A huit jour du 6 avril date anniversaire de la prise de pouvoir par le président Patrice Talon, l’on peut jurer que la révision de la constitution ne sera pas une réalité. Et pourtant Patrice Talon aurait bien voulu la mettre à son actif dans son bilan lui qui, au cours de son interview du 1er août s’est engagé à convoquer une consultation populaire afin de faire aboutir la révision de la constitution au plus tard fin décembre 2016. Dans la même perspective, le Garde de sceaux Joseph Jogbénoufaisait du mois de mars, celui de la révision de la loi fondamentale du Bénin. Mais les réalités sur le terrain tranchent nettement avec cette volonté farouche du Chef de l’Etat. Le projet bute, non seulement en ce qui concerne la procédure, mais également par son contenu. En effet face à la volonté du chef de l’Etat de faire voter cette révision en procédure d’urgence, le peuple béninois, à travers politiques, société civileet autres composantes s’est soulevé, dénonçant un passage en force. Ce qui a abouti à son rejet par vote à l’Assemblée nationale. D’autres exigent leretrait pur et simple duprojet, tant le contenu comporterait d’énormes risques pour la démocratie béninoise. C’est dire donc que le chef de l’Etat ne pourra pas s’enorgueillir de ce résultat à l’heure du bilan. Rien ne presse, la constitution en vigueurdate de 1990.MathieuKérékou et Yayi Boni ont tenté de la réviser à leur guise. Mais c’est sans compter avec la dextérité du peuple béninois très jaloux de son « fétiche » qu’est la constitution. Et toute révision de quelque nature que ce soit, engage tout le peuple pour le temps que durera cette nouvelle constitution. Patrice Talon a donc tout intérêt à ramener la balle à terre, écouter les échos et revoir sa copie, s’il tient toujours à être l’artisan de cette révision.
Thomas AZANMASSO