qui est la synthèse entre la tradition et le moderne.

Et votre position ?

Ma position sur le bulletin, je disais tantôt que je me retrouve dans le premier tiers du bulletin, à la dernière ligne et ceci c’est bien Pascal Iréné KOUPAKI avec le logo de la Nouvelle Conscience et tout est en jaune; un jaune de bonheur, de sagesse, de prospérité, d’abondance et surtout d’espéra


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