L’année 2018 est là avec ses craintes et ses espoirs. Tout comme 2017 et les années antérieures, elle réserve ses surprises sur les plans politique, économique, sociale. 2018 écrira elle aussi son histoire grâce à des hommes et femmes. Voici ceux d’entre les Béninois qui, au regard de leurs positions, des responsabilités qui sont les leurs, seront certainement les plus en vue.
Charles Toko, maire de Parakou
Depuis son avènement à la tête de la municipalité, Charles Toko est surnommé l’homme des réformes. Et pour cause, tellement, il en a initiées dans tous les secteurs. Le premier chantier du maire a été celui des réformes au niveau de l’administration municipale. La réforme des horaires de travail au niveau de la mairie. Désormais les administrés sont servis de 7h à 20h sans interruption du lundi au vendredi et les samedis de 7h à 13h. Mieux, il a été procédé à la déconcentration de l’administration municipale à travers la création des guichets uniques dans les trois arrondissements et des représentations de toutes les directions techniques de la municipalité. Le service de l’état-civil est, quant à lui, délocalisé dans le deuxième arrondissement. A cela, il faut ajouter la création du bureau annexe de la municipalité de Parakou à Cotonou. On peut dire sans risque de se tromper qu’avec les différentes bases posées en une année de gestion, 2018 ne se fera pas sans le maire Charles Toko, car ce sera l’année au cours de laquelle, les fruits des différentes réformes engagées seront perceptibles par les populations de Parakou qui n’en demandent pas mieux.
Patrice Talon, Président de la République
2018 sera l’année des grandes réalisations du Pag. Dans son discours sur l’état de la nation, Patrice Talon l’a encore martelé. En 2018, cela fera 2 ans que le gouvernement de la Ruoture s’est installé. Il n’aura plus aucune excuse, tant les populations voudront voir les réalisations concrètes de Patrice Talon. 2018 sera une année déterminante pour faire le bilan à mi-parcours de la gestion du pouvoir d’Etat par le chantre de la Rupture. Aussi Patrice Talon voudra-t-il se donner les moyens pour impressionner ses concitoyens. De même la lutte contre la corruption devra, en 2018, se renforcer. Patrice Talon essayera sans doute de frapper dans son propre camp juste pour démentir la perception d’une lutte sélective, seulement dirigée contre les opposants. Quelle tête va tomber dans le rang des soutiens du Chef de l’Etat ? 2018 sera certainement l’année de grand bouleversement politique.
Yayi Boni, ancien président
Boni Yayi s’est éclipsé de la vie politique afin de laisser à son prédécesseur le temps de faire ses preuves. Mais en 2 ans de gestion du pouvoir, tout ce que Patrice Talon a réussi à faire, c’est de faire regretter aux béninois Boni Yayi. La cote de popularité de l’ancien Chef d’Etat connait une fulgurante ascension à tel point que l’homme risque de sortir peu à peu de sa cachette pour en profiter en 2018. On annonce sa prochaine candidature pour les législatives de 2019 dans la 8ème circonscription électorale. Si cela se confirme, Boni Yayi devra commencer par aller sur le terrain en 2018. Plusieurs intentions sont prêtées et l’ancien président. 2018 pourrait être l’année de son come-back sur la scène politique nationale avec tout ce que cela peut comporter de risque pour sa personne et pour la tranquillité d’esprit des Béninois. Car, c’est mal connaître Patrice Talon que de penser qu’il va accepter voir son prédécesseur en train de le défier sur le terrain politique sans réagir.
Sébastien Ajavon, homme d’affaires
2017 a été une année très périlleuse pour l’opérateur économique et homme politique Sébastien Ajavon. Il a subi les pires humiliations. Acharnement politique, comparution pour la découverte de cocaïne dans l’un des containers de sa société Comon Sa, rien n’a manqué pour mettre hors d’état de nuire celui qui est arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2016. Pourtant, même si le patron des patrons a perdu beaucoup de plume dans ces affaires, il lui faudra quand même oser, aller encore au-devant du danger en 2018 si tant est qu’il veut conduire sa propre liste pour les législatives de 2019. Il est possible que pour Sébastien Ajavon, le plus dure reste encore à venir à moins qu’entre temps, il se réconcilie avec le Chef de l’Etat comme le supputent ces derniers temps certains analystes politiques.
