Après l’euphorie de la victoire du 20 mars 2016, Patrice Talon redécouvre les roueries qui caractérisent le jeu politique national.Un jeu politique qu’il connaît très bien d’ailleurs après en avoir été l’un des grands bailleurs.Patrice Talon contrôle l’Exécutif. Mais le Législatif lui échappe pour le moment. Il a essuyé un petit revers hier lors de la séance ayant permis le remplacement de Candide Azannaï et de Sacca Lafia à la Haute cour de justice. En effet, le candidat réputé très proche du Chef de l’Etat a mordu la poussière face à son challenger. Le jeune député Guy Mitokpè, suppléant de Candide Azannaï et Secrétaire général du parti Restaurer l’espoir, l’un des premiers soutiens du candidat Talon, n’a pu réussir à se faire désigner.Ses collègues lui ont préféré René Bagoudou de l’Alliance Soleil qui s’était plutôt battu pour l’élection de Lionel Zinsou en mars dernier et Janvier Yahouédéou qui avait soutenu le candidat Sébastien Ajavon lors du premier tour de la présidentielle. Les deux députés-juges ne font apparemment pas partie du premier cercle du Chef de l’Etat. L’échec de Guy Mitokpè reste aussi celui de Patrice Talon qui doit fondamentalement compter sur des hommes de confiance au Parlement. Certains analystes confient que ce député perdant avait de faibles chances de relever le défi puisqu’ils a moins d’expériences et n’a pas encore intégré un lobby d’élus fort capable de lui permettre de débaucher des voix dans le camp adverse. Le petit échec d’hier révèle par ailleurs que la majorité du Parlement n’est pas encore domptable sur des sujets de moindre importance. Pour les mêmes analystes, le Parti du Renouveau démocratique (Prd), dont la position a été certainement déterminante hier, demeure toujours imprévisible malgré le revirement qu’il a observé après la présidentielle. Rien n’est encore clair au Parlement. Les choix politiques changent selon les enjeux.Et beaucoup s’interrogent déjà, à raison, sur les réactions qu’aura l’Assemblée nationale face aux réformes politiques et institutionnelles proposées par le Chef de l’Etat.
A.S.