Modeste Toboula a été désavoué hier par le Chef de l’Etat. Patrice Talon qui lui a intimé l’ordre de remettre en cause sa décision portant interdiction des marches dans les rues de Cotonou ce jeudi 22 juin 2017. Telle une autorité zélée, le Préfet du Littoral a voulu faire plaisir au président Patrice Talon. Mais il en a appris à ses dépens. Le Chef de l’Etat en difficulté, a voulu s’offrir une bouée de sauvetage en jouant au protecteur des droits de l’homme. « Un vrai coup politique », a commenté un acteur politique. Seulement, il se pose un problème de cohérence des actions du gouvernement. Le Préfet interdit des marches mais reçoit dans la même journée un contre-ordre du palais de la République. Beaucoup se demandent ce à quoi sert réellement la Cellule d’analyse et d’enregistrement des arrêtés ministériels et préfectoraux. Une structure simplement budgétivore? La Cellule a en tout cas montré ses limites hier. Modeste Toboula n’a-t-il pas pu faire relire sa décision ? Ou la décision a-t-elle échappé à la vigilance des patrons de la Cellule?Il y a, à n’en point douter, un sérieux dysfonctionnement qui a failli exacerber la fronde sociale latente. La Cellule ne joue pas son rôle. En effet, en créant cette superstructure en août 2016, le gouvernement avait souligné que tous les actes réglementaires devront désormais traduire « la volonté d’une cohésion gouvernementale à toute épreuve ». « Ces actes doivent aussi être en harmonie avec les plans, les programmes et les projets de développement approuvés par le gouvernement…», avait précisé le ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki. Malgré l’existence de cette structure, le gouvernement n’arrive pas à recadrer à temps les excès de pouvoir de Modeste Toboula. Le Préfet du Littoral n’en fait visiblement qu’à sa tête. Il démontre ainsi l’inutilité d’une Cellule voulue, imposée et mise en place par Patrice Talon.
M.M