Il n’était pas à l’Hémicycle hier jeudi quand la polémique autour de sa désignation comme membre de la Minorité parlementaire devant siéger au prochain Cos-Lépi a eu lieu. Mais joint par la Rédaction de votre journal, Matin Libre, le député Comlan Léon Ahossi s’est prêté volontiers à nos questions. Pour lui, c’est un faux débat sur sa personne du moment où le concept Majorité/Minorité ne doit être mélangé avec l’appartenance à un groupe parlementaire. Somme toute, l’élu de la 18ème circonscription électorale reste serein. Lire en exclusivité et en intégralité l’interview.
Député Léon Ahossi, vous avez suivi de près les débats quant à votre désignation contestée, comme membre de la Minorité parlementaire devant siéger au prochain Cos-Lépi. Qu’en dites-vous ?
De mon point de vue, et sans passion, je trouve que c’est un faux débat. Un faux débat parce que le débat a été focalisé sur ma personne. La décision de la Cour est claire. Elle dit qu’il faut que l’Opposition désigne quatre et la majorité, cinq. Mes collègues notamment le président du groupe parlementaire Union fait la Nation a abusivement fait allusion à mon appartenance à l’Un. Je tiens d’abord à rectifier que j’ai démissionné de l’Un. Il n’est pas le président de l’Un donc ma démission ne s’adresse pas à lui. Il n’a qu’à aller se renseigner. Mieux, le débat n’a aucun rapport avec les groupes parlementaires. Ce sont des propos qui ne devraient pas venir des gens qui ont occupé de si hautes responsabilités.Majorité-Minorité, au lendemain du rejet du projet de révision de la Constitution, les deux blocs se sont dessinés nettement. Mieux, ceux qui ont voté pour la révision de la Constitution, ont fait une déclaration de Bloc de la majorité parlementaire à l’Assemblée. Ils ont cité leurs noms. Ils sont 59. Je voudrais bien leur demander si j’ai participé à l’élaboration de cette déclaration ou si j’y ai apporté mon soutien. L’autre chose est qu’il y a eu beaucoup d’événements au Parlement, et la position de chaque député par rapport à ces évènements-là est connue. Ceux qui ne votent pas comme le souhaite le chef de l’Etat aveuglément ses projets, ceux-là sont de l’Opposition. Et j’assume parce que sur la soixantaine de projets qu’il a envoyés, la Minorité a voté à peine contre huit ou neuf. Le rôle du député, ce n’est pas de voter les yeux fermés (...). Je dis que je suis membre de la Minorité parlementaire, et j’attends que le débat aille le plus loin possible et nous de la Minorité parlementaire, sommes prêts à nous en défendre.
Vous vous basez le concept Majorité/Minorité alors qu’au niveau de votre formation politique originelle on parle d’appartenance à… Est-ce que vous ne pensez pas qu’il faille régler définitivement ce problème en déposant officiellement une lettre de démission de votre groupe parlementaire ‘’Un’’ pour qu’à l’avenir cela ne pose pas d’autres problèmes ?
Non, je crois que ces choses-là ne se font pas avec un couteau sur la gorge. Il y a deux possibilités pour quitter un groupe parlementaire. Il y a premièrement que celui qui ne se sent plus à l’aise dans le groupe peut démissionner. Il y a aussi que le groupe peut se réunir et estimer que tel député ne peut plus rester en son sein et l’exclure. Pourquoi eux ils ne prennent pas l’initiative. L’initiative peut venir d’un côté comme de l’autre. Et puis dans notre groupe, je dis qu’on s’entend bien. La preuve, les autres n’ont jamais évoqué la possibilité de m’exclure. Je ne vois donc pas pourquoi d’autres qui n’ont rien à voir avec l’Un, l’Union fait la Nation qui d’ailleurs, au passage, abrite des gens (…) qui ont utilisé la liste pour se retrouver à l’Assemblée et aujourd’hui font la grande gueule comme s’ils étaient Unionistes au départ. Le groupe Un est le groupe par excellence de large consensus démocratique et on se plaît là-dedans. Le jour où je ne me sentirai que ça ne me plaît plus, je vais m’en aller. Le jour où les autres sentiront que ma présence les dérange, ils vont me demander de partir. Donc ce débat ne peut pas s’inviter dans la désignation des membres du Cos-Lépi. Je trouve que c’est aberrant (…).
Donc si un de vos collègues attaquait cette désignation devant la Cour constitutionnelle, vous allez réagir ?
Je souhaite qu’ils attaquent. Ils vont se ridiculiser davantage parce que la rumeur a circulé que c’est la Cour qui va trancher. On attend que la Cour tranche. Heureusement que ça va être tranché avant juin 2018. Si la décision invalide la liste, on se soumet. Mais vraiment, je suis en train de voir les arguments qui vont concourir à cela.
Propos recueillis par Jacques BOCO