Il y a eu beaucoup de tractations avant le vote du jeudi 05 juillet dernier ayant conduit à la prise en considération du projet d’amendement de la Constitution et l’option référendaire imposée par les députés de la minorité. Le député dans les liens de détention Atao Hinnouho a été sollicité par le Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) pour soutenir le projet d’amendement de la Constitution. Tout comme les députés de la minorité et membres de son groupe parlementaire. Sur les plateaux de télévision ce week-end, le député Léon Basile Ahossi a avoué que lorsque le député Atao a été approché, ce dernier a estimé qu’il va réfléchir parce qu’il en avait marre de rester en prison. Sa réticence a amené le député Guy Mitokpè à renoncer à encore aller le voir, parce qu’il sentait que leur collègue a déjà pris fait et cause pour le Bmp. Il aurait même rencontré les députés du Bmp dans les couloirs de la prison, selon les dires de Léon Ahossi. Dès lors, on peut comprendre le sens de l’acte du député Atao Hinnouho qui a donné sa procuration au Prd, son ancien parti par le biais du député Corneille Padonou avec qui il partage la même circonscription électorale et qui serait même son ami, selon Mathurin Nago. De deux choses l’une. Soit le député a eu des engagements fermes que ce faisant le Prd, par la voix de son leader Me Adrien Houngbédji, va plaider en sa faveur auprès du Chef de l’Etat. Soit, il a estimé lui-même que c’est la seule manière d’attirer les faveurs du Chef de l’Etat. Ceci en droite ligne avec ses déclarations antérieures. Qu’il vous souvienne que sur son lit d’hôpital, le député avait déclaré que ses ennuis n’avaient rien à voir avec la vente de faux médicaments mais étaient la conséquence de son vote contre la prise en considération du projet de révision de la Constitution en avril 2017. Eu égard à tout cela, on est en droit d’attendre que dans les jours à venir, l’acte posé par Atao Hinnouho puisse avoir des retombées sur sa situation même si l’objectif final du Bmp, celui de procéder au parlement à l’amendement de la Constitution n’est pas atteint. Atao Hinnouho aura respecté ses engagements. Ce n’est donc pas de sa faute si le Bmp n’a pu obtenir les 66 voix nécessaires pour amender au parlement la Constitution. Mais si ce retour d’ascenseur (probablement sa mise en liberté) auquel devrait s’attendre Atao Hinnouho est effectif les jours à venir cela décrédibiliserait complètement la lutte contre la corruption telle que menée sous la rupture.
M.M