(Des signatures attendues pour sauver la démocratie)
« Qu’il vous souvienne qu’à travers notre sortie médiatique du 31 janvier 2018, nous, organisations de la Société civile, avions évoqué le non-respect de la décision de la Cour Constitutionnelle qui demandait aux parlementaires la désignation de leurs représentants devant siéger au Cos-Lepi conformément aux exigences du Code électoral. Deux mois après la décision de la Cour, nous constatons avec regret le statu quo au niveau du Parlement ». C’est justement cette nonchalance de l’Assemblée nationale notamment des députés du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) qui a provoqué une nouvelle sortie conjointe de Social Watch Bénin, Amnesty international Bénin, Wanep-Bénin et Changement social Bénin.
Dans une déclaration lue hier mardi 20 février 2018 à la Maison de la société civile à Cotonou, par leur porte-voix, Gustave Assah, président de Social Watch Bénin, ces Organisations de la société civile « appelle à l’urgence d’une solution en demandant expressément à son excellence Me Adrien Houngbedji, président de l’Assemblée nationale de procéder sans délai à la désignation des membres du Parlement devant siéger au Cos Lepi ; en invitant respectueusement son excellence Monsieur Patrice Talon Président de la République à veiller scrupuleusement au respect de la Constitution, en invitant les parties prenantes à prendre toutes les dispositions idoines pour la désignation et l’installation des membres du Cos Lepi ». Aussi, interpellent-elles « le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement en tant que garant du respect de la Constitution, le Président du Parlement et l’ensemble de députés en tant qu’organe législatif, sur : l’incertitude critique à laquelle expose notre pays, la non désignation des membres du Cos-Lepi en violation du code électoral et de la décision de la cour constitutionnelle du 12 décembre 2017, le risque de la non organisation à bonne date des élections et dans les conditions légales prescrites par notre constitution, le risque d’une décrédibilisation des Institutions de la République ; la fragilisation de l’ensemble du système démocratique béninois, du fait de la non-exécution répétée des décisions de la Cour constitutionnelle, seule garante du fonctionnement normal et régulier de nos Institutions ; le risque de la violation des droits humains notamment les droits civils et politiques des citoyens, le risque d’une implosion sociale avec des implications politiques imprévisibles et non maitrisables ». Et pour qu’il n’en soit pas ainsi, Gustave Assah de Social Watch Bénin, Olivier Kiti de Amnesty international Bénin, Landry Ganyè de Wanep-Bénin et Ralmeg Gandaho de Changement social Bénin exhortent le peuple « à une veille accrue afin que nos mutismes d’aujourd’hui n’accouchent pas, pour notre pays, de lourdes conséquences dès 2019 ». Des législatives à bonne date, c’est déjà dans un an. Et, il faut nécessairement un fichier électoral actualisé. Selon la décision de la Cour constitutionnelle en date du 12 décembre 2017, le seul instrument valable jusqu’en 2021, c’est la Lépi. Or, tout porte à croire que son actualisation ne préoccupe pas pour autant le Parlement et le gouvernement. C’est pourquoi, se fondant sur ces faits aussi préoccupants que préjudiciables à la jouissance des droits civils et politiques ainsi qu’à l’enracinement du processus démocratique, ces Osc donnent l’alerte et lancent officiellement « une Pétition pour la collecte de signatures afin de démontrer au Parlement béninois et à son Président, au Président de la République, l’appel populaire à se conformer au code électoral et à la décision de la Cour constitutionnelle dans l’intérêt supérieur de la Nation et de la paix durable au Bénin ». Pour Ralmeg Gandaho de Changement Social Bénin, ce plaidoyer est fait pour que « le gouvernement donne au Ravip ce qu’il lui faut pour fonctionner afin que la loi sur le Ravip fonctionne séparément du Code électoral qui prévoit le Cos-Lépi et son bras technique », car « il y a comme une confusion à créer une suppléance au niveau du Ravip », a-t-il dénoncé. Il faut souligner qu’au moins 1million de signatures via un lien numérique sur les smartphones sont attendues quant à la pétition.
JB