Nous sommes à Cocotomey dans la commune d’Abomey-Calavi. En plein cœur d’une grande ville comme celle-ci, on est loin d’imaginer des gens vivant dans un marécage. Pourtant…Vous l’aurez compris. Matin Libre ne verse pas dans l’acception de personne. Sur ‘’Président d’un Jour’’, l’enfant du plus pauvre des Béninois y a son mot dire. Bienvenue à tous sur le rendez-vous du verbatim ! Délectez-vous!
Matin Libre : Il a 15 ans. Elève en classe de 4ème au Complexe scolaire ‘’Platon’’, il répond au nom de Wilfried Tossou. Son père, Roger Tossou, est soudeur. Sa mére, ménagère, s’appelle Rosine Sotohou. Timide, peu loquace, inutile de vous confier que Matin Libre a eu du mal à lui tirer le ver du nez. Benjamin d’une famille de cinq enfants, Wilfried Tossou, aime la pâte de maïs et le riz. Il aime aussi les jeux. La présentation ainsi faite, il nous plaît à présent de bien connaître, monsieur le président, l’appréciation que vous vous faites du Bénin.
Président Tossou : Le Bénin est un pays où règne le respect mais, il nous manque la paix. Le Bénin n’a pas les moyens d’évoluer. Il n’est pas civilisé. Il faut un président qui fera que le Bénin évolue véritablement.
Et quelles sont les politiques à mettre en œuvre pour y parvenir ?
Il faut les voies, embellir les vons et rues, prendre les bons chefs de quartiers et de villes.On a de voies mais la plupart n’est pas bonne. En le faisant ainsi il y aura des gens qui viendront, le tourisme va se développer et il y aura l’argent.
Et en dehors du secteur du transport quel autre secteur comptez-vous impacter ?
Le Bénin n’est pas totalement pauvre mais, il faut une diminution des zéms. Il faut trouver de travail aux zéms. Il y en a qui ont des diplômes mais qui font encore zémidjan (conducteur de taxi moto Ndlr).
La soudure nourrit-elle son homme au Bénin ?
La soudure ! c’est bon. Mais je ne pense pas être soudeur. Je n’aimerais pas faire ça. Ce métier…il n’y a pas suffisamment d’argent dedans. Il faut avoir assez de connaissances, des gens qui vous connaissent pour se faire de l’argent.
Votre appréciation du secteur énergétique
Ça va.
La santé…
Que les médecins acceptent de soigner les malades quand ils viennent et n’ont pas d’argent. Après ils prendront leur argent.
Quelles solutions comptez-vous apporter à vos populations qui vivent dans les marécages et qui sont exposées aux piqûres de moustiques et moucherons de jour comme de nuit?
Il faut dormir sous moustiquaire. Pendant la journée, quand c’est trop, allumez le feu et mettez-y de l’oignon. L’odeur les chasse.
Cyrience KOUGNANDE