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Chrisna Kpochémè sur ‘’Président d’un jour’’ : «Une femme présidente au Bénin, c’est bien possible»

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Chrisna-Kpocheme

Cococodji Fabro, il est environ 13h30. L’équipe de Matin Libre pousse le portail de la maison Kpochémè. Un accueil des plus effusifs l’embrase. Bientôt, du Secrétaire de rédaction Bertrand Houanho, au photographe Roméo Abayi, en passant par votre humble servante, nous serons confortablement installés dans le salon ‘’présidentiel’’. Près de 30 mn d’échanges avec la présidente Chrisna Kpochémè, et nous découvrons une femme qui, loin d’être une misandre, croit aux potentialités de la gent féminine. Une femme présidente au Bénin, c’est bien possible, selon son propos. Et n’allez pas croire que c’est le délicieux plat d’aloko et de pommes frites consommé à la fin de l’entretien qui nous a fait perdre le nord.

Nouvelle année, nouveaux défis, dit-on. Madame la présidente que réserve 2017 au peuple béninois?

Le Bénin n’est plus comme avant. Maintenant nous voyons qu’il y a beaucoup de changements comparé aux années antérieures. Les apprenants n’étudient plus comme avant. Avant, il n’y avait pas beaucoup de télévisions puis ça permettait aux apprenants de travailler. Maintenant, il y a des télévisions de toutes sortes dans presque toutes les maisons. Ce qui empêche les élèves de travailler. Toutefois, il y a des apprenants qui ont des télévisions dans leurs maisons mais qui travaillent. Ce qui veut dire que ce n’est pas seulement une affaire de télévision mais il y a aussi une affaire de volonté. En dehors de ça, on peut dire que si les apprenants ne travaillent plus, c’est aussi la faute de certains parents et enseignants puisque quand les parents sortent le matin et reviennent le soir, ils n’ont plus le temps pour contrôler si vraiment les enfants ont appris ou pas. Avec la fatigue, ils ne vérifient pas tout ça. Il y a aussi certains enseignants qui disent que lorsque certaines personnes comprennent le cours, celles qui n’ont pas compris doivent se rapprocher d’eux. Ce qui diminue le niveau des apprenants. Il faut encourager les apprenants à redoubler d’effort. Lorsque les enfants sont sages et disciplinés, ça pourrait amener l’enseignant à redoubler d’effort, à donner plus d’exercices. Mais quand les enfants sont indisciplinés, les enseignants s’énervent et ils n’expliquent plus le cours comme d’habitude. Il y a aussi le manque de motivation. Il faut augmenter le salaire des enseignants.Il faut améliorer l’éducation au Bénin et c’est ce que nous réserve 2017.

Parlant des parents, ne faut-il pas réduire le temps de travail du fonctionnaire béninois ?

Les parents, avant de sortir, peuvent voir si les enfants ont appris ou pas, ou leur prendre des répétiteurs pour pouvoir les surveiller. Mais, au cas où il n’y aurait pas d’amélioration, les parents seront obligés de consacrer plus de temps à leurs enfants. A leur arrivée à 18h30, ils pourront prendre une heure de temps pour réviser les cours avec les enfants. Je ne compte pas vraiment réduire le temps de travail du fonctionnaire béninois.

Jusque-là, vous n’avez parlé que de l’éducation. Qu’en sera-t-il des autres secteurs? Santé, énergie, etc.

Il faut créer, en dehors du Cnhu, un autre centre de santé. J’entends souvent les gens dire que quand on va au Cnhu, il y a de forte chance qu’on meurt. Il y a aussi des frais d’hospitalisation et d’achat de médicaments qui sont beaucoup et les gens se plaignent. Donc, il faudrait aussi que l’Etat participe à ça. Peut-être l’Etat subventionne ou prend en charge les frais d’hospitalisation et le malade, ceux des médicaments. Il faut aussi créer des centres de santé. Dans chaque arrondissement, il faut au moins deux hôpitaux reconnus. La mesure de la gratuité de la césarienne prise par le gouvernement Yayi Boni, est déjà une bonne mesure. Ça amène les femmes qui n’ont pas beaucoup d’argent à le faire. Elles auront juste des frais de médicaments à payer. C’est vrai qu’elles se plaignent encore que les frais d’hospitalisation sont beaucoup mais lorsqu’on va rajouter ça aux frais de la césarienne, elles ne pourront pas supporter.
Par ailleurs, il y a des Béninois qui ont leurs richesses au Bénin mais qui ne veulent pas exploiter ça. Donc, on devrait les amener à maintenir leurs richesses au Bénin au lieu qu’ils les exploitent ailleurs. Cela permettra au Bénin de se développer. On peut développer l’énergie solaire par exemple parlant de l’énergie. On peut aussi, comme le président Yayi Boni a commencé par faire, installer des panneaux solaires.  

