Quantcast
Channel: Politique - Matin Libre - Matin Libre
Viewing all articles
Browse latest Browse all 1586

Projet de révision de la constitution : Le prof. Ahanhanzo-Glèlè relève des « incongruités inadmissibles »

$
0
0

Maurice-Ahanhanzo-Glele

Enième débat sur le projet de révision de la Constitution. C’est la Fondation Friedrich Ebert qui l’a organiséjeudi 30 mars 2017 dans ses locaux à travers une «Soirée politique» sur le thème,«La révision constitutionnelle au Bénin, parlons-en». Ladite soirée a connu, entre autres, la participation des institutions internationales accréditées au Bénin, de politologues, juristes, universitaires, acteurs politiques, de la société civile, et hommes des médias. La particularité de cette soirée, c’est bien la présence de celui qui est désigné comme le père de la Constitution béninoise, le professeur Maurice Ahanhanzo-Glèlè.

Autour du modérateur Georges  Amlon, ce  jour, l’ancien parlementaire Me Abraham Zinzindohoue ; le député Orden Alladatin ; le politologue Mathias Hounpkè et le professeur de Droit public,Me Ibrahim Salami. Pour ce dernier, «Le texte repose sur un faux diagnostic. Ensuite, la solution n’est pas cohérente avec le diagnostic», déclare l’homme. Arguments à l’appui, il va montrerqu’ au nombre des anomalies relevées dans le document, il y a la réduction  du pouvoir du président qui est un leurre. A l’entendre, le chef de l’Etat a plutôt renforcé ses prérogatives. Aussi, l’impossibilité de la détention, de la garde à vue d’un président qui n’est plus en activité. Tout cela donne l’impression que ceux qui sont au pouvoir ont peur de quelque chose après qu’ils vont quitter le pouvoir, fait-il observer. «Nous sommes un modèle politique et ce modèle mérite d’être conforté», a indiqué le professeur de Droit public. Membre de la commission Djogbénou, l’ancienne députée Affo Djobo, était aussi de la partie. A l’entendre, le texte proposé aux députés ne correspond en rien à celui élaboré par la commission. De son côté, le député Orden Alladatin, de la mouvance présidentielle s’est fait l’avocat du texte.

Des « incongruités » dans le projet!

Dans sa parution des mercredi 29 et jeudi 30 mars 2017, votre journal Matin Libre s’est prononcé sur les grands absents du débat sur la révision de la constitution. Entre autres absents,celui qui est désigné comme le père de la constitution, Maurice Ahanhanzo-Glèlè. L’écho ne s’est pas fait attendre. En effet, parmi les invités au débat, l’homme y figurait et c’est tout dépité qu’il a affiché son amertume par rapport au texte actuellement sur la table des députés. Lire ci-dessus un extrait de son intervention.

«Merci de nous avoir fait partager l’idée des uns et des autres surtout en cette période. (…) On aurait dû, pour un parallélisme des formes, commencer par où on a établi la constitution de 90. C’est-à-dire l’origine et surtout comment la population a été associée à l’élaboration et à la mise au point de la constitution de 90. C’est très important à mes yeux. (…) Je me demande comment ce texte a été élaboré parce qu’une constitution, c’est la forme et le fond. Si vous lisez attentivement ce projet qui vous est soumis, il y a des incongruités inadmissibles. (…) C’est mauvais. Le mandat unique est très dangereux. C’est mauvais. Faites 5 ans ou 10 ans si vous voulez. C’est mauvais. Comment allez-vous contrôler le titulaire du mandat unique? (…) il va nous amadouer, nous allons l’élire, et il va se rebeller. C’est très dangereux. Qu’est-ce que vous allez faire? Quelles précautions prévoyez-vous lorsqu’il va se révéler un véritable dictateur? De ce point de vue, je pose la question et je vous demande d’y réfléchir. C’est pour moi très important. Cela dit, une fois le parcours entamé, je voudrais qu’après la décision des députés et avant qu’on ne passe au référendum, il faudrait respecter les textes et surtout l’esprit des textes qui nous ont régis jusqu’à présent. Et, en ce moment-là, permettre au peuple de se prononcer. Nous allons faire la vulgarisation ensuite. (…)  Il faut respecter les libertés fondamentales. Ce qui me  pose problème, vous l’avez abordé mais, monsieur le député (OrdenAlladatin Ndlr), vous ne m’avez pas donné satisfaction. Il faut revoir et encadrer l’impunité accordée  aux anciens dirigeants. (…) Les présidents, les ministres, les députés, une fois qu’ils ont fini leur mandat, même s’ils ont commis un crime, ne doivent pas être jugés. Je dis non, on ne pas être plus bête que ça. Il faut prêter attention à de telles questions parce que la langue française est difficile à maîtriser, est difficile dans l’écriture, et nous les juristes, les avocats, nous sommes payés pour ça. Nous avons toujours des astuces pour justifier l’injustifiable. Mais ici, il s’agit de la vie de nos populations. Nous avons a eu à faire de grands pas depuis 90. Ce n’est pas parfait mais, ça a marché. Il faudrait que nous continuons.»

Cyrience KOUGNANDE

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 1586

Trending Articles