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Président d’un Jour : «Il faut reconstruire le Bénin», dixit Augustin Akotègnon

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Augustin-Akotegnon

Bienvenue à tous sur le rendez-vous du verbatim. Installez-vous confortablement sur votre rubrique ‘’Président d’un jour’’. Un autre adolescent s’exprime ce jour. Nous sommes à Agbocodji, Augustin Akotègnon nous reçoit.

Matin Libre : Né d’un père cultivateur et d’une mère ménagère, Augustin Akotègnon figure parmi la dizaine d’enfants de ses géniteurs. Agé de 21 ans, il est élève en classe de terminale D au Collège d’enseignement général (Ceg) de Godomey. Il a fait ses études primaires à l’Ecole primaire publique (Epp) de Tori-Bossito B, son premier cycle aussi. Suite au décès de son père et après l’obtention de son Brevet d’études (Bepc), il rejoint son frère aîné à Cotonou où il poursuit actuellement ses études. Monsieur Augustin Akotègnon, cette présentation vous satisfait-elle ?

Président Akotègnon: Oui. Ce que je vais ajouter, c’est que je suis issu d’une famille polygame. J’aime la pâte, le riz. J’aime jouer au Basketball, au volleyball, au football aussi.

Depuis 50 ans d’indépendance, le Bénin demeure toujours sur la liste des Pays en développement. Quand allons-nous changer de cap ?

Le développement du Bénin ! On sait tous que le Bénin va mal.Mais, on doit, il y aura des réformes qui vont faire que le Bénin puisse évoluer un peu.

Qu’est-ce qui vous amène à affirmer cela monsieur le président? Qu’est-ce qui vous fait dire que le Bénin va mal ?

Dans plusieurs secteurs comme l’agriculture, bon, notre agriculture n’est pas mécanisée. On n’a pas les machines appropriées pour le développement du secteur. Il faudra des machines plus appropriées. Nous avons des hommes solides mais ils ne peuvent pas tenir la houe pendant longtemps pour sarcler par exemple. Ces machines permettront d’accroître la productivité, de gagner du temps, et de produire en grande quantité. On aura un rendement plus élevé. Aussi, on exploite mal nos espaces. Il y a des espaces occupés en désordre.  Par exemple, nous avons le palmier à huile, nous avons le maïs, nous avons le manioc, l’igname, et beaucoup d’autres choses. Il faut des espaces à exploiter pour booster la productivité et développer le secteur.

Mais monsieur le président, une chose est de développer, une autre est que le Béninois consomme local! Nous sommes de piètres consommateurs de ce que nous produisons.

Mon appel à ce niveau est de demander aux Béninois de valoriser la culture, de donner plus de valeur à ce qu’on produit au Bénin que ce qu’on importe. Maintenant, quand je prends le secteur du transport, par exemple, le transport ferroviaire, le train qu’on a n’est pas approprié à importer beaucoup de choses. Il y a aussi beaucoup de désordres au port de Cotonou. Ce qui fait que les choses ne se développent pas. Il y a la fraude. Quand on travaille là-bas, on ne veut plus que les autres viennent. C’est nos familles qui doivent s’installer, ce qui fait que le pays va mal. Le port étant le poumon de l’économie béninoise. Voilà pourquoi, le Togo est mieux développé que le Bénin.Dans le secteur de l’industrie par exemple, nous n’avons pas beaucoup d’industries au Bénin. Les petites industries qu’on a, on ne les développe pas. Il y a d’autres qui sont dans les brousses, il y a d’autres dans les villages reculés qui n’ont pas d’électricité. Parlant de l’électricité, celle qu’on a au Bénin, bon ! la production est peu. Ce qui fait qu’il y a des coupures de courant par ci par là. Il faut construire des barrages hydro-électriques. Nous avons pleins de vallées on peut construire ces barrages sur ces vallées par exemple.

Mais, avec l’évolution du monde, est-ce que nous avons encore besoin de train? Le train peut-il nous apporter encore quelque chose?

Bon, on peut utiliser par exemple, le Tgv, le Train à grande vitesse. Ceci peut nous permettre plus rapidement d’importer et d’exporter les marchandises. Toute chose qui contribue à l’essor de l’économie. Il faut le développement du secteur ferroviaire. Pour le développement du Bénin, il faut promouvoir les industries lourdes et de pointe. Par exemple, les industries qui peuvent fabriquer en grande quantité notre huile de palme pour exporter. Il y aura aussi des industries de fabrication de …

Et que devient l’industrie de fabrication du Palmida ?  C’est une grande industrie mais le Palmida béninois jouit de quelle notoriété dans les autres pays? Le marché est fortement concurrencé et est rempli de bien de savons d’autres pays!

Il faut lutter contre la contrebande. C’est l’importation des produits de l’extérieur qui fait que le savon n’est pas populaire. Il faut valoriser nos productions. Exporter plus ce qu’on produit que d’importer les produits de l’extérieur. Quand vous prenez le secteur de la pêche par exemple, les cours d’eaux sont envahis, mal exploités, il n’y a pas de bateaux pour les gens, les vallées ne sont pas protégées, les vallées du Bénin ne sont pas protégées. Il faut donc une valorisation des vallées, la protection des eaux, il faut que les pêcheurs soient aidés, il faut contribuer à leur santé.

Décidément, quel secteur va bien au Bénin ?

Il faut des réformes.

Le Béninois n’est pas réceptif aux réformes dit-on!

Ah ! on doit réformer. Parce qu’à voir les choses, le Béninois doit accepter ce qu’on doit réformer pour que le pays évolue sinon ça ne va pas. Il faut reconstruire le Bénin.

Mais tout ça demande de l’argent ! vous les aurez où ?

Il faut des aides de l’extérieur. Nous faisons partie de la Cedeao. Par exemple, nous pouvons bénéficier des aides dans chacun de ces pays.

Finalement allons-nous toujours vivre des aides ?

Ah! aujourd’hui, il n’y a pas d’argent. Il faut faire avec d’abord. Après l’amélioration, nous pouvons évoluer nous-mêmes. Nous sommes un pays sous-développé. On ne peut pas vivre sans aide.

Nous sommes à la fin de notre entretien, votre mot de la fin monsieur le président

Ce que je dois dire, c’est qu’il y a des espaces publics qu’on libère actuellement. Il y a d’autres qui s’entêtent et reviennent sur les lieux. Je vais leur conseiller de chercher autre endroit qui n’est pas public et de s’y installer ou bien d’aller carrément demander la permission et payer les impôts. Le déguerpissement contribue aussi au développement.

Cyrience KOUGNANDE


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