Le premier vice-président de l'Assemblée nationale a ouvert hier, mardi 13 février 2018 au sein de l’hémicycle, un séminaire parlementaire d’imprégnation de la proposition de loi portant code pastoral en République du Bénin, organisé par l’Assemblée nationale en partenariat avec l’Association nationale des organisations professionnelles d’éleveurs de ruminants (ANOPER). L'occasion a été saisie par l'honorable Eric Houndété de lancer un cri de cœur à travers son discours.
Lire ci-dessous le discours
Mesdames et Messieurs les membres de la Conférence des Présidents,
Mesdames et Messieurs les députés
Monsieur le Président de l’ANOPER
Mesdames et Messieurs les cadres parlementaires,
Mesdames et messieurs
C’est avec un réel plaisir que je procède ce jour, à l’ouverture du présent séminaire d’imprégnation du code pastoral.
Le sujet qui justifie son organisation est d’une gravité préoccupante.
C’est en cela que je voudrais saluer votre présence effective ici ce matin. C’est le témoignage de l’importance que vous accordez à l’objet du présent séminaire qui vise à sensibiliser les parlementaires sur les défis liés à la cohabitation des activités agricoles et pastorales dans l’espace rural de notre pays.
Soyez donc les bienvenus !
Mais avant d’aller plus loin dans mes propos je voudrais vous priez d’observer une minute de silence en la mémoire de tous nos compatriotes qui ont trouvé la mort dans les conflits éleveurs-agriculteurs ; conflits qui sont devenus récurrents dans notre pays.
Mesdames et Messieurs
Honorables députés, chers collègues,
Les scènes de violences continuent de rythmer les relations entre éleveurs et agriculteurs dans notre pays au grand regret des populations, au point où chaque année, depuis un moment, on déplore des cas de pertes en vie humaine liées aux conflits éleveurs et agriculteurs dans notre pays.
A cause des dégâts causés à leurs cultures par les animaux, des vols de leurs récoltes, ou des vols de bétail, les relations entre agriculteurs et éleveurs transhumants ont été de tout temps tendues. (L’actualité est très éloquente en la matière. Puisse que ce matin même, il y a eu encore des cris de détresse en provenance de la commune de Agbangnizoun, dans le zou).
En effet, depuis plusieurs décennies, l'extension du domaine agricole dans notre pays, se fait au détriment des terres de parcours du bétail. Tous les espaces susceptibles d’exploitation pastorale ont été progressivement transformés en champs, sans considération des usages anciens qui privilégient l’utilisation partagée des ressources naturelles, ainsi que la préservation de certains espaces ruraux destinés à servir de zones de repli pour le bétail.
Malgré les efforts faits par l’État béninois en matière de gestion des ressources pastorales, les problèmes liés à la cohabitation des activités agricoles et pastorales dans l’espace rural continuent de se poser avec acuités.
En dépit de l’existence de la loi n° 87-013 du 21 septembre 1987 portant réglementation de la vaine pâture, de la garde des animaux et de la transhumance en République du Bénin, il est déplorable de constater que les zones pastorales continuent d’être affectées par des conflits violents, qui dans certaines régions sont très longs et entravent les possibilités de croissance économique à long terme.
C’est dire donc que le cadre juridique et institutionnel actuel s’avère inopérant pour encadrer efficacement la conduite des activités pastorales et les relations éleveurs transhumants et agriculteurs dans notre pays.
Mesdames et Messieurs
Honorables députés, chers amis,
L’Assemblée Nationale ne peut rester insensible face à la réalité des terroirs limités, à la légitime aspiration des uns à récupérer leurs terres et à protéger leurs champs de culture, et des autres à se garantir des couloirs de passage, un lieu de pâturage, et surtout face à la nécessité d’un meilleur encadrement juridique et institutionnel des relations éleveurs - agriculteurs dans notre pays.
C’est en cela que l’introduction au parlement, de la proposition de loi portant code pastoral en République du Bénin est à saluer. Son adoption rapide, que nous souhaitons de tous nos vœux, sera une avancée notable dans la prévention et le règlement des conflits éleveurs – agriculteurs dans notre pays.
Le présent séminaire dont l’objectif est de partager avec les parlementaires du Bénin l’importance et le contenu de la proposition de loi portant code pastoral en République du Bénin vient donc à point nommé.
Je suis convaincu que vous suivrez avec l’attention requise les différentes activités qui vont meubler ce séminaire.
D’ores et déjà, je suis rassuré qu’avec l’expertise remarquable ici réunie, les objectifs fixés pour ce séminaire seront pleinement atteints.
C’est sur ces mots que je déclare ouvert le Séminaire parlementaire d’imprégnation de la proposition de loi portant code pastoral en République du Bénin.
Vive le parlement du Bénin
Vive la collaboration pacifique entre éleveurs et agriculteurs au Bénin
Vive le Bénin
Je vous remercie