Dans sa parution du jeudi 23 mars 2017, votre quotidien Matin Libre, dans un article intitulé « Incarnation de la puissance publique : Le mythe de la peur de Talon brisé », trouvait combien le projet de révision de la constitution avait sonné le glas de la période d’observation. La manière dont le chantre de la Rupture conduit le projet fait délier la langue à certains, qu’ils soient juristes, constitutionnalistes ou politiques. Puissance économique hier qui aujourd’hui a encore dans ses mains la puissance publique, Talon était craint. Mais de plus en plus, la situation sociopolitique précaire, les décisions à polémiques, les grèves dans l’administration ont fini par convaincre certains qu’il est temps de s’affranchir de cette peur. Après les sorties de Komi Koutché, Victor Topanou, Joël Aïvo et d’autres, c’est le tour du magnat de la volaille de se prononcer sur l’actualité nationale.
Cette semaine, Sébastien Ajavon va rompre le silence. Face aux Béninois, celui qui est arrivé en troisième position lors de la présidentielle de 2016 va décrypter la situation sociopolitique dominée par la contestation qui enfle autour du projet de révision de la Constitution. Après avoir bénéficié d’un non-lieu dans la sulfureuse affaire de découverte de 18Kg de cocaïne dans l’un des containers de sa société, Sébastien Ajavon avait pris ses distances avec le gouvernement de la Rupture. L’homme s’est déchargé de toute responsabilité au sein de sa société. Mais très attaché à sa patrie, Sébastien Ajavon ne saurait rester indifférent aux conditions de vie de plus en plus difficiles des Béninois. Nul doute que lors de cette sortie médiatique, Sébastien Ajavon aura la dent dure contre la Rupture. Et ça, c’est peu dire. Le magnat de la volaille n’aura aucun gène à éclabousser la gouvernance Talon, une gouvernance décriée par la plupart des acteurs sociaux et caractérisée par des restrictions de liberté, le vote par le Parlement de lois scélérates, une révision de la loi fondamentale conduite au pas de charge sans ce consensus pourtant érigé par la Cour en principe à valeur constitutionnelle. Sébastien Ajavon donnera sans doute aussi son avis à propos de la démission de Candide Azannaï, un soutien des premières heures de Patrice Talon. Un grand moment de télévision en perspective…
M.M