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2 ans du gouvernement de la Rupture : « C’est maintenant que le plus dur commence », dixit Gildas Aizannon

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Gildas-Aizannon

Acteur politique, membre du parti Udbn du député Claudine Prudencio, Gildas Aizannon est le chargé de mission du maire de Parakou, Charles Toko. Il se prononce ici sur la gestion des affaires par le Chef de l’Etat au cours des deux dernières années.
Lire son analyse

Comme je l'ai souvent martelé, la première année du gouvernement du Président Talon lui a permis de mieux connaître la profondeur des maux qui minent notre développement et d'asseoir une planification rigoureuse des actions sur la base d'une méthode qui exclut d'emblée la précipitation. Deux ans de gestion, c'est deux ans d'actions impopulaires mais utiles pour assainir les bases d'une économie exsangue, assainir les finances publiques, réduire le train de vie de l'État, supprimer des structures budgétivores peu pertinentes, assainir les recrutements des agents de l'administration béninoise. Je n'oublie pas des actions audacieuses telles que les déguerpissements  des espaces publics et la désignation des chefs-lieux de départements, la lutte farouche contre les faux médicaments, etc.! Il faut surtout noter une meilleure avancée dans la lutte contre la corruption. De gros poissons sont de plus en plus inquiétés et pédagogiquement tous les gestionnaires ont peur de mal gérer les fonds publics. Et quand on sait que la corruption et l'impunité sont les plus grandes plaies des pays africains, tout patriote devrait à mon humble avis se féliciter de la détermination du pouvoir actuel et souhaiter qu'ils n'y aient pas de privilégiés protégés. Quelques grands projets dont les financements semblent enfin bouclés sont lancés... La route des pêches, l'aéroport international de GloDjigbé, le projet de l'asphaltage qui démarre dans des communes phares, des pistes de dessertes rurales, la réhabilitation de la ville de Porto Novo, le démarrage de la réhabilitation de quelques musées, ....etc. Depuis un an, le coton béninois retrouve plus d'embonpoint et le prix au kilogramme des noix de cajou a plus que doublé, preuve d'une restructuration amorcée des bases de notre économie.

Pourtant, comme on peut s'y attendre, tout n'est pas rose. Beaucoup d'opérateurs économiques sont à la peine, le rythme de création des emplois est lent à mon avis. Pour moi, même si tout ce qui se fait aujourd'hui profitera plus tard aux jeunes, il importe qu'on envoie aux jeunes plus de signaux positifs. Il faut plus de volonté pour aider le maximum de jeunes à sortir du chômage. Le FNpeej tourne en rond et tergiverse alors que de nombreux jeunes ont besoin de financement. L'aide de l'Etat aux communes est insuffisante aux regards des engagements pris, le soutien à la culture et aux promoteurs culturels ne semble pas une priorité, le secteur de l'éducation est secouée par une crise qui ne fera pas de bien au niveau déjà problématique des apprenants, la santé et d'autres secteurs sont en grève et ceci impactent négativement la vie des plus pauvres, les réformes politiques piétinent et ne rassurent pas la classe politique...Mais 2018 est l'année la plus décisive dans le quinquennat du Président car il faudra convaincre avec des résultats encore plus probants. Honnêtement à mon avis, le temps joue contre le Président car l'espoir placé en lui est énorme alors que tout semble prioritaire dans le pays. Mais tout comme l'Udbnet sa Présidente l'honorable Prudencio, j'ai foi en sa capacité à relever les challenges les plus improbables. Il faut qu'il réussisse dans l'intérêt du peuple béninois. Le plus dur commence maintenant !

Propos recueillis par
Albérique HOUNDJO


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