Dire que la lutte contre la corruption est une mauvaise chose c'est être criminel. Dire que la lutte contre l'impunité est une mauvaise chose, c'est être un dégénéré.
Demander au Président Patrice Talon et à son gouvernement de continuer avec la complaisance en cette matière, c'est être apatride.
Les sanctions annoncées par la justice et les demandes de la levée d'immunité sont des actions courageuses et salutaires. Ce qu'on pourrait reprocher à tout ça c'est la sélection, la politisation, et la vengeance.
Mais il y a pire.
L'opinion doit être plus éveillée et plus vigilante que jamais pour que toutes ces actions apparemment nobles ne soient pas une technique de camouflage des fautes des dirigeants actuels. Est-ce qu'il n'y a pas anguille sous roche? Est-ce que l'on ne prépare pas l'opinion à supporter sans rechigner un probable scandale rocambolesque sous l'actuel pouvoir?
On sait que pour les législatives de 2019, nul ne peut le contester, les prévisions ne sont pas bonnes pour la mouvance présidentielle. Et donc l'opération de lutte anti-corruption et la célérité avec laquelle elle est conduite est quelque peu pour se faire une santé de popularité au sein de l'opinion.
L'autre inquiétude par ailleurs, c'est si Patrice Talon ayant aperçu que tous les délais pour réaliser le programme d'action du gouvernement sont dépassés, et que les grandes promesses ne peuvent plus tenir, brandisse et fonce dans la lutte implacable contre l'impunité pour faire du sensationnel, afin que son mandat soit transformé uniquement en un mandat de lutte anticorruption.
A part tout ça il y a un drame.
Faire arrêter Sébastien Ajavon, faire arrêter Komi Koutché, faire arrêter ou contraindre à l'exil Issa Salifou, et toutes les têtes ferlées de l'Opposition afin de baliser le terrain pour les législatives, les municipales et communales, pourquoi pas sécuriser un second mandat pour la Rupture.
Attention, et vigilance.
Dine ABDOU