La Rupture travaille pour un Bénin meilleur. A en croire en tout cas, Emery Owolabi, jeune leader politique, membre de la Coalition des mouvements du Nouveau départ (Cmnd), le gouvernement est sur la bonne voie. Ce juriste internationaliste a démontré que Patrice Talon compte bâtir un Bénin stable et fort. Interview.
Que pensez-vous de l’échec du processus de révision de la Constitution lancé par le gouvernement de la Rupture?
L’échec de révision de la constitution n’est pas une fin en soit. Plusieurs tentatives auparavant ont connu le même sort, celui du rejet. On pourrait être amené à dire que le peuple béninois est jaloux de sa constitution. Je pense sincèrement que le peuple béninois a manqué une occasion de faire le toilettage de sa loi fondamentale pour l’orienter vers un développement programmé. L’environnement politique et social était favorable, d’autant plus que le Président de la République Patrice Talon présentait toutes les garanties pour conduire sereinement le processus. L’échec de cette révision n’est donc pas dû au fait que les mains qui l’ont touché n’étaient pas sages mais plutôt aux intrigues politiques. Les craintes soulevées par les uns et les autres sur les options faites notamment le mandat unique auraient pu trouver solution dans les débats de fond. Il aurait fallu accepter le projet et en discuter. Le président de la République l’a mentionné dans son discours à la veille du vote, il revient au Parlement de débattre, de faire des amendements au projet. L’un de mes regrets sur la question reste le manque de communication élargie du gouvernement sur le projet. Les quelques séances organisées dans la foulée n’aurait pas suffi, semble-t-il.
Comment appréciez-vous la création de la Police républicaine?
Née de la fusion de la police et de la gendarmerie, la création de la police républicaine en charge de la sécurité intérieure est une action à saluer. Il était important pour nous de réformer notre système sécuritaire face aux nouveaux défis sécuritaires. Le président Talon l’a souligné : «ces défis nous imposent une cohérence d’actions et une meilleure organisation de nos forces de sécurité publique ». Auparavant, on notait, une rivalité entre la police et la gendarmerie. Une rivalité qui parfois entachait l’efficacité de ces forces de sécurité. On pouvait relever aussi la divergence dans les méthodes et actions. L’union faisant la force,il est loisible à tous de constater aujourd’hui, la réussite du processus, l’amélioration des résultats en matière de sécurité. Cette réforme a non seulement permis de consolider et de maitriser l’effectif du personnel de sécurité mais de procéder aussi à un meilleur déploiement stratégique, à une couverture optimale du territoire national en matière sécuritaire.
La dématérialisation de l’administration publique est-elle importante pour le Bénin?
La dématérialisation de l’administration publique est une réforme majeure à encourager. Cette réforme contribue à la modernisation de notre administration publique. C’est un long processus qui induit des préalables. Au nombre de ceux-ci, la nécessité d’avoir une bonne couverture nationale en internet, la mise en connexion de certains nombres de services, la mise en place d’un centre data national, l’équipement en matériel et logiciel informatique adaptés. Il faut se féliciter déjà des quelques avancées dans le cadre de la dématérialisation du processus d’avancement d’échelons, et la dématérialisation des fiches de paie des agents publics. La dématérialisation aura pour avantage d’éviter les tracasseries administratives et reste un moyen de lutte contre la corruption. Ce processus sera davantage optimal avec le RAVIP parce que cela sera bénéfique pour tous en ce qui concerne, l’établissement des passeports, de la carte nationale d’identité, de la sécurisation des diplômes. La dématérialisation aura le bénéfice de la traçabilité des actions.
Peut-on vraiment espérer le meilleur sous le régime de Patrice Talon?
Une partie du peuple Béninois semble ne pas comprendre la direction prise par le président Talon, d’autres ne cernent pas l’objectivité de ces actions, pour certains, le Pag est du leurre. On perçoit chez quelques-uns le doute. Je voudrais m’adresser à cette catégorie de personnes, je voudrais les rassurer que nous sommes sur la bonne voie, l’actuel mode de gouvernance marque une sérieuse rupture avec la décennie dernière. Le gouvernement du Président Talon est un gouvernement ambitieux, réaliste, rigoureux et méthodique. Les perspectives quant à la réalisation du Pag sont bonnes. Le Ravip est lancé, la construction de l’aéroport de Glo-Djigbé, la construction des infrastructures routières, la route des pêches, la construction d’un hôpital de référence à Calavi, la résorption du délestage, la dynamisation du secteur agricole, l’amélioration du climat des affaires, les réformes dans le secteur de l’éducation, le lancement de l’asphaltage, la construction des marchés, la lutte contre l’érosion côtière… Autant de choses qui sont déjà en marche. La lutte contre la corruption au quotidien, l’assainissement des finances publiques et la relance de l’économie nationale sont autant d’actions qui démontrent la volonté du gouvernement à faire hisser notre Etat au rang des nations prospère et moderne. Je voudrais inviter mes concitoyens à la patience et au travail. On ne construit pas une maison en un jour, les phases les plus difficiles sont la fouille et la fondation. C’est de sous terre que sort la bâtisse. Une maison qui ne repose pas sur une fondation solide ne peut tenir des années, des siècles. Le gouvernement Talon s’attache à bâtir un Bénin stable et fort. Il nous faut accompagner le Gouvernement car il n’est de l’intérêt de personne qu’il échoue.Maintenant, Avançons.
Propos recueillis par M.M