Tous les mois presque, ‘’l’enfant terrible de Jonckey’’ tisse sa toile et les rupturiens banalisent. «Azannaï a peur de Patrice Talon, Azannaï ne peut jamais réagir comme il en a l’habitude avec Talon, Azannaï est étouffé, Azannaï connait Talon, c’est pourquoi il peine à tirer sur le Chef de l’État comme il en a l’habitude avec Thomas Boni Yayi». Cette manière de penser me parait ridicule et extraordinaire.
Bien qu’il soit parfois lui-même incohérent, l’ancien allié et fondateur de la Rupture et du Nouveau départ, dans tous les quartiers de Cotonou installe ses structures de combat. Il fait exactement ce que Patrice Talon a fait lors de la présidentielle de 2016 pour surprendre ses adversaires. Il le fait silencieusement et stratégiquement. Toutes les fois que l’occasion et les circonstances se présentent, Il déblatère sans pitié et sans gants sur le régime. Ces propos sont partout sur la toile et dans les médias. Pourtant, on dit qu’il a peur et qu’il n’est capable de rien.
Qui a envoûté les partisans de Talon? Sont-ils les seuls à accéder au pouvoir pour la première fois? La menace est flagrante comme ça, Elle crève l’œil, cependant, on trouve qu’il n’y a pas péril en la demeure.
Alors pourquoi tant de bruits et de levée de boucliers sur la toile et dans les journaux? Pourquoi tant de réactions, de montages et de flagorneries contre quelqu’un qui ne pèse pas une feuille sèche, qui n’est pas capable de déstabilisation? Azannaï explique partout où il passe que la vraie guerre démarre en Avril. Il vaut mieux en tenir compte pour ne pas mordre la poussière après comme ce fut, et c’est le sort du projet de révision constitutionnelle, du rejet du retrait du droit de grève qui n’a pas fini de défrayer la chronique pour s’étonner de la naïveté curieuse des hommes du régime.
En filigrane et dans un français dont lui seul maîtrise les contours, Candide Azannaï a affirmé que les bases d’une gigantesque alliance se concrétisent, et que les premières tentatives sont fructueuses. Il l’a dit presque clairement pour les initiés et ceux qui lisent dans le fond des réflexions et non les gens de la périphérie.
Ce qu’il veut dire n’est pas autrement compliqué. C’est que la famille Soglo, Sébastien Ajavon, Candide Azannaï et tous les déçus de la Rupture se préparent pour faire chemin ensemble dans la perspective des législatives de 2019. Cette machine, quels que soient les défauts des hommes qui la composent, fera tâche d’huile. Ceux qui s’illusionnent comme à leur habitude, pour affirmer que ce sont des incapables, n’auront leurs yeux que pour s’étonner.
Même le Bmp, cet instrument fabriqué pour les arrivistes, les finis, et les nécessiteux pour la plupart, aura du mal à garder sa cohésion jusqu’en 2019.
Les gens ont besoin de savoir leurs listes, de savoir s’il y a d’autres moyens de survivre quand ils ne se retrouveront pas sur la liste.
Et sur çà, personne ne peut jouer personne.
Dine ABDOU