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Affaiblissement prochain du pouvoir judiciaire : Des députés dans le collimateur des magistrats

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Certains parlementaires devraient se faire du souci. Notamment ceux qui pourront adopter le projet de Constitution très décrié. Ils pourraient bien être fichés par les magistrats qui craignent l’affaiblissement du pouvoir judiciaire.

Le projet de révision de la Constitution non consensuel envoyé depuis peu au Parlement pourrait alimenter de grandes controverses dans le pays. Selon l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab),  le texte proposé par Patrice Talon affaiblit dangereusement le pouvoir judiciaire. « Le projet de loi portant réforme de la Constitution consacre un grave recul des principes d’indépendance de la justice et d’égalité des citoyens devant la loi. Ce projet s’apparente à un dol en ce qu’il est presqu’à l’opposé des conclusions de la commission des réformes politiques et institutionnelles», a écrit l’Union dans la déclaration ayant sanctionné son Assemblée générale du mercredi dernier. Pour l’Union qui organise lundi prochain une marche de protestation, le texte est à combattre. Et beaucoup craignent que les députés qui cautionneront la forfaiture de la Rupture en adoptant en l’état ledit projet, se retrouvent dans le viseur des magistrats. Ils se seront montrés en effet complicesdu  gouvernement et de son chef dont la vision est de déstructurer le pouvoir judiciaire pour mieux le contrôler et de faire de certains Béninois de super citoyens. Certains députés risquent d’avoir leurs noms inscrits dans la liste noire des magistrats. Des noms jalousement gardés qui subiront toute la rigueur de la loi dès qu’ils auront commis des impairs. Des consignes seront données comme ce fut le cas pour les députés signataires d’une proposition de loi  portant interdiction de droit de grève  aux magistrats sous le régime de Yayi Boni. Les noms de ces élus considérés comme des manipulés étaient affichés à l’époque dans les juridictions. L’un de ces élus Orou Sé Guéné, actuel maire de Kalalé en a appris à ses dépens. Alors qu’il tentait d’influencer la conduite d’une procédure judiciaire en cours, les magistrats ne lui ont pas fait de cadeau. Traqué par la justice, l’ancien député a passé plusieurs mois en prison. Aujourd’hui encore, les magistrats suivront attentivement la session extraordinaire consacrée à l’examen du projet de révision de la Constitution. Les députés prendront-ils le risque de voter le projet de Patrice Talon envers et contre tous? Franchiront-ils le pas fatidique qui pourrait par ailleurs faire basculer le pays dans l’instabilité institutionnelle voire politique? Les regards sont en tout cas tournés vers Porto-Novo.

Mike MAHOUNA


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