Joseph Djogbénou, Ministre de la Justice
Le concepteur de la politique de la ruse et de la rage fera certainement encore parler de lui en 2018. Quel autre concept nous sortira-t-il cette année ? Ce qui est certain le Garde des sceaux a plus d’un tour dans son sac, lui qui a le mérite de virer de la société civile à la société « politique » du jour au lendemain sous le regard médusé de ses étudiants. Selon le message du Chef de l’Etat sur l’état de la nation, la lutte contre la corruption risque de connaître un ascendant en 2018 et tout dépendra de la manière dont la justice va conduire les dossiers. En 2017, beaucoup de reproches ont été faites sur la manière dont les enquêtes sont menées. Il reviendra à Joseph Djogbénou de faire en sorte les vices de procédure constatées ne mettent pas en péril la volonté de Patrice Talon de faire rendre gorge aux pilleurs de l’économie.
Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’Etat, chargé du plan et du développement
Il est le numéro 2 du gouvernement. Mais Abdoulaye Bio Tchané a été un peu transparent au cours de l’année qui s’achève. 2018 sera une année décisive pour le leader des Tabati-Taba tant le Chef de l’Etat aura besoin de son leadership politique dans le septentrion. Dans le cadre de la préparation des législatives de 2019, il faut s’attendre que Abt descende plus souvent dans le septentrion afin d’essayer de remobiliser les militants. 2018, c’est également l’année de la concrétisation des projets phares du Pag. Le ministre du Plan et du développement qu’il est aura un rôle principal à jouer. Pour ça, Abdoulaye Bio Tchané devrait quitter plus souvent les quatre murs de son bureau pour expliquer aux populations la démarche et la vision du gouvernement.
Johannes Dagnon, Conseiller spécial du Chef de l’Etat
Conseiller spécial et cousin du Chef de l’Etat, l’ombre de Johannes Dagnon plane sur toutes les grandes décisions du Conseil des ministres. Même si c’est le gouvernement et en particulier Patrice Talon qui assurent la responsabilité des décisions les plus controversées, elles ont une forte touche Dagnon. Il serait même celui qui nomme les ministres des finances. Dans la guerre de leadership autour du Chef de l’Etat avec Olivier Boko, Johannes Dagnon a réussi à mettre le grappin sur la cellule de communication de la présidence. C’est à lui qu’on doit les titres siamois dans les journaux sous contrat qui vantent les mérites du gouvernement. Johannes Dagnon fera certainement encore parler de lui en 2018.
Théodore Holo, Président de la Cour constitutionnelle
A la tête de la Cour constitutionnelle depuis 2013, le mandat de Théodore Holo arrive à terme en 2018. Ce juriste de haut niveau a beaucoup fait parler de lui en 2017 par des décisions qui ne sont pas favorables au pouvoir en place. L’une des dernières décisions est cette injonction faite au président de l’Assemblée nationale de procéder au plus tard le 21 décembre 2017 à la désignation des membres du Cos-Lépi qui devront être installés au plus tard le 29 décembre 2017. Une injonction à laquelle le Parlement n’a pu obtempérer prétextant qu’il a son propre règlement intérieur qui définit la procédure en la matière. Il a déja si bien commencé l’année avec la Dcc 18-001 du 18 janvier 2018. Peut-être qu’avant de rendre le tablier en juin, Théodore Holo se fera encore parler de lui, par des décisions dont il a seul le secret.
Adrien Houngbédji, président de l’Assemblée nationale
Le président de l’Assemblée nationale ne marchande plus son soutien au Chef de l’Etat. Adrien Houngbédji ne rate aucune occasion pour prouver à Patrice Talon sa loyauté. Pour ça, il n’a pas hésité à interrompre une déclaration de la minorité parlementaire au motif qu’il y a outrage au Chef de l’Etat. La récompense, c’est qu’il fait désormais partie des 5 présidents choisis pour piloter le Bloc de la majorité présidentielle. Adrien Houngbédji s’écarte de plus en plus du rôle de l’institution de contre-pouvoir qu’incarne l’Assemblée nationale. Par son comportement, il donne raison à ceux qui parlent de vassalisation du parlement. Un parlement devenu le prolongement de l’exécutif où les membres du gouvernement viennent faire leur one man show et où seuls les députés qui supportent le Chef de l’Etat ont droit à la parole. Qui aurait cru que c’est sous Adrien Houngbédji, toujours élu député, trois fois président de l’Assemblée que cette institution va perdre de vue sa fonction première de contrôle de l’action gouvernementale ? Quelle autre désagréable surprise nous réserve Houngbédji en 2018 ?
