Il y en a de phraseurs, il y en a de peu loquaces. Il y en a aussi à qui la timidité rive magistralement son clou. Et nous sommes dans cette catégorie sur ‘’Président d’un Jour’’ de ce jour. La moisson de notre rendez-vous du verbatim avec Gloria Tossa n’a pas été abondante. Teint clair, aussi souriante que timide, elle est élève en classe de terminale G3 au lycée technique Coulibaly. Gloria Hermione Kévine Tossa a deux frères et une sœur. Son père, Emile Tossa, est électronicien. Sa mère, couturière, répond au nom de Florence Akovy.
Matin Libre : D’entrée madame la présidente pourquoi la série G ?
La présidente Gloria Tossa : J’ai choisi la série G parce que j’aimerais être une commerçante internationale. J’aimerais être une styliste. Je crée mes modes ici et je vais les revendre à l’extérieur.
Quel est alors votre regard sur le stylisme au Bénin?
Au Bénin, on n’a pas beaucoup de stylistes. Je n’en connais pas. J’entends juste parler de ça à la télé. Ma maman est coutière et souvent, je l’aide quand elle a besoin de moi. Mon objectif, c’est d’amener les gens par exemple, les apprentis à mieux faire. Les couturières qu’on a dans notre pays, elles ne savent pas cultiver leur intelligence. Elles savent créer mais elles ne savent pas comment mettre ça en valeur. Je vais recruter des couturières, des jeunes qui ont déjà fini leur formation. D’un côté, il y aura ceux qui vont couper, ceux qui vont coudre, et les stylistes mêmes, ceux qui vont dessiner.
Mais est-ce que le stylisme peut nourrir son homme au Bénin?
Pas trop mais ça peut toutefois aussi nous aider. On peut avoir beaucoup d’argent si toutefois on fait ça aussi à l’extérieur. Ça peut nous avantager.
En tant que future styliste, comment appréciez-vous l’habillement des jeunes filles béninoises ?
Les jeunes filles béninoises ne s’habillent pas bien. La dépravation… De un, c’est parce qu’elles n’aiment pas être du côté de leur tradition. Il y a aussi l’éducation. En fait, nos parents nous ont appris comment s’habiller mais, il y a des habits qui viennent d’ailleurs. Il y a certaines filles qui s’habillent très mal, les slips sortent. Or, tout ça ne valorise pas la femme. La femme doit s’habiller correctement. Être présentable. La police ne peut pas rester dans toutes les rues pour contrôler les filles ou les hommes qui s’habillent mal. On peut mettre la pression sur les parents. Ils doivent contrôler la façon dont les enfants s’habillent avant de sortir. Selon moi, la loi ne peut rien là. Ça concerne les parents.
Puisque là nous sommes déjà dans l’éducation, quelle appréciation faites-vous de l’enseignement au Bénin?
Ce n’est pas mal. Aujourd’hui, il y a beaucoup de lois sur l’éducation. Avant, quand l’élève va à l’examen, même quand il n’a pas le niveau, on le fait passer. Or, ce n’est pas ce qu’il faut pour faire développer le pays. A l’école, les enseignants nous apprennent des choses. Une fois à la maison, c’est aux élèves de réviser; ce qu’ils ne font pas. Et les cours s’accumulent et on dit après que c’est la faute aux enseignants. Je suggère que chaque fois qu’il y a cours, que les professeurs interrogent les élèves sur le cours passé.
Avec les effectifs pléthoriques-là! qui va corriger les copies?
Même s’ils ne vont pas corriger, qu’ils jettent au moins un coup d’œil. Là, ça va leur permettre de savoir le niveau des élèves.
La gouvernance au Bénin, votre analyse
Le Bénin n’est pas un pays développé parce que de un, nous n’exploitons pas nos ressources. Le Bénin est mal géré. Par exemple, le coton, on peut toutefois transformer le coton ici. Mais nous ne le faisons pas.
Cyrience KOUGNANDE