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Trois questions d’actualité liées au coton : Le ministre Koudandé peine à convaincre les députés

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Delphin-Koudande

A la faveur de la reprise des questions au gouvernement, le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Delphin Koudandé est allé apporter des éléments de réponses aux députés sur la préoccupation des députés Abdoulaye Gounou, Eric Houndété et Youssoufou, relative à la lenteur d’évacuation du coton-graine dans toutes les zones de culture, au risque de mouille du coton, la diminution du prix de transport de la tonne de coton et les difficultés d’évacuation du coton vers les usines.

L’auteur de la première question d’actualité, le député Abdoulaye Gounou, a signalé que la saison des pluies, expose des risques de mouille, ce qui va, à coup sûr, causer une perte de la bonne partie de la production. Le pire, c’est que si rien n’est fait, toute la production sera irrécupérable dans certaines localités enclavées. Par le passé, des mesures alternatives étaient prises pour accélérer l’évacuation du coton dans les hangars de stockage pour éviter les mouilles. Le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche dans sa réponse, a appelé à l’attention des députés sur le contexte de la campagne cotonnière 2016-2017. La décision du conseil des ministres, en sa séance du 26 avril 2016, a rétabli l’accord-cadre entre l’Etat et l’Association interprofessionnelle de coton (AIC), qui était mis en place le 7 janvier 2009. Suite à cette décision, il a informé la plénière, qu’il a pris un arrêté portant création du comité technique paritaire transitoire Etat-AIC, chargé de conduire la campagne cotonnière 2016-2017. Il a rappelé que la production du coton-graine, s’élevait à environ 260 000 tonnes.

Pour ce qui est de la lenteur constatée pour l’évacuation du coton-graine, le Ministre a rappelé que la production cotonnière a franchi le seuil de 400.000 tonnes. Il a informé qu’il y a eu des retards dans la mise en œuvre du plan d’évacuation, imputables aux mouvements des transporteurs de coton. Prévue pour démarrer le 10 novembre 2016, l’approvisionnement des usines n’a commencé que le 12 décembre 2016, soit un mois de retard. Il faut ajouter des pannes au  niveau des usines, qui ne sont pas des phénomènes extraordinaires. La conjonction de ces trois facteurs, ne pouvait que conduire à des perturbations, ne saurait-ce que momentanée dans l’évacuation du coton-graine vers les usines, et la congestion observée devant les usines.

L’honorable Nouhoum Bida Youssoufou, s’est interrogé sur la diminution du prix de transport de la tonne de coton. Les gros-porteurs ont manifesté leur mécontentement par un soulèvement pour bloquer cette opération. Selon les informations obtenues auprès de ces transporteurs des gros camions, et suivant l’actualité, le prix de transport de la tonne du coton aurait connu une diminution.

Le ministre a informé que cette diminution n’est que virtuelle, parce qu’on ne peut pas considérer la valeur moyenne de transport de la tonne. Il faudra la ramener au kilomètre. L’efficiente de l’organisation cette année, signale-t-il, a été de minimiser les transports de coton vers des zones plus éloignées. On a concentré le transport des zones qui sont proches des usines, qui a permis une gestion efficiente. Le gouvernement n’est pas intervenu dans la fixation de ces prix, mais c’est entre l’AIC et les transporteurs. La première décision, c’était de remettre la filière coton aux acteurs. Ce qui a été fait. Mais, nous avons des engagements avec l’AIC, pour conduire ces transitions qui est la première campagne que l’Etat avait démarrée, avant de remettre la charge à l’AIC.

Reprenant la parole, le député Bida, auteur de la question, a reconnu que la gestion de ce secteur doit se faire avec beaucoup plus de prudence. Toute fois comme cela doit se lire sur le visage de ses collègues, l’honorable Bida n’a pas caché son sentiment d’insatisfaction face aux réponses données par le ministre. « (…) Je suis resté sur ma soif, par rapport aux réponses du ministre, et je crois que la question doit vraiment être revue. Si nous maintenons ce cap, notre économie connaîtra une inflation qui ne dira pas son nom. Nous devrions faire attention. Je voudrais inviter le gouvernement à ne pas se désengager, il doit jouer un rôle de gendarme. Si vous refuser ce rôle, vous allez tuer ce secteur » a-t-il souligné.

Kola Paqui


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