Bruno Amoussou, président de l’Un
Les récentes apparitions publiques du ‘’Dadjè national’’ remontent à la crise qui a secoué le Psd et son parti pris pour l’aile Ebo. Même s’il a déclaré que l’Un, regroupement de partis politiques dont il est le président exerce le pouvoir, Bruno Amoussou est resté très effacé. Mais désormais il y a une nouvelle donne. Le ‘’Renard’’ de Djakotomè fait aussi partie des présidents du comité de pilotage du Bmp. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que son nom vient en tête. Face à son rival de toujours qui vient en deuxième position, Bruno Amoussou devra cesser d’être un spectateur joyeux, montrer les muscles pour empêcher Adrien Houngbédji de prendre e contrôle du Bmp. 2018 sera l’année de réveil d’un long sommeil pour le ‘’Dadjè national’’.
Rachidi Gbadamassi, député Fcbe
Le bouillant député de la 8ème circonscription électorale est connu sur le terrain du social et des déclarations fracassantes. 2018 ne va pas échapper à la donne. Il faut espérer voir Rachidi Gbadamassi sur ses terrains de prédilection. Sauf qu’en 2018, la candidature de Boni Yayi aux législatives dans le 8ème risque de causer des nuits blanches au Taureau de Parakou. Le choc sera inévitable. Il faut s’attendre à ce que les deux ne se fassent aucun cadeau.
Gilbert Togbonon, Procureur
Nommé en octobre 2017 procureur de la République près du Tribunal de première instance de première classe, Gilbert Togbonon a très tôt pris la mesure de la responsabilité qu’est la sienne dans la lutte contre la corruption. Au cours d’une conférence de presse, il a affirmé sa volonté de commencer par s’auto-saisir à partir des dénonciations de faits de corruption et de malversation dans la presse. Il sera très vite servi par votre quotidien Matin Libre qui, sur la base des rapports des commissaires aux comptes de sociétés et offices d’état, a attiré l’attention de l’opinion publique sur plusieurs dossiers de malversation. On espère qu’après avoir pris le temps d’épulcher tous les dossiers, 2018 sera l’année où le procureur Togbonon va réellement commencer par ouvrir des enquêtes à partir des dénonciations des journaux. Ce sera un grand pas dans la lutte contre l’impunité et le pillage des maigres ressources du Bénin.
Moucharafou Anjorin, président de la Fédération béninoise de football
L’année 2018 sera un tournant décisif pour le football béninois. Ceci, à travers l’Assemblée générale élective de la Fédération béninoise de football (Fbf). Si pour l’heure, aucune candidature n’est officiellement annoncée, on peut aisément se prononcer sur celle de l’actuel président du comité consensuel de la Fbf en la personne de Moucharafou Anjorin. Pétri d’expériences en matière de gouvernance au sein de la Fbf, Moucharafou Anjorin serait favori face à ses potentiels adversaires. Fin stratège, il serait également l’homme à abattre à la course pour la présidence de la Fbf. Mais ce qui est certain, dans les coulisses, l’homme devrait être en train de mettre en place ses pions pour surprendre ses challengers. Brouillon dans les paroles, fins communicant, celui qu’on appelle ‘’Ogbétché national’’ aura donc son mot à dire en 2018 et va certainement marquer les Béninois comme il en avait l’habitude.
