On savait que le Bénin se porte mal. Le rapport de Transparency International vient le confirmer. De la 83ème place en 2015 sur 176 pays, le Bénin a chuté en 2016 et se retrouve au 95ème rang selon le rapport publié ce 25 janvier 2017 sur l’indice de perception de la corruption. Depuis l’avènement du Nouveau départ, bien d’actes militent en faveur de cette dégringolade. Entre autres, les marchés gré à gré (l’exemple de Sécuriport), la restriction des libertés, la fermeture de médias indépendants, la prise en otage de l’économie nationale, les appels d’offres taillés sur mesure dans le domaine du coton, la création de nouvelles sociétés juste pour gagner des marchés, le retard dans la déclaration du patrimoine du Chef de l’Etat, sont autant d’actes qui ne militent pas en faveur d’une bonne gouvernance. Tout ceci a conforté Transparency international dans son analyse de la situation sociopolitique béninoise. Le Bénin n’a donc pas une bonne cote aux yeux de cet organisme international avec la gouvernance opaque dénoncée chaque jour par les voix critiques. Le Bénin a alors chuté de 12 points et ceci sous le régime de la Rupture. Alors que le panier de la ménagère se vide de plus en plus, le gouvernement multiplie des actes qui creusent davantage le fossé entre le peuple et les ‘’nouveaux riches’’. La corruption systémique et l’inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire. Rien à voir avec ce qu’on sert dans les médias aux populations. Les Béninois souffrent. Ceux qui ont contracté des prêts auprès des institutions de microcrédit se voient du jour au lendemain interdits d’activités avec l’opération de libération de l’espace public. Pour José Ugaz, président de Transparency International, la corruption est importante et omniprésente dans le secteur public. « Dans de trop nombreux pays, les besoins les plus élémentaires des citoyens ne sont pas satisfaits et ces derniers se couchent tous les soirs le ventre vide à cause de la corruption, alors que les puissants et les corrompus jouissent d’un mode de vie somptueux en toute impunité. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’attendre. La corruption doit être combattue d’urgence, afin que la vie des gens s’améliore dans le monde entier», a-t-il déclaré.
Dans ce classement, le Danemark et la Nouvelle-Zélande obtiennent les meilleurs résultats avec une note de 90, suivis de près par la Finlande (89) et la Suède (88). Ces pays en haut du classement mondial partagent les caractéristiques suivantes : gouvernement transparent, la liberté de la presse, la garantie des libertés civiles et des systèmes judiciaires indépendants.
Les pays en bas du classement comme le Bénin se caractérisent par une «impunité généralisée dans les affaires de corruption, une mauvaise gouvernance et des institutions faibles». Le gouvernement de la Rupture a donc fort à faire dans ces domaines afin de changer très vite la donne.
M.M