L’Alliance Union fait la Nation (Un) devrait se muer en parti dans les tout prochains mois. C’est un challenge. Et les Unionistes pourraient ne pas le réussir en décembre prochain comme annoncé.
L’Un veut renforcer sa base et se placer désormais comme un regroupement politique incontournable sur l’échiquier politique national. Elle a tenu ce dimanche une journée de réflexion et précisé à nouveau ses ambitions. A en croire la déclaration ayant sanctionné la rencontre, les 200 participants ont demandé entre autres la définition des critères clairs d’adhésion à l’Un, la définition d’un chronogramme et la mise en place d’un comité préparatoire du congrès constitutif du parti Un pour au plus tard décembre 2016, la définition d’une idéologie politique claire du parti et l’élection effective des différents membres des structures de l’Un lors du Congrès constitutif.Une initiative que plusieurs observateurs qualifient de gageure. Car, en 2012, cette ambition faisait partie des raisons qui ont justifié le départ du Parti du Renouveau démocratique (Prd) de l’Union. L’Alliance sortait affaiblie de la présidentielle de 2011 et le Prd voulait retrouver toute son autonomie pour se repositionner. « Le congrès du Prd a réaffirmé les valeurs authentiques du parti, a autorisé la direction exécutive nationale de s’allier au besoin avec d’autres partis politiques dans l’intérêt des militants et que sous aucun prétexte le Prd ne disparaisse», a déclaré à l’époquele député Edmond Zinsou en réaction au projet agité par la Convention organisée par l’Union en 2012. Les «Tchoco-Tchoco » ont quitté le navire Un. Mais malgré la détermination visible de certains Unionistes, le projet n’a pu voir le jour. Cette nouvelle entreprise sera-t-elle la bonne? Les membres de l’Union réussiront-ils à taire leurs ambitions égoïstes et réaliser l’exploit? A y voir de près, la tâche semble très complexe. La date butoir est peu réaliste. Il est presque impossible pour des chefs de partis politiques de s’accorder seulement en 7 mois vu les dissensions ayant frappé cette Union lors de la dernière présidentielle. Le Parti socio-démocrate (Psd), le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep) et l’Alliance Force clé pour ne citer que les grandes formations, n’ont pu réussir à désigner un candidat pour l’Union. Les intérêts et les ambitions étaient divergents. Il y avait des privilèges à sauvegarder. Aucun sacrifice n’a pu être fait pour préserver l’image du groupe. Aujourd’hui encore, les partis membres de l’Un contrôlent des fiefs précis et certains leaders locaux font de leurs formations un fonds de commerce. Et rien n’atteste qu’ils laisseront disparaitre leurs partis et perdre leurs positions. Par ailleurs, il leur est presque impossible aujourd’hui de désigner une figure tutélaire pour ce nouveau parti ; une figure qui pourra rassembler et convaincre avec une idéologie bien définie. L’équation demeure donc très implexe pour les Unionistes qui ont du mal à s’occuper réellement de leur vie.
A.S.