Modeste Toboula
Malgré les critiques et autres dossiers brandis pour accabler le tout puissant préfet du Littoral, Modeste Toboula bénéficie toujours de la confiance absolue du Chef de l’Etat Patrice Talon. Il poursuivra donc en 2018, ses actions aux côtés du Chef de l’Etat. Après la libération des espaces publics et le dégagement des mendiants des abords des voies principales, Modeste Toboula s’ingéniera encore à trouver d’autres astuces, en vue de mériter la confiance du Chef. 2018 pourrait également connaître la promotion de Toboula à un grade plus élevé. Et vu qu’aucun domaine n’échappe au préfet du littoral, il poursuivra ses actions en faveur du Ravip en vue de faire avaler la couleuvre au peuple béninois, en préparation des élections de 2019, avec pour objectif, disposer de maximum de députés pour passer avec succès la révision de la constitution.
Atao Hinnouho
Empêtré dans une affaire dite de faux médicaments qui lui a valu l’exile, Atao Mohamed Hinnouho, jouera crânement sa chance en 2018. Soit l’élu de la 15e circonscription électorale fait allégeance au Chef de l’Etat Patrice Talon et apporte son soutien non seulement à ses actions, mais également surtout à la révision de la constitution contre laquelle il avait voté, soit il maintien ferme sa position et démissionne de l’Assemblé nationale, abandonnant ainsi son siège à son suppléant. De toute façon, Patrice Talon a besoin de son soutien pour conduire à terme son mandat. Sa trop grande résistance risquerait de lui coûter son siège à l’Assemblée nationale. C’est donc une affaire à rebondissement qui réserve beaucoup de surprises pour l’année 2018.
Nicéphore Soglo
Nicéphore Soglo a le dos au mur avec l’éclatement de son parti politique, la Renaissance du Bénin et la révocation de son fils Léhady Soglo de la tête de la municipalité de Cotonou. Il cherchera à se refaire de force en 2018. Pour ce faire il multipliera des actions en vue de la restauration de son parti dans la perspective de 2019. En témoigne d’ailleurs ses sorties médiatiques et ses apparitions publiques. Nicéphore Soglo se préoccupera également du sort de son fils Léhady Soglo. Soit il œuvrera pour le rétablissement de Léhady à la tête de la municipalité de Cotonou, soit il le repositionnera pour l’envoyer à l’assemblée nationale.Même si ses prises de position sont de plus en plus décriées, Soglo pèsera lourd par son charisme, dans l’actualité politique en 2018.
Rosine Soglo
Tout comme son époux Nicéphore Soglo, Rosine s’illustrera en 2018 par des actions en faveur de la restauration de son parti. Elle qui annonçait subtilement sa retraite, sera obligée de redoubler d’ardeur face à la nouvelle donne pour contrer les velléités des sécessionnistes, de contrôler Cotonou et Abomey. D’ailleurs le rapprochement de l’aile Léhady d’avec les anciens dissidents du parti en dit long.
Léonce Houngbadji
2018 ne sera pas animée au Bénin sans lui. Le président du Parti de la libération du peuple (Plp) construit inexorablement son destin depuis quelques temps. Jeune, courageux et téméraire, Léonce Houngbadji critiqué et admiré, reste l’un des politiques ayant compris très tôt la menace que représente le régime de la Rupture pour le Bénin. A la tête d’un parti résolument engagé dans l’opposition et membre du Front pour le sursaut patriotique (Fsp), ce proche de l’ancien président Yayi Boni ne fait aucune concession à Patrice Talon. Il devrait se montrer encore virulent cette 3année.
Olivier Boko
Proche de Patrice Talon et homme de l’ombre, on associe son nom à beaucoup d’initiatives. L’homme d’affaires, Olivier Boko aurait une grande influence dans les arcanes du pouvoir sous la Rupture. Homme de main du Chef de l’Etat, il contrôlerait plusieurs contrats publics juteux dans plusieurs secteurs stratégiques. Olivier Boko n’a pas de fonction officielle, mais il règnerait aussi au Palais de la présidence. Patrice Talon devrait sans doute continuer à compter sur cet ancien associé.
Claudine Talon
Elle a été révélée au public lors de la présidentielle de 2016. Devenue Première dame depuis l’alternance à la tête du pays, Claudine Talon occupe la scène publique. Moins bavarde mais très battante, l’épouse du Chef de l’Etat dirige une fondation qui porte son nom. Elle a multiplié les gestes de solidarité et d’amour depuis plusieurs mois. Claudine Talon a fait de la lutte contre le Sida, le paludisme et les fistules obstétricales des priorités. Non sans tapage, la fondation Claudine Talon apporte de l’aide aux couches défavorisées. La première dame fera davantage parler son cœur cette année encore.
