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Convergence des institutions : Le vain mot de Patrice Talon

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Patrice-Talon-et-Adrien-Houngbedji

(La preuve, le Cos/Lépi n’est toujours pas installé)
Au cours de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux au Chef de l’Etat, Patrice Talon a exprimé le souhait que les institutions de la république regardent dans la même direction. C’est ce qu’il a appelé la  convergence institutionnelle. « Je voudrais particulièrement saluer cette convergence institutionnelle dans le diagnostic et dans les solutions aux dysfonctionnements structurels de l’Etat. Je veux espérer que cette convergence pertinente caractérisera davantage les relations entre les Institutions au cours de cette année 2018 », a dit le Chef de l’Etat à l’endroit de l’Assemblée nationale et des autres institutions saluant ainsi le vote par le Parlement de la loi sur le statut de la Fonction publique.

Que le Président de la République souhaite être accompagné, rien d’anormal même si, en démocratie, cette convergence voulue entre l’Exécutif et les autres institutions, n’a en réalité aucun sens. Que restera-t-il, en effet, du qualificatif Institutions de contre-pouvoir si le Parlement, la Cour constitutionnelle, la Cour suprême et autres devraient s’aligner derrière l’Exécutif, si elles devraient dire la même chose que le Chef de l’Etat ?

Et même si l’envie prenait les présidents d’institutions d’accompagner le Chef de l’Etat dans certaines de ses réformes jugées pertinentes, cela dépendra aussi du comportement du Chef de l’Etat vis-à-vis des décisions que prennent ces institutions et qui engagent l’Exécutif. L’accompagnement ne peut avoir de sens que lorsqu’il est de mise dans les deux camps. C’est dans ce pays que la Cour constitutionnelle a rendu une décision qui contraint le Parlement à désigner ses représentants au sein du Cos/Lépi dans un délai donné. La minorité parlementaire s’est exécutée. Mais jusqu’à ce jour, les députés du Bloc de la majorité présidentielle (Bmp) refusent de désigner leurs représentants. Pourquoi Patrice Talon ne demande-t-il pas à son allié Adrien Houngbédji qui est aussi l’un des présidents du Bmp de respecter la décision de la Cour constitutionnelle au nom de la convergence des institutions?

Pire, c’est dans ce même Bénin de la Rupture qu’on a assisté à des tirs croisés contre la Cour constitutionnelle notamment son président Théodore Holo quand quand la Cour a rendu une décision contre le retrait du droit de grève aux personnels de la justice, de la santé et aux magistrats. Toute une semaine, on a essayé par médias interposés de dénigrer l’Institution qu’est la Cour constitutionnelle. Me Adrien Houngbédji même a laissé enttendre que l’Assemblée nationale n’avait pas d’ordre à recevoir de la Cour et qu’elle doit faire les choses selon son propre Règlement intérieur qui a valeur constitutionnelle. Alors, de quelle convergence institutionnelle parle-t-on ? Une convergence à géométrie variable, selon que les intérêts de l’Exécutif ou du Parlement sont en jeu ?

Le Chef de l’Etat devrait tirer les conclusions de son expression (Convergence des institutions) aux contours flous.

Worou Boro


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