Avant de continuer cette interview, Matin Libre aimerait connaître davantage la présidente Chrisna Kpochémè

La présidente Chrisna Kpochémè est élève en classe de seconde C au Complexe scolaire bilingue ‘’Le Challenge’’. Série C, parce que j’aime la physique. Depuis la cinquième, j’ai toujours fait partie des trois meilleurs. J’ai donc décidé de continuer ainsi jusqu’à avoir mon Bac C. La présidente Chrisna Kpochémè a quatorze ans. Mon père est journaliste. Il est l’actuel président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb). Il s’appelle Franck Kpochémè. Ma maman est institutrice. Elle s’appelle Chantal Sodokpa. J’ai des frères et sœurs. En matière de loisirs,j’aime beaucoup la musique surtout celle moderne. Je suis d’Abomey et donc, mon unique plat préféré, c’est la pâte de maïs accompagnée de sauce légume communément appelée ‘’Man tindjan’’.

Que pensez-vous de la faible représentativité des femmes dans les instances de décisions au Bénin ?

Il faut déjà commencer par amener les femmes à croire en elles-mêmes. Parce que les hommes disent que ce sont eux qui sont forts en tout et que les femmes n’ont pas les mêmes droits qu’eux. Il faudrait refuser ça et amener les femmes à montrer qu’elles ont les mêmes droits que l’homme. Ainsi, elles devraient aussi s’exercer, redoubler plus d’effort pour pouvoir venir au niveau des hommes et même les surpasser si possible. Une femme présidente au Bénin, c’est bien possible. Lorsque la femme travaille, lorsqu’elle s’approprie le chemin, les responsabilités par lesquelles l’homme est passé pour être président, alors, elle peut devenir présidente. Certaines femmes se battent mais ça ne donne rien. On pense qu’une femme présidente n’est pas bien pour le pays. On ne voit pas la valeur de la femme comme on voit la valeur de l’homme. Je demande aux femmes de ne pas dire que les hommes valent mieux qu’elles mais, de plutôt montrer à ces derniers que nous aussi nous avons une place dans la politique ou si vous le voulez dans n’importe quel domaine où les hommes sont. C’est pourquoi de nos jours les parents se battent pour que les filles aillent à l’école même si certaines tombent enceinte au cours de leur scolarité et abandonnent.

Faut-il alors une loi pour interdire les grossesses au cours du cursus scolaire ?

A ce niveau, il y a des femmes qui le font volontairement, et d’autres involontairement. Celles qui le font volontairement, il faudrait leur dire de prendre le travail au sérieux, de ne pas se laisser prendre en charge par l’homme parce que la femme aussi peut devenir quelque chose sans l’homme. Lorsqu’elle finit tout son cursus, elle pourra devenir quelque chose de grand demain. Mais, lorsqu’elle se laisse enceinter ce n’est pas sûr que l’homme voudra d’elle et de l’enfant qu’elle attend. Souvent, il dit que ce n’est pas pour lui ou qu’elle n’a pas pris les mesures. Aussi, l’homme ne peut pas assurer son avenir à elle et en même temps celui de son enfant. Mais lorsqu’une femme se laisse aux études, et ne pense qu’à ça, alors, son avenir est garanti comme le voudraient ses parents.

Un mot sur le journalisme au Bénin madame la présidente

Le journalisme au Bénin, ce n’est pas mal. Les journalistes font de leur mieux pour pouvoir nous mettre au courant de tout ce qui se passe. On ne peut pas se passer de leur travail. On a besoin d’eux. Il faut les soutenir lorsqu’ils ont des projets pour développer le Bénin, augmenter leur salaire, et promouvoir ceux qui le méritent en leur payant un salaire normal.

Guéguerre préfet Toboula et maire Léhady, votre appel

Il y a le préfet Toboula qui, avec sa machine fait le déguerpissement au bord des voies. Ça aussi c’est une bonne mesure prise par le préfet. Lorsque les voies seront libérées, ça pourrait permettre aux voitures et piétons de circuler librement. On assistera plus aux accidents avec beaucoup de dégâts. Je demande aux deux autorités de faire preuve de hauteur. Que le maire et le préfet s’entendent, se comprennent, qu’ils se mettent ensemble pour développer le Bénin.

Votre mot de la fin madame la présidente

Je souhaite une heureuse année à tous les Béninois. Santé, succès, longévité, prospérité, joie, paix, amour, et beaucoup de travail. Que le Dieu tout puissant veille sur nous tous afin que nous puissions voir l’année 2018.
 
Cyrience KOUGNANDE


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