Guy Mitokpè
Les prises de position du Secrétaire général du parti Restaurer l’espoir (Re) ont annoncé de petits mais déterminants bouleversements politiques. Aligné derrière son mentor politique, le député Guy Mitokpè est depuis plusieurs mois l’une des grandes voix de l’opposition. Face à la politique de la « ruse et de la rage » pratiquée par Patrice Talon, il apporte aux côtés de ses nouveaux alliés de l’opposition, une réplique réfléchie robuste et sans concession. Le jeune député qui a rompu les amarres avec le gouvernement sera peut-être le pire cauchemar de la Rupture en 2018.
Romuald Wadagni
Il est l’un des piliers du gouvernement de la Rupture. Les choix de Romuald Wadagni, l’argentier national, sont déterminants pour l’économie nationale. Présenté comme un proche de Patrice Talon, il a su profiter du réseau d’influence mis en place par le Chef de l’Etat pour faire passer non sans difficulté, la loi de finances de 2018. Il sera également très sollicité pour l’exécution du budget, la privatisation programmée de certaines structures publiques ainsi que la création et la gestion de nouvelles agences. Le jeune ministre qui s’est illustré à travers une bataille acharnée contre la fraude et la corruption dans l’administration publique poursuivra sans doute le même assainissement cette année.
José Didier Tonato
Le ministre du Cadre de vie est l’un des plus impopulaires membres du gouvernement. José Didier Tonato a en effet conduit avec rage le déguerpissement des populations de l’espace public. C’est aussi lui qui a récemment décidé de la radiation du capitaine Patrice Trèkpo du personnel des Eaux, forêts et chasses. Il est également responsable des grandes réformes initiées dans les parcs nationaux. Lesdites réformes très contestées devront être réalisées coûte que coûte conformément à la volonté du président Talon. Le ministre José Didier Tonato devra aussi assumer ces réformes. Cependant, il faudra qu’il recouvre sa santé.
Candide Azannaï
Ancien proche du Chef de l’Etat, Candide Azannaï est devenu depuis quelques mois l’un de ses adversaires les plus redoutables. L’ancien ministre de la Défense ne rate désormais aucune occasion pour dénoncer la gestion du régime de la Rupture. Il a d’ailleurs réorienté récemment la bataille de son parti « Restaurer l’espoir » : S’engager aux côtés du peuple et fustiger les mauvais choix de l’homme d’affaires Patrice Talon. Fin stratège, Candide Azannaï multiplie les échanges avec les hommes politiques pour des bouleversements politiques en 2018, la veille des prochaines législatives.
Laurent Mètongnon
Son procès est très attendu pour le 30 janvier prochain. Le syndicaliste, membre du Front pour le sursaut patriotique sera au cœur de l’actualité dès le début de l’année 2018. Le procès mobilisera grand monde, notamment les forces de l’opposition, mais aussi les syndicats. Devant le juge, il se défendra. Deux issues s’offrent à lui. Soit il est reconnu coupable et retourne en prison, soit il est lavé de tout soupçon et libéré de la prison. Et puisqu’il n’est pas du genre à se laisser faire, il continuera certainement son combat aux côtés du peuple. Loin d’émousser ses ardeurs, ce procès sera certainement pour lui un ferment pour la poursuite de la lutte.
Augustin Ahouanvoébla
Membre du Parti du renouveau démocratique (Prd), il est l’un des députés les plus en vue au Parlement en ce moment. Ardent défenseur de la politique du gouvernement, il poursuivra sûrement ses actions en 2017 en faveur du Chef de l’Etat. Il était annoncé comme l’un des probables dauphins de président du Prd, Adrien Houngbédji. Mais le dernier congrès tenu par les membres du parti n’a pas désigné de successeur pour Houngbédji. Cependant, Augustin Ahouanvoébla reste l’un des barons du parti et il travaillera inlassablement en 2018, pour mériter davantage la confiance de Houngbédji. L’année 2018 étant une année électorale à la Fédération béninoise de Football, cet ancien président déchu de la Fbf pourrait tenter à nouveau sa chance.
Sam Adambi
Ministre des mines et de l’eau, Sam Adambi sera au-devant de la scène en 2018 avec les grands projets d’adduction d’eau annoncés dans les collines, les établissements scolaires et autres localités. Il travaillera à mener à bien tous ces projets pour le mieux-être de la population. Sam Adambi sera également un pion important dans la 8ème circonscription électorale. Il sera fortement sollicité par le Chef de l’Etat pour sonner la mobilisation en sa faveur aux côtés de Rachidi Gbadamassi, Charles Toko, Sacca Lafia et autres, compte tenue de l’enjeu que représente cette circonscription électorale dans la perspective des législatives de 2019.
Fanicko
Sacré Meilleur artiste masculin du Bénin en 2017 par la Fondation «Owo ni koko production», Fanicko est incontestablement l’une des grandes voix du Bénin. Ce talent connu en Afrique mais aussi en Europe multiplie les succès depuis qu’il est produit par Blue Diamond que dirige Alviral Aho. Fanick Olivier Adjanohoun continuera de surprendre les mélomanes. Alors que ses fans n’ont pas encore fini de savourer son tube « Je suis comme ça», réalisé avec Mr Leo, Fanicko sort le 05 janvier 2018 un autre succès avec Daphné, une jeune camerounaise ayant une carrière très prometteuse. 2018 sera décidément très animée pour cette étoile de la musique beninoise puisque le lancement de son premier album est annoncé pour le 05 février prochain.
Malick Gomina
Le directeur général du Groupe de presse Canal3 fait ses premiers pas sur le terrain politique. Malick Gomina se bat désormais aux côtés d’Abdoulaye Bio Tchané pour le mieux-être des populations de la Donga en particulier et du Bénin en général. En 2017, il a fait des dons aux femmes et jeunes de son Djougou natal. Il veut être efficace le plus rapidement possible vu l’immensité des tâches et de l’attente des populations en matière de développement. Dans la perspective des législatives de 2019, il faut espérer une présence plus accrue du Docteur Gomina sur la scène politique aux côtés des leaders politiques de l’Alliance Abt.
Léhady Soglo
Il était l’un des rares maires à affronter le pouvoir Talon. La conséquence, il a perdu son poste de maire de la ville de Cotonou et doit faire face à un procès au sujet de la paternité de la Renaissance du Bénin. Aujourd’hui exilé en France pour échapper, selon ses dires, à une tentative d’enlèvement, l’ex maire de Cotonou est admiré par certains pour avoir choisi la solution la plus difficile, celle de s’opposer au régime de la Rupture alors qu’il pouvait faire comme Adrien Houngbédji. 2018 devrait connaître l’aboutissement du procès en cours et la suite du dossier de sa révocation. Ce sera alors pour Léhady Soglo, le moment, soit d’être réhabilité ou de prouver à la face du monde qu’il y a effectivement une envie de le nuire.
Frédéric Joël Aïvo
Constitutionnaliste le plus en vue du Bénin, Frédéric Joël Aïvo a pesé de tout son poids intellectuel sur l’actualité politique des 12 derniers mois. L’année 2017 ne l’a pas révélé aux Béninois. Ancien directeur de Cabinet et porte-parole d’Adrien Houngbédji, cet universitaire de 44 ans est un habitué de la classe politique. Mais tout au long de 2017, ce technicien du droit a construit au Bénin, comme à l’étranger, avec patience et rigueur l’image d’un homme modéré, un homme de principe et de méthode. Beaucoup lui attribuent un rôle décisif dans l’échec, en mars 2017, du projet de révision de la Constitution. Doyen de la Faculté de droit et de science politique de l’Université d’Abomey-Calavi, son bilan à la tête de la Fadesp séduit plus d’un et fait dire à ses proches que «4X4» comme ils l’appellent n’est qu’au début de son envol. 2018 devrait être pour le jeune universitaire une année de confirmation de son influence sur les débats nationaux. En 2018, il sera surveillé sur les théâtres de crise à l’international où son expertise constitutionnelle est de plus en plus sollicitée. Mais au Bénin, on attend que le Professeur de droit constitutionnel précise ses opinions politiques, qu’il prenne position sur le Programme d’action du gouvernement (Pag) et la gouvernance Talon et pourquoi pas, qu’il fasse un pas de plus vers le destin politique que lui prédisent les Béninois.
Pascal Irénée Koupaki
Pascal Irénée Koupaki fera-t-il l’actualité en 2018 ? Le secrétaire général de la présidence qu’il est devenu à la faveur du remaniement ministériel, est plutôt beaucoup plus effacé ces derniers temps. La période où il faisait le one man show à la télévision nationale est révolue. Même s’il maintient pour le moment le titre de ministre d’Etat, il est clair que le chantre de la Nouvelle conscience n’est plus membre du gouvernement. D’ailleurs, il ne présentera plus le compte-rendu du Conseil des ministres. Me Joseph Djogbénou fait l’exercice depuis le mercredi 03 janvier 2018. Beaucoup y voient déjà une volonté de Patrice Talon de se débarrasser de cet allié dont le nom est cité dans plusieurs scandales. Le Chef de l’Etat se séparera-t-il vraiment de PIK? Peut-être qu’en 2018, Pascal Irénée Koupaki fera preuve d’un sursaut d’orgueil en décidant lui-même de claquer la porte comme Candide Azannaï. Mais en a-t-il vraiment les moyens? 2018 peut réserver des surprises du côté de Pascal Irénée Koupaki.
Komi Koutché
Le dernier ministre des Finances du président Yayi Boni a fait parler de lui aux premières heures de 2018. Moins présent dans l’actualité nationale vers la fin de 2017, Komi Koutché qui s’est installé selon plusieurs sources aux Etats-Unis, a attiré l’attention des médias le 02 janvier dernier. Il s’est fait enrôler dans le cadre du Recensement administratif à vocation d’identification de la population (Ravip). Il a même souligné l’importance de l’opération et invité les populations à se faire recenser. Une sortie commentée dans les médias qui démontre que Komi Koutché est toujours présent sur la scène politique nationale. Cet ancien député qui a raté de peu la présidence de l’Assemblée nationale en 2015 a également été fortement critiqué par une certaine presse. Sa sortie serait donc mal interprétée par le gouvernement qui pourrait faire accélérer devant la justice cette année les dossiers l’éclaboussant.
Dine Bouraima
Le Président du Consortium Touristes par millions (Ctm) au Bénin n’est plus à présenter. Il reste l’un des grands acteurs du secteur touristique national. Homme de grandes visions, Dine Bouraima n’a cessé de se battre pour l’amélioration dudit secteur. Durant les derniers mois, des plaidoyers ont en effet été faits à l’endroit des gouvernants. Il a souvent montré qu’il faut pour la culture au Bénin un véritable plan Marshall. « Nous avons plusieurs atouts pour faire de ce pays un pays touristique : le vodoun, la cité lacustre de Ganvié ou la Venise de l’Afrique, les sites historiques…», avait-t-il l’habitude de souligner. Avec ses pairs du Ctm, le promoteur de Bénin Royal Hotel, un établissement hôtelier de 4 étoiles, devra encore cette année au moyen de lobbying renforcer davantage la professionnalisation du secteur du tourisme.
Reckya Madougou
Classée dans le Top 50 des Africaines les plus influentes au monde par une enquête publiée le 12 janvier 2015 par Jeune Afrique, Reckya Madougou a été révélée par la célèbre campagne «Touche pas ma Constitution» qu’elle conduisit de 2004 à 2006 pour dire NON à une révision «opportuniste» de la loi fondamentale. La témérité qui a caractérisé ce méthodique combat lui a valu en 2007 le célèbre « Woman of courage awards» du département d’Etat américain. L’expérience gouvernementale de Reckya Madougou fut très remarquée. Et depuis sa sortie du gouvernement en août 2013, l’ancienne Garde des Sceaux est restée très attachée au droit des populations vulnérables à des services financiers et sociaux de base. Experte de rang international en économie sociale, elle conseille et assiste plusieurs gouvernements en Afrique en vue d’une prise en compte de la finance inclusive dans les politiques et programmes publics de développement. Diplômée de 3ème cycle de l’Ecole des Hautes Études Internationales de Paris et de l’Institut Supérieur Européen de Gestion de Lille (France), cette jeune quarantenaire est de plus en plus sollicitée par des organisateurs de conférences internationales.
Tiburce Adagbè
Disparu des radars depuis un bon moment, il a réussi en moins d’une dizaine de publications quotidiennes à devenir la principale attraction des réseaux sociaux du pays. Partageant les bons et mauvais points, il réussit à travers «Mémoire du chaudron» à faire revivre le yayisme depuis les périodes de galère. A chaque publication sa vedette en bien ou en mal. Jusque ou ira-t-il? Journaliste et ancien Directeur de publication du Journal «Le Progrès», ancien conseiller technique à la communication du président Yayi Boni, Tiburce Adagbe nous réserve bien de révélations pour 2018.
Oswald Homeky, (Mtcs)
Jeune ministre au sein du gouvernement béninois, Oswald Homeky a vu ses fonctions doublées. L’une dénommée ‘’sports’’ avec tous ces maux et l’autre, ‘’ le tourisme et la culture’’, avec toutes ces facettes. Oswald Homeky est donc attendu au tournant de 2018 et devra se révéler face à ses défis. Défis au niveau du sport où il a promis satisfaire les fédérations sportives par rapport aux subventions à elles attribuées. L’autre défi attendu doit être la qualification du Bénin à l’ère de la rupture à la Coupe d’Afrique des nations (Can 2019) et la présence des sélections nationales béninoises aux joutes continentales et internationales. Tourisme et sport, un autre vaste chantier pour Homeky, qui a l’obligation de faire bouger les donnes si non, il (Homeky) aura les artistes dans son dos.
Loukman Abdel Aziz TIDJANI
Expert des politiques de jeunesse et de participation politique des jeunes, Loukman Adel Aziz Tidjani fait partie des jeunes qui feront l’actualité en 2018. Déjà vainqueur 2017 du Prix 120 under 40 de la Fondation Bill et Melinda Gate pour son engagement en faveur de la Planification Familiale, Loukman Tidjani sera à l’avant-garde du plaidoyer pour doter le Benin d’une véritable politique nationale de la jeunesse qui répondra aux aspirations des jeunes Béninois. De même, le Champion de la PF (Alliance droit et santé) entend poursuivre son combat pour l’espacement des naissances, des ménages épanouis et l’autonomisation des femmes à travers des propositions de solutions innovantes. Sur le plan politique, Loukman Tidjani, membre Influent de la Jeunesse ABT, affûte déjà ses armes pour jouer tout au long de 2018, sa partition afin de donner une place de choix à la jeunesse dans le processus des réformes politiques. Des prises de positions franches, sincères et sans complaisances sur des questions de développement sont donc attendues. Pressenti à un poste dans une importante institution de la République, il sera donc aux côtés de la jeunesse dans de grands combats.
Isidore Gnonlonfoun
Suite à l’éviction de Léhady Soglo de la Mairie de Cotonou, c’est lui qui assure depuis quelques mois l’intérim à la tête de cette ville. Isidore Gnonlonfoun, Administrateur civil de formation, compte bien insuffler un nouveau dynamisme dans les nombreuses directions techniques de cette municipalité. Il a déjà lancé plusieurs réformes l’année écoulée. Le Maire intérimaire devrait poursuivre cette année ses réformes basées sur des considérations purement techniques dans une dynamique d’assainissement des recettes de Cotonou. 2018 étant une année préélectorale, l’ancien ministre de la Décentralisation qui a sans doutes encore de grandes ambitions politiques pourrait bien se vendre en attendant les législatives de 2019.
Bernard Wannou
Le Directeur exécutif Pays de la Fondation volontaire d’Afrique sera encore dans les établissements scolaires cette année. Bernard Wannou et ladite Fondation soutiennent un vaste projet Programme numérique en milieu scolaire et universitaire dénommé Smart School depuis 2016. A travers l’initiative, les apprenants pourront, via leurs ordinateurs, suivre directement le cours dispensé par le professeur quel que soit son emplacement et recevoir sur leur écran le manuscrit. Une petite révolution que le jeune Bernard Wannou compte résolument réussir avec toute